Acheter un logement énergivore, aussi appelé passoire thermique, est-il vraiment une bonne idée ? Pour rappel, depuis le 1er janvier 2023, les logements les plus énergivores, c'est-à-dire consommant plus de 450 kWh d'énergie finale par m² et par an, aussi appelés « G+ », ne peuvent plus être mis à la location, sauf à faire des travaux de rénovation énergétique. Les biens classés G et F seront également frappés d'interdiction de location, respectivement en 2025 et 2028. Résultat, de nombreux propriétaires cherchent à revendre leurs biens mal-classés.

Et selon le Réseau national coopératif immobilier L'Adresse, devenir acquéreur d'une passoire thermique peut s'avérer payant. Car les négociations sur les prix des passoires thermiques (classées F ou G) peuvent atteindre jusqu'à 20% du prix du bien, contre 5 à 10% en moyenne sur les autres biens. Une bonne affaire est donc possible, alors que les candidats à l'achat immobilier voient leur capacité d'emprunt fondre avec la hausse des taux de crédit immobilier. « Dans le contexte actuel, la baisse de la capacité d'emprunt atteint près de 20% par rapport à 2021, avec des taux passés de 1 à 3% en seulement 2 ans », note ainsi L'Adresse.

Jusqu'à 40% du projet finançable en PTZ

L'autre avantage de faire l'acquisition d'une passoire thermique réside dans le fait de pouvoir bénéficier d'aides, notamment du Prêt à taux zéro (PTZ) pour les personnes éligibles. Le réseau immobilier donne ainsi l'exemple d'un couple avec deux enfants achetant en 2023 à Rochefort, ville située en zone B2, une maison de 200 000 euros, avec 50 000 euros de travaux de rénovation. Leur revenu fiscal de référence étant de 40 000 euros, ils peuvent obtenir pour ce projet de 250 000 euros une aide de 88 000 euros grâce au PTZ.

Se tourner vers une passoire thermique peut donc être une aubaine pour les futurs propriétaires, notamment pour les primo-accédants, particulièrement touchés par le climat actuel et la hausse des taux d'intérêt. Et l'affaire pourrait également s'avérer rentable pour les investisseurs. L'Adresse rappelle en effet que différents dispositifs existent pour qui investit dans l'ancien avec travaux, à l'image du dispositif Denormandie ou du doublement du plafond du déficit foncier dans le cadre de travaux de rénovation énergétique.