Actions en justice pour taux calculé sur année lombarde (360 jours)

Statut
Non disponible pour d'autres réponses.
Quand je vous disais que le mois normalisé ne s'appliquait pas au crédit immobilier... :)

Par jugement en date du 14 mars 2018, le Juge de l'Exécution du Tribunal de Grande Instance d'Evry (RG n°17/00196) a sanctionné le calcul des intérêts sur 360 jours (année lombarde) dans le cadre d'un litige opposant une SCI au CREDIT AGRICOLE DU LANGUEDOC.

Cette décision a retenu qu'une Banque ne pouvait appliquer un mois normalisé de 30,41666 jours à un prêt immobilier.

Elle a donc estimé que la SCI n'était tenue qu'au remboursement du capital, d'un montant de 461.636,55 Euros, et non à un montant de 614.170,39 Euros, intérêts inclus, tel que réclamé par la Banque, soit une économie de 152.533,84 Euros pour l'emprunteur.

Là, ça fait mal !!! Et notre ami Agra va nous répondre que l'emprunteur n'a subi qu'un préjudice de quelques euros, rapportés à plus de 150.000 euros, ce qui fait que la règle de l'équité n'est pas parfaitement respectée.

Oui, mais “dura lex, sed lex“ !

Il y a des textes, il faut s'en tenir aux textes, et bien sûr, à ce que corrige la Cour de cassation puisque c'est son rôle.

Bien cordialement.

Chercheur de Jurisprudences.
 
Bonjour Chercheur de jurisprudences
Auriez-vous la possibilité de nous fournir ce texte ?
Merci par avance
 
Diazz a dit:
Bonjour Chercheur de jurisprudences
Auriez-vous la possibilité de nous fournir ce texte ?
Merci par avance

Bonjour Diazz,

Je l'attends.

Je l'ai détecté sur le site de Y. G.

[lien réservé abonné]

Bien à vous.

Chercheur de Jurisprudences.
 
Merci !
 
Je me suis réjouie trop vite ;-)
En fait, je pensais y trouver le contenu du jugement
 
PS : si vous êtes intéressé, il suffit d'adresser une demande au greffe du Tribunal, en précisant la date du jugement, et le numéro RG. Adresser une enveloppe timbrée dans votre envoi pour l'envoi du jugement. Préciser vos nom et coordonnées. Certains Tribunaux, assez rares, demandent une copie d'état civil.
 
Merci Lexicus
 
Il y a des TGI qui ont bien compris que le mois normalisé ne s'applique pas aux crédits immobiliers...

Toujours dans la suite de ce que je viens d'exposer, du fait que les textes (résultant de la législation européenne) et la Cour de cassation, y compris par la plume de ses Conseillers Référendaires (pour info, ce sont les Magistrats qui préparent l'argumentation de la Cour à partir des textes et de la jurisprudence), indiquent très clairement que l'on ne peut utiliser la méthode des mois normalisés de 30,41666 rapportés à une année qui comporte toujours 365 jours...

... Il y a encore des Tribunaux qui ont compris qu'il existe des textes, et qu'il convient de s'y conformer :

Tribunal de grande instance d'Évry, 3e chambre, 9 février 2018, n° 16/02422

« S’agissant du calcul des intérêts portant sur les mois de février des années bissextiles, il y a lieu de constater que le tableau d’amortissement fixe les intérêts échus au 5 mars 2016 à 504,24 euros pour un capital restant dû de 172.882,71 euros et les intérêts échus au 5 mars 2020 à 445,44 euros pour un capital restant dû de 152.723,59 euros.

M. X Y et Mme A X produisent un rapport d’expertise amiable réalisé par Monsieur C D tendant à montrer que la banque a utilisé l’année dite « Lombarde » de 360 jours pour réaliser ses calculs :

— Echéance du 5 mars 2016 : 172.882,71 euros X 3,5% X 30/360 = 504,24 euros
— Echéance du 5 mars 2020 : 152.723,59 euros X 3,5% X 30/360 = 445,44 euros

Le recours à l’année civile pour le calcul des intérêts aurait donné les résultats suivants :

— Echéance du 5 mars 2016 : 172.882,71 euros X 3,5% X 29/366 = 479,44 euros
— Echéance du 5 mars 2020 : 152.723,59 euros X 3,5% X 29/366 = 423,53 euros

Le CIC reconnait avoir calculé les intérêts en utilisant le mois normalisé de 30,41666 jours et avoir retenu une année de 365 jours (30/360 = 30,41666/365 = 0,083333). Elle soutient que cette pratique est conforme à l’annexe de l’article R.313-1 du code de la consommation.

