C'est aujourd'hui jeudi que la BCE se réunit pour fixer sa politique de taux.
Extrait les Echos du 12 dec 2024
1. A quoi faut-il s'attendre en matière de taux ?
Les prix à la consommation ont augmenté de 2,3 % sur un an en novembre, selon Eurostat. Un taux légèrement en dessous des attentes, mais au-dessus de celui observé en octobre. L'inflation de base, qui exclut les coûts de l'énergie et de l'alimentation, s'est établie à 2,7 % sur un an, comme le mois précédent.
Alors que la BCE avait opté pour une baisse de taux de 25 points de base lors de sa réunion d'octobre, le ralentissement marqué de l'activité économique en novembre a alimenté les rumeurs autour d'une réduction plus forte ce jeudi.
« L'état de la croissance plaiderait pour une réduction de 50 points de base », estime Jordan Rochester, responsable de la stratégie macroéconomique chez Mizuho.
Toutefois, selon l'analyste, « l'obstination » de la BCE face à l'inflation
rend l'option d'une baisse de 25 points de base plus probable. La plupart des analystes penchent pour ce scénario. Cela abaisserait le taux de dépôt à 3 %.
2. Que va faire la BCE l'an prochain ?
Les commentaires récents de certains responsables de la BCE varient grandement sur la trajectoire future des taux. Isabel Schnabel, membre du directoire, a notamment plaidé en faveur d'une approche plus graduelle.
L'économiste craint que le chemin vers une inflation à 2 % ne soit encore semé d'embûches en 2025.
« La communication de la BCE devrait rester inchangée pour le moment. Il est peu probable qu'elle s'engage à d'autres baisses de taux en raison des incertitudes politiques et économiques encore trop élevées.
La question centrale sera celle du taux neutre, c'est-à-dire le niveau où les taux directeurs n'accélèrent ni ne ralentissent l'économie. D'après Morningstar, c
ertains analystes estiment que le taux de dépôt pourrait descendre jusqu'à 1,50 % fin 2025. D'autres s'attendent à ce que la BCE s'arrête plus près de 2 %, « afin de trouver un équilibre entre la nécessité de soutenir la croissance et le risque de raviver l'inflation ».
