Quand la banque perd le droit aux intérêts, mise au point sur la déchéance du prêteur

Bonjour,
Je vais soumettre la question de la prise en compte des frais de gestion et des frais d'entrée de l'AV dans le calcul du TEG à mon avocat et je pense même lui demander de soulever ce point dans le cadre de la procédure que nous sommes sur le point d'engager.
Je ne manquerai pas de vous tenir informés des suites.
Cordialement,
 
Ma foi si une procédure est de toute façon sur le point d'être engagée, pour d'autres aspects j'imagine, autant en profiter pour créer une jurisprudence sur ce sujet.
Bon courage!
 
Hors déchéance, mais du domaine des dommages-intérêts, en matière de défaut de conseil du banquier sur le contrat d'assurance de groupe:

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Vu l'article 1147 du code civil ;

Attendu que le banquier qui propose à son client, auquel il consent un prêt, d'adhérer au contrat d'assurance de groupe qu'il a souscrit à l'effet de garantir, en cas de survenance de divers risques, l'exécution de tout ou partie de ses engagements, est tenu de l'éclairer sur l'adéquation des risques couverts à sa situation personnelle d'emprunteur, la remise de la notice ne suffisant pas à satisfaire à cette obligation ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. A... X... a souscrit, le 4 octobre 1990, un emprunt immobilier auprès de la société Uniphenix et, à cette occasion, a adhéré à la police d'assurance de groupe souscrite par cet établissement auprès de la société AGF IART, aujourd'hui dénommée Allianz IARD, garantissant les risques décès, invalidité absolue et définitive, et incapacité de travail ; que, le 11 juin 1998, il s'est trouvé en arrêt de travail ; que la société AGF IART, après avoir pris en charge les échéances du prêt, à l'issue d'un nouvel examen médical, par courrier du 8 mars 2000, a informé M. A... X... que ses prestations seraient servies, à compter du 11 décembre 1999, sur la base de 49, 45 % du montant des échéances, conformément au tableau à double entrée reproduit dans la notice d'information ; que M. A... X..., qui, le 18 août 2002, ayant atteint l'âge de 60 ans, a fait l'objet d'une mise à la retraite pour inaptitude, le 2 février 2004 a fait assigner la société AGF IART et la société Entenial, venue aux droits de la société Uniphenix, afin d'obtenir la condamnation de la première à prendre en charge le remboursement de son prêt à compter du mois de juin 1998, et à lui verser des dommages-intérêts ; que la société NACC, venue aux droits de la société Entenial, a sollicité la condamnation de l'emprunteur à lui verser la part impayée des échéances entre le 5 janvier 2000 et le 5 octobre 2002, ainsi que les échéances impayées depuis cette date ; que M. A... X... a ultérieurement sollicité la condamnation de la société AGF IART à le garantir des éventuelles condamnations prononcées à son encontre au profit de la société NACC ; qu'il a également sollicité la condamnation de cette dernière à lui verser des dommages-intérêts pour lui avoir fait signer un prêt disproportionné au regard de ses facultés contributives ;

Attendu que pour le débouter de l'ensemble de ses demandes et le condamner à payer à la société NACC une certaine somme, l'arrêt énonce que pour solliciter la condamnation de la société NACC au paiement de dommages-intérêts, M. A... X... reproche à la société Uniphenix, aux droits de laquelle se trouve la société NACC, d'avoir failli à ses devoirs de conseil, d'information et de mise en garde en se prévalant tout à la fois de l'absence de remise de la notice, d'une absence de conseil sur la faculté de souscrire une assurance complémentaire en adéquation avec sa situation personnelle, et encore d'un défaut de mise en garde dans le cadre de l'octroi d'un crédit difficilement soutenable, eu égard à ses facultés financières et à ses charges ; que le manquement au devoir d'information du fait de l'absence de remise de la notice ne peut être retenu ; qu'à juste titre, par ailleurs, la société NACC soutient qu'il n'appartenait pas à l'organisme prêteur de conseiller M. A... X..., âgé de 48 ans au moment de l'octroi d'un prêt remboursable sur quinze ans souscrivant à une assurance de groupe de souscrire une assurance complémentaire ;

Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
 
Une précision venant de cet arrêt:


Cour de cassation chambre civile 1 Audience publique du jeudi 20 janvier 2011 N° de pourvoi: 09-70540

Le pourvoi des emprunteurs a été rejeté à cause de la prescription.

Ils agissaient maladroitement en restitution des intérêts trop-perçus en raison des erreurs affectant les clauses d'intérêts contenues dans les prêts consentis le 11 avril 1997 par la caisse de crédit agricole mutuel de l'Anjou, et l’ont assignée le 23 octobre 2006 en répétition des intérêts conventionnels perçus indûment car le TEG était erroné. Ils étaient dans les 10 ans pour une action en déchéance, mais ce n’est pas celle faite.
 
Bonjour,

Dans l'offre de prêt que j'ai signé cette année (mars 2011), le coût de l'assurance externe (délégation d'assurance) est faux. Le montant mentionné 900€ est loin du montant de l'échéancier des cotisations fournis par l'assureur (2500€).

Du coup la base servant pour le calcul de TEG est fausse et le TEG l'est forcément aussi.


Quelles peuvent être les conséquences pour la banque ?
 
Du coup la base servant pour le calcul de TEG est fausse et le TEG l'est forcément aussi.


Quelles peuvent être les conséquences pour la banque ?

Avez-vous (ou votre assureur) transmis le bon montant au prêteur, et donc l'erreur est-elle sienne?

Si oui, et à condition que le TEG ait bien été calculé sur la mauvaise base, la déchéance est possible, mais elle peut être partielle ou totale, selon ce que décideront les juges du fond.

Quel coût est affiché sur l'offre?
 
Bonjour,

Autre question:

Vous vous êtes aperçu de l'inexactitude de ce montant de l'assurance avant acceptation de l'offre ou après cette acceptation ?

Cdt
 
Elaphus a dit:
Avez-vous (ou votre assureur) transmis le bon montant au prêteur, et donc l'erreur est-elle sienne?

Si oui, et à condition que le TEG ait bien été calculé sur la mauvaise base, la déchéance est possible, mais elle peut être partielle ou totale, selon ce que décideront les juges du fond.

Quel coût est affiché sur l'offre?


J'ai tranmis les contrats de l'assureur à la banque prêteuse. Un contrat pour chaque prêts (10ans et 18ans) a assurer. Ces contrats étaient des documents constituants notre dossier de prêt.

Pour le prèt sur 18ans, l offre de la banque mentionne 311 contre 2400€ d'après l'échéancier de l'assurreur.

Pour le prêt sur 10 ans c'est 161€ contre 1200€.
 
Aristide a dit:
Bonjour,

Autre question:

Vous vous êtes aperçu de l'inexactitude de