Cependant, le paragraphe III de l’article R.313-1, qui introduit la méthode d’équivalence définie par la formule figurant en annexe de l’article et le recours au mois normalisé de 30,41666 jours, précise clairement que cette méthode ne concerne pas les opérations mentionnées au paragraphe II, parmi lesquelles figurent le crédit immobilier. En outre il convient d’observer que le recours au mois normalisé ne dispense pas la banque de tenir compte du caractère bissextile ou non des années sur lesquelles les intérêts sont calculés.

Il résulte de ce qui précède que les intérêts figurant dans le tableau d’amortissement présentent un caractère erroné du fait de l’absence de prise en considération de l’année civile de 365 ou 366 jours dans la méthode de calcul.
»

À mon humble avis, on ne peut pas être plus clair...

Bien à vous.

Chercheur de Jurisprudences.
 
J'ai rendez vous ce soir chez mon avocat n'étant pas de la partie que feriez vous à ma place sachant que mon avocat est plutôt sur l'arrêt de la procédure ?
 
Bonjour,

Carlospencer a dit:
J'ai rendez vous ce soir chez mon avocat n'étant pas de la partie que feriez vous à ma place sachant que mon avocat est plutôt sur l'arrêt de la procédure ?

Personne sur un forum ne peut vous dire objectivement ce que vous pouvez/devez faire.

La question sur la position de l'avocat est à mon sens la suivante : veut-il arrêter parce que votre dossier est "faible" ou parce qu'il manque d'expérience sur le thème ?

Si la position de votre avocat ne vous convient pas, une consultation chez un autre avocat reste toujours possible. Il convient alors de lui demander préalablement le montant de ses honoraires.
 
Je rebondis sur le message de Vivien.

Effectivement, nous ne pouvons pas vous conseiller de poursuivre ou d'arrêter, c'est aussi une question de conviction personnelle.

Si votre avocat n'est pas "chaud", allez en consulter un autre qui a l'habitude de ce type de contentieux. Demandez-lui s'il a emporté des affaires récemment devant la juridiction d'appel qui est la vôtre.

Armez-vous de calculs, et surveillez de près la jurisprudence. Je considère qu'il faut être acteur de son dossier et alimenter son avocat de sorte à maximiser ses chances de succès.

Bon courage à vous
 
Bonjour,

Jurisprudence a dit:
À mon humble avis, on ne peut pas être plus clair....

Hum… !!!... ???

Reprenons les choses dans l’ordre.

Ainsi que déjà expliqué, répété, démontré, il y a deux situations possibles.

Soit l’on se situe sur une première échéance brisée (= minorée ou majorée)

Soit il s’agit d’échéances pleines.

=> Première échéance brisée

Dans ce premier cas il est clair que la « méthode lombarde », en l’occurrence « Exact/360 » plus exactement, est prohibée puisqu’elle a pour effet d’accroître les intérêts à payer.

Rappelons que si la banque pratique la technique des « amortissements figés » (= cas le plus général) seule cette première échéance sera légèrement majorée (= pas d’effet « boule de neige »).

En revanche si elle adopte la technique de « l’échéance figée » (exception) les intérêts calculés en plus viendront réduire le capital amorti à due concurrence entraînant alors un ralentissement des amortissements et, par voie de conséquence, celui le capital testant dû.

Il s’en suivra un « effet boule de neige » qui majorera le volume des intérêts payés de quelques dizaines d’euros.

Quoi qu’il en soit la pratique est illégale et se doit donc d’être sanctionnée.

Dans le second cas du calcul des intérêts d’une première échéance brisée via la méthode du « mois normalisé », sur un plan mathématique, il y a une stricte égalité de résultat entre la méthode « Exact/Exact » et ladite méthode du « mois normalisé » chaque fois qu’il s’agit d’année civile commune de 365 jours.

Mais, lorsque cette première échéance brisée tombe dans une année bissextile il y a une différence de 1 jour puisque, avec le mois normalisé, toutes les années - même bissextiles - sont comptées pour 365 jours.

(Pour fixer les ordres de grandeur, sur 1 jour, la différence d’intérêt sur une première échéance pour 300.000€ à 3% est de 0,07€)

Maintenant est-ce que juridiquement parlant cette méthode est légale ?

Dois-je rappeler que j’ai été le premier à poser la question sur ce forum ?

Article R.313.1 du code de la consommation

Échanges avec VincentC34 - Avocat


[lien réservé abonné]

Dois-je également rappeler que divers tribunaux de tous niveaux (TGI + Cour appel + Cour cassation) l’ont validée ?

Et, de l’avis de juriste, (Amojito de mémoire ?) ce serait du fait de leur possibilité d'interprétation « contra legem » (= contre la loi) et/ou de « manipulation de visa » que lesdites instances en ont ainsi décidé.

=> « Dura lex ; sed lex » (La loi est dure mais c’est la loi)

=> Il en résulte que la méthode légale incontestable est/serait la méthode « Exact/Exact » ce que font d’ailleurs la plupart des banques pour la première échéance brisée.

