Bonjour
Montja a dit:
Par contre, le taux servi est lui en constante diminution malgré une durée constante. Projets plus fiables? Je vous laisse juges
Oui, je me rappelle mes débuts il y a 30 mois; les taux usuels étaient fréquemment au-dessus de 10%, alors que c'est plutôt exceptionnel aujourd'hui. Rien d'étonnant selon moi, si l'on compare les taux pratiqués entre le crowdlending (hors immo) et le crowd immo (encore en faveur de ce dernier) et les risques associés (inférieurs en crowd immo), ce qui constitue une aberration. De plus, la ruée observable sur le papier, et qui n'a pas l'air de se calmer, bien au contraire, devrait encore amplifier le phénomène.
InvestisseurInquiet a dit:
La faq ne raisonne pas au niveau de la plateforme Lymo Finance. Elle raisonne aux bornes du groupe Lymo.
Pour le groupe Lymo, Lymo Finance ne gagne jamais rien puisque ce qu'elle facture à Lymo Promotion (je ne connais pas le nom exact) est un coût symétrique pour Lymo Promotion.
La faq fait donc, pour ainsi dire, abstraction de Lymo Finance. Le groupe Lymo gagne de l'argent grâce aux ventes des maisons ou des appartements (d'où le 30 % au démarrage du projet et le 70 % à la fin du projet).
D'où, d'après la faq, l'alignement des intérêts entre le prêteur et l'emprunteur.
Chacun en pensera ce qu'il voudra
Pour simplifier le raisonnement, on peut donc raisonnablement admettre que la plate-forme Lymo.fr n’est qu’une façade permettant au promoteur Lymo de financer ses projets; gageons d’ailleurs que l’«équipe» présentée sur le site est en fait celle du groupe lui-même, compte tenu de son effectif plutôt musclé. Et essayons d’évaluer jusqu’à quel point les intérêts du promoteur et celui de l’obligataire sont «alignés».
Le promoteur est un entrepreneur qui encaisse plusieurs rémunérations:
- des frais de gestion qui lui servent à payer ses équipes (y compris lui-même s’il s’est salarié) et amortir ses coûts fixes, et qui sont imputés au programme au même titre que l’achat du foncier, les factures des maîtres d’œuvres, les frais financiers, etc,
- la marge, à partager entre lui et ses éventuels associés sur le programme, qui rémunère le risque qu’il a pris, notamment sur le plan financier.
D’autre part, le modèle des projets Lymo est assez particulier, comparé à ceux présentés par les autres plates-formes:
- le promoteur n’injecte pas de fonds propres dans ses projets,
- il n’offre aucune garantie telle qu’hypothèque, caution, fiducie-sûreté ou autre.
Supposons enfin que les frais financiers mentionnés au budget prévisionnel tiennent comptes des intérêts dus aux obligataires (sinon, il faut les y réintégrer).
1er cas: le projet se passe bien, les remontées de fonds permettent le remboursement des obligataires (capital et intérêts prévus) et le promoteur touche sa marge;
je gagne – tu gagnes;
2ème cas: le projet finit à l’équilibre, les obligataires peuvent être remboursés (capital + intérêts prévus) mais le promoteur, même s’il a pu encaisser ses frais de gestion, ne touche plus de marge;
je gagne – tu ne gagnes et ne perds pas;
3ème cas: le projet finit encore moins bien, avec une marge négative qui ne permet que le paiement du capital et d’intérêts réduits aux obligataires; le promoteur même s’il n’a pas de marge, se rémunère comme prévu avec ses frais de gestion;
je perds – tu ne gagnes et ne perds encore pas;
4ème et dernier cas: le projet finit mal, et les remontées de fonds ne permettent plus que le remboursement partiel du capital;
je perds encore plus – tu ne gagnes et ne perds toujours pas.
J’ai exclus un 5ème cas qui ne permettrait même pas de récupérer quoi que ce soit à la fin du programme…
Les deux derniers cas sont intéressants et mettent encore en exergue les faiblesses du modèle Lymo: à l’inverse d’autres plates-formes, le promoteur n’engage dans ses programmes aucun fonds propres qui pourraient assurer le remboursement final intégral des obligataires, et n’offre aucune garantie qui pourrait être actionnée dans le même but.
De plus, la dissymétrie de l’accès à l’information met de fait Lymo en position de force: si l’on prend l’exemple de Côté l’Union pour lequel une AG est convoquée, l’obligataire connaît-il la situation financière véritable du projet? Dans quel cas ci-dessus nous trouvons-nous? Sommes-nous certains qu’in fine, le programme ne se retrouvera pas en situation de marge positive? Question de confiance...
Au final, l’actionnaire qu’est le promoteur court donc selon moi un risque moins grand que l’obligataire, et avec des perspectives de gain bien supérieures si tout se passe bien (TRI nul ou infini car pas de fonds propres engagés, versus un TRI potentiellement négatif, et plafonné au taux contractuel pour l’obligataire).