A la question: « si la fiscalité de l'assurance-vie se durcissait dans le cadre de cette réforme et devenait moins avantageuse, que feriez-vous? », 24% des personnes interrogées qui possédaient un contrat d'assurance-vie ont répondu qu'elles envisageraient de le fermer. En sus, 35% ont répondu que cette évolution les « inciterait à privilégier à l'avenir d'autres supports d'épargne », selon ce sondage dont les résultats ont été communiqués samedi à l'AFP et qui doivent être publiés dans Le Monde daté de dimanche-lundi.
Concernant la réforme fiscale en gestation, les sondés estiment qu'il faudrait d'abord alourdir, en premier ou en deuxième, la taxation des oeuvres d'art (72%), des actions (71%) voire de l'immobilier (35%), avant de s'attaquer à l'assurance-vie (8%) ou au Livret A (6%). « On touche là à quelque chose de tout à fait sensible », a commenté à l'AFP le président de la FFSA, Bernard Spitz, pour qui « il ne faut rien faire qui puisse ébranler la confiance des Français ».
Une majorité de contrats ont plus de 8 ans
Environ 64% des contrats d'assurance-vie ont aujourd'hui au moins huit ans d'ancienneté, ce qui signifie que leurs détenteurs n'ont pas à attendre pour bénéficier du régime fiscal le plus favorable.
En l'état, les scénarios envisagés par Bercy intègrent le principe d'une taxation renforcée des plus gros contrats d'assurance-vie, vraisemblablement au-delà de 1,3 million d'euros, mais pas des autres. Pourtant, pour 71% des personnes sondées, cette réforme profitera « aux gens les plus aisés ». « Les épargnants ne croient pas » à cette limitation à quelques contrats d'assurance-vie, constate M. Spitz. « Comment voulez-vous qu'ils y croient, quand l'Etat semble sans cesse vouloir changer les règles du jeu? », ajoute-t-il.
Chez les personnes interrogées dont le foyer affiche des revenus mensuels inférieurs à 1.200 euros, la proportion d'épargnants envisageant de fermer leur contrat d'assurance-vie en cas de durcissement fiscal est nettement plus élevée (38%) que pour l'ensemble des sondés (24%). « Si on s'attaque à ça, cela veut dire qu'on s'attaque pour 30 millions de Français à l'un des piliers de leur avenir », prévient le président de la première instance de représentation des assureurs. « Dans un monde fait d'instabilité, l'assurance-vie est un îlot de stabilité auquel tous les Français sont attachés », estime-t-il.
Le sondage a été réalisé les 18 et 19 mars auprès de 958 personnes, possédant un contrat d'assurance-vie, constituant un échantillon représentatif de la population française.