yannou79 a dit:
elle me dise qu'elles gagnent 0,7% quand elle envoi un client à la banque et que le prêt se conclue (3 agences différent dont century 21). J'ai du mal à voir leur valeur ajouté dans ce genre de transaction et à comprendre pourquoi les banques acceptent cela et je vois mal un courtier reverser autant à un apporteur de client...
Lorsque j'étais agent immobilier et que j'envoyais un client à une banque, je percevais, de la part de la banque, une commission égale à 1% du montant du crédit, pourcentage "traditionnel" déjà évoqué, cependant, pour être très précis :
- Il s'agit de 1% TTC. La TVA doit être reversée à l'état, et donc la rémunération du courtier / de l'agent immobilier est réellement de 0,84%
- S'il y a un prêt à taux zéro dans le montage, son montant n'est pas pris en compte, il ne rapporte donc rien au courtier
- Certaines banques plafonnent le montant de la commission, ce qui revient à dire que sur les dossiers importants en montant, la commission est de moins de 1%
Je pense que ces conditions doivent être tout à fait dans l'usage de la profession.
La valeur ajoutée de l'agence immobilière est la même que celle du courtier : si l'agence est sérieuse, elle apportera un conseil à son client (durée du crédit, type de clauses importantes selon la situation de l'emprunteur, négociation de remboursement anticipés sans pénalités). Le travail va bien au-delà de simplement trouver le taux le plus bas. Dans certains cas et si vous êtes pour la banque un apporteur d'affaires intéressant, la mise en place de prêts assortis de conditions sur-mesure est possible.
La banque y trouve son intérêt car il est difficile d'avoir de nouveaux clients d'une part, et d'autre part elle compense largement le 1% cédé à l'intermédiaire par tous les services annexes qu'elle va facturer : carte bleue, frais de tenue de compte, vente d'autres produits financiers. Et bien sur, il y a les intérêts du crédit.
Le courtier ou l'agent immobilier y trouve également son compte car, si l'on raisonne en moyenne (et d'après ma propre expérience), un dossier nécessite 3 à 4 heures de travail et représente 1500 euros de commission. Bien sur, les moyennes ne veulent pas dire grand chose : un dossier standard et très simple va être bouclé en 1 heure, un dossier complexe va nécessiter plusieurs jours de boulot.
La configuration ou l'agent immobilier passe lui-même par un courtier veut généralement signifier deux choses : 1/ l'agent immobilier n'a pas envie d'avoir le statut "d'intermédiaire en opérations de banque" et d'être soumis à la règlementation qui va avec, et 2/ l'agent immobilier n'a pas les compétences financières et mathématiques pour monter lui-même les dossiers. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que dans la plupart des réseaux immobiliers, les négociateurs ont une grosse pression pour "faire du chiffre", et pas trop de temps pour s'occuper en plus de trouver un crédit aux acquéreurs, même si c'est rémunérateur.
Dans ce cas, d'après ce que j'ai vu, l'usage veut habituellement que l'agent et le courtier se partagent équitablement la rétrocession de 1% versée par la banque. Il peut arriver que le courtier facture des honoraires en plus, ou que le partage s'effectue sur d'autres bases, c'est du cas par cas.
Enfin, certaines banques disposent parfois de deux grilles de taux différentes : l'une pour les crédits accordés par son réseau d'agence, donc aux personnes qui sont déjà clientes de la banque ou qui poussent la porte d'une agence, et l'autre, plus favorable, pour les courtiers appartenant à un grand groupe générant pas mal d'affaires.
Cela signifie que le client qui va voir un courtier obtiendra un taux plus intéressant que s'il pousse la porte d'une agence, et cela avant même que le courtier ait négocié quoi que ce soit (et à vrai dire, quand c'est comme ça, le courtier ne va généralement rien négocier de plus). Ceci dit, je crois que cette pratique de double grille existe de moins en moins : ça fout vraiment les agences bancaires de mauvaise humeur.