Chez Empruntis, le taux fixe moyen pour un prêt sur 20 ans se situe actuellement à 3,80%, en baisse de 0,10 point par rapport à août. Le courtier spécialisé dans les crédits immobiliers pointe tout de même une relative stabilité pour les durées plus longues, à 4,25% sur 25 ans et 4,65% sur 30 ans. « Voulant éviter les évolutions à l’espagnole ou à l’américaine, et ce faisant, protéger les emprunteurs, les banques deviennent de plus en plus prudentes sur [ces durées] », estime Maël Bernier, porte-parole d’Empruntis, dans un communiqué.

Chez Meilleurtaux, le taux moyen sur 20 ans ressort à 3,70%. Cela représente, selon le courtier, un repli de 0,55 point en un an, soit « une baisse du coût du crédit de 14% ». 46% des barèmes de septembre affichent des baisses, de 0,16 point en moyenne. Mais dans le détail, Meilleurtaux, comme Empruntis, constate que ces décotes ne sont pas uniformes : « [Les banques] sont ainsi 27% à diminuer leurs taux uniquement sur certaines durées (souvent 20 ans et moins) et 15% à ne les baisser que sur les très bons profils, les remontant de 0,05 point pour les autres. »

Des banques sélectives

C’est une autre constante des derniers mois : la sélectivité dont font preuve les banques au moment d’accorder, ou non, leurs prêts. « [Cette] sélectivité reste plus que jamais d’actualité », confirme le courtier Emprunt Direct, « la politique prudentielle des banques s’étant nettement durcie depuis un an. »

Premières victimes de ce resserrement des conditions d’octroi : les primo-accédants. Toutefois, pour cette clientèle spécifique, certaines banques en conquête de clientèle mettent actuellement en avant des « prêts à taux mixtes, fixes sur une courte durée (7 ans généralement) puis révisables capés (…). », constate Meilleurtaux. « « [Ils] sont très intéressants pour les emprunteurs qui savent qu’ils devront revendre dans les 10 ans (naissance, mutation, départ des enfants…) » explique de son côté Empruntis. « Ils sont en outre peu risqués » poursuit Sandrine Allonier, responsable des études économiques chez Meilleurtaux, « car le gain lié à l’écart de taux sur les premières années du prêt est tel que, même si les taux augmentent d’un demi-point à l’issue de la période fixe, l’emprunteur est gagnant. »