Ces rappels étant faits penchons-nous désormais sur ce jugement :

Tribunal de grande instance d'Évry, 3e chambre, 9 février 2018, n° 16/02422

=> Échéances pleines

Là il ne s’agit pas d’une première échéance brisée mais bien d’échéances pleines :


— Échéance du 5 mars 2016 : 172.882,71 euros X 3,5% X 30/360 = 504,24 euros
— Échéance du 5 mars 2020 : 152.723,59 euros X 3,5% X 30/360 = 445,44 euros

Et le TGI conteste le calcul des intérêts mensuels compris dans lesdites échéances pleines par 1/12ème d’année que l’appellation soit « calcul lombard » ou « mois normalisé » (on se moque de l’appellation puisque le calcul est strictement le même (=> Intérêt = Capital dû x Taux% / 12) ; et donc le résultat strictement identique.

— Échéance du 5 mars 2016 : 172.882,71 euros X 3,5% X 30/360 = 504,24 euros
— Échéance du 5 mars 2020 : 152.723,59 euros X 3,5% X 30/360 = 445,44 euros
Le CIC reconnait avoir calculé les intérêts en utilisant le mois normalisé de 30,41666 jours et avoir retenu une année de 365 jours (30/360 = 30,41666/365 = 0,083333). Elle soutient que cette pratique est conforme à l’annexe de l’article R.313-1 du code de la consommation.


En revanche il valide le recours à la méthode « Exact/Exact » (qui n'est imposée par aucun texte) :

Le recours à l’année civile pour le calcul des intérêts aurait donné les résultats suivants :

— Échéance du 5 mars 2016 : 172.882,71 euros X 3,5% X 29/366 = 479,44 euros
— Échéance du 5 mars 2020 : 152.723,59 euros X 3,5% X 29/366 = 423,53 euros


S’il ne s’agissait pas de chose sérieuse, c’est là que l’on se tordrait de rire.

Par manque d’informations je n’ai pas pu reconstituer le vrai tableau d’amortissement dont extraits ci-dessus (sans doute prêt à paliers d’échéances) ; j’ai donc pris un exemple plausible pour cas d’école = 200.000€ amortissables sur 20 ans au taux de 3,50% (Voir fichier Excel joint)

=> Le premier tableau d’amortissement à gauche (Bandeau jaune) est bâti avec des intérêts mensuels calculés par 1/12ème d’année (= méthode « lombarde » et/ou « mois normalisé »……comme vous l voulez) :

+ Échéance = 1.159,92€

+ Volume des intérêts payés = 78.380,66€

=> Le deuxième tableau d’amortissement au centre (Bandeau bleu)
est bâti avec des intérêts mensuels calculés avec la méthode « Exact/Exact » chère au TGI Toulouse (Avec totalité des ajustements sur dernière échéance)

+ Échéance =1.159,92€

+ Volume des intérêts payés = 78.424,97€

=> Différence = Plus 44,31 euros d’intérêts

=> Le troisième tableau d’amortissement à droite (Bandeau violet)
est bâti avec des intérêts mensuels calculés avec la méthode « Exact/Exact » chère au TGI Toulouse (Avec répartition essentiel des ajustements sur toutes les échéances et ajustement résiduel sur dernière échéance)

+ Échéance = 1.160,05€

+ Volume des intérêts payés = 78.411,14€

=> Différence = Plus 30,48 euros d’intérêts

Ainsi - dans ce cas d’école - le TGI de Toulouse aurait débouté la banque pour n’avoir pas appliqué la méthode « Exact/Exact » et, de ce fait, avoir insuffisamment facturé son client/emprunteur de au mieux 30,48€, au pire de 44,31€ …. ???... !!!


Message à destination des banques : « Appliquez la méthode « Exact/Exact » ; elle est légale …………et vous gagnerez encore plus d’argent !!! »


Jurisprudence a dit:
À mon humble avis, on ne peut pas être plus clair....
:ROFLMAO:

Cdt
 

Pièces jointes

  • La consultation des
    pièces jointes est
    réservée aux abonnés
Dernière modification:
Bonjour,

Merci infiniment pour ce commentaire, qui a dû vous demander un travail certain, et sachez que j'apprécie tout l'apport incontestable que vous dispensez sur ce Forum.

Mais l'ensemble de mes posts de cette semaine ne visait pas à commenter telle ou telle décision d'un Tribunal ou d'une Cour, mais simplement à faire remarquer que les textes (transposés de la législation européenne) et la Cour de cassation précisent très clairement que la méthode du mois normalisé ne peut s'appliquer en matière de prêt immobilier. Juste cela, et rien d'autre dans mes intentions.

Que différentes juridictions se refusent à appliquer les textes et les avis de la Haute Juridiction, alors que d'autres le font, tout cela concoure à une bien grande insécurité juridique qui est difficilement admissible en temps que justiciable “ordinaire“.

