ApprentiEpargnant a dit:
Bonsoir @Leukie ,
Autant je suis d'accord avec ton analyse sur une inflation qui donnerait du fil à retordre et donc potentiellement une nouvelle montée des taux que je suis moins enclin à penser que ce serait dévastateur pour les obligations.
Car si passer de 0 à 2% puis à 4% cela fait baisser énormément la valeur des anciennes obligations, passer de 4 à 4.25 ou même 4.5% cela ne va plus changer énormément ces valeurs.
Et si les taux stagnent pendant un moment, et bien cela devrait plutôt fixer les prix et réduire la volatilité obligataire non? (C'est également mon avis d'amateur !).
Pourquoi penses-tu que cela serait dévastateur? (C'est une vraie question de ma part !)
Pas de souci, je n'ai pas la Vérité, peux avoir tort et n'ai rien contre les "vraies questions", pas plus que contre les questions destinées à étayer mon raisonnement.
A mon sens, en ajoutant une ou deux hausses de 0,25 qui ne sont pas prévues par le marché, l'impact serait certes moins fort que les hausses précédentes en effet, mais cela démontrerait que le scénario sur lequel reposent les valorisations est faux : il serait alors théoriquement possible de voir les taux augmenter de 1 ou 2 points supplémentaires. Jusqu'ici, le marché se dit "on s'en fiche des taux, au plus tard en fin d'année ils n'augmenteront plus, au printemps ils baisseront et en 2025 ils seront à 2-3% grand max". En ce sens, les obligs sont valorisées autant qu'aux niveau de l'hiver dernier, durant lequel les taux directeurs étaient à ce niveau. Problème, si les taux continuent à monter alors la faisabilité d'une baisse au printemps prochain et de taux à 2-3% en 2025 s'éloigne d'autant plus. D'ailleurs ce jeudi, la BCE a repousse la situation "inflation à 2%" à la fin 2025 et remonté ses prévisions d'inflation jusque-là : c'est passé relativement inaperçu, les marchés étant focalisés sur un "taux pivot", mais aujourd'hui les analystes ont fait remonter cela et les marchés ont commencé à paniquer doucement.
Si les taux stagnent, alors oui ça devrait fixer les prix, mais au niveau correspondant à ces taux : jusqu'ici, cela n'a jamais été le cas, les prix étant restés inchangés (voire même légèrement plus élevés) que cet hiver, tandis que les taux ont été multipliés par deux depuis lors... Tu peux le vérifier en regardant un ETF d'obligs souveraines européennes, quelle que soit la durée des obligs suivies. Si tu veux te faire des frayeurs, compare le rendement des obligations actuellement avec celui qu'il était au plus haut de 2008, sachant que les taux étaient identiques (et même plus élevés depuis hier).
Aujourd'hui, l'OAT 10 ans française est à 3,22% de rendement. En 2008, c'était... 5%, sachant qu'en 2008 les taux étaient à 4,25% au plus élevé.
La grosse différence entre les deux, c'est qu'en 2008 on n'avait aucune idée du bout du tunnel, tandis que cette année il est fixé à 2024-2025. Si tu devais "f
ixer les prix et réduire la volatilité" du "10 ans" français, en repoussant la date de la "sortie du tunnel" voire en la rendant indéfinie (par exemple à cause d'un pétrole durablement cher qui fait remonter l'inflation pendant un an ou deux, ou d'une seconde guerre aux portes de l'UE), alors quel serait selon toi ce rendement obligataire "fixé", ainsi que les prix des parts d'ETF obligataires correspondants?