Bien cordialement.

Chercheur de Jurisprudences.
 
30.48 ou 44.31 euros multiplie par X crédits, ça rapporte combien aux banques???

Compte tenu des taux d'emprunt toujours très bas, la production de nouveaux crédits à l'habitat s'est élevée à 272 milliards d'euros l'an dernier, 20 milliards d'euros de plus qu'en 2016.

A votre avis pourquoi les banques continuent à calculer leur prêt sur 360 jours? :unsure::unsure::unsure::unsure:
 
Jurisprudence a dit:
la méthode du mois normalisé ne peut s'appliquer en matière de prêt immobilier.

Ben..................c'est bien gentil tout cela.

Mais alors comment faire ?

Si les intérêts compris dans une échéance pleine ne peuvent pas être calculés par 1/12ème d'année

=> Capital dû x taux% / 12

=> Ce qui correspond exactement et indifféremment:

+ Au calcul dit "lombard" [30/360 = 1/12]

et/ou

Au calcul avec le "mois normalisé" [(365/12)/365 = 1/12]

=> Quelle méthode de calcul reste t-il ???

S'il est parfaitement exact qu'avant le 01/07/2016 c'est le TEG "proportionnel" qui devait être indiqué dans les offres/contrats de prêts et que "proportionnel" signifie qu'il est le résultat du produit (= multiplication) du taux de période par le "rapport entre la durée de l'année civile et celle de la période unitaire"

Or comment calculez vous un taux de période - mensuel par exemple - avec une autre méthode que l'actualisation des versements à raison de 1 versement par mois (quel que soit son nombre de jours) donc une échéance payée par mois normalisé ?

Même question pour le "rapport entre la durée l'année civile et celle de la période unitaire" ?

Nous serons beaucoup, je présume, à être impatient d'avoir les solutions.:)

Cdt
 
Dernière modification:
mikey22130 a dit:
30.48 ou 44.31 euros multiplie par X crédits, ça rapporte combien aux banques???

Compte tenu des taux d'emprunt toujours très bas, la production de nouveaux crédits à l'habitat s'est élevée à 272 milliards d'euros l'an dernier, 20 milliards d'euros de plus qu'en 2016.

A votre avis pourquoi les banques continuent à calculer leur prêt sur 360 jours? :unsure::unsure::unsure::unsure:

Elles ont bien tort.

Elles devraient utiliser la méthode "Exact/Exact" préconisée par le TGI Toulouse.

Ainsi que démontré ci-dessus elles gagneraient alors beaucoup plus.:LOL:

Cdt
 
Dernière modification:
capital restant dû x taux x (base/12) = intérêts facturés
---------
base


100000 x 3% x ((360/12)/360)= 250
100000 x 3% x ((4000/12)/4000)= 250
100000 x 3% x ((25/12)/25)=250

1/12 d'année lombarde n'est pas 1/12 d'année civile. On obtient un nombre de solution infinie.

J'obtiens la même chose avec des nombres différents. Par contre lorsqu'il s'agit d'une échéance brisée, on peut très vite savoir si la banque calcule sur 360 jours ou 365 jours.
 
[
mikey22130 a dit:
capital restant dû x taux x (base/12) = intérêts facturés
100000 x 3% x ((360/12)/360)= 250
100000 x 3% x ((4000/12)/4000)= 250
100000 x 3% x ((25/12)/25)=250

1/12 d'année lombarde n'est pas 1/12 d'année civile. On obtient un nombre de solution infinie.
???
Vous avez vu des années de 4.000 jours ou de 25 jours ???

N'importe quoi !

Par contre lorsqu'il s'agit d'une échéance brisée, on peut très vite savoir si la banque calcule sur 360 jours ou 365 jours.

Oui, je n'ai jamais dit le contraire.

CDt
 
Non pas n'importe quoi, 1/12 d'année lombarde n'est pas égal à 1/12 d'année civile!

+ Au calcul dit "lombard" [30/360 = 1/12]

et/ou

Au calcul avec le "mois normalisé" [(365/12)/365 = 1/12]

Moi aussi j'obtiens 1/12 à chaque fois! on peut dire ce que l'on veut avec les chiffres.
 
Vraiment n'importe quelle stupidité !!!

Vous démontrez quoi ?

+ Au calcul dit "lombard" [30/360 = 1/12]

et/ou

Au calcul avec le "mois normalisé" [(365/12)/365 = 1/12]

Que ces équivalence sont inexactes ?

Les cbanquenautes apprécieront.

Moi je veux bien faire part de mon expérience, expliquer et même conseiller le cas échéant mais avec des intervenants de bonne foi.

Fin de tout échange avec vous.
 
Statut
Non disponible pour d'autres réponses.
Retour
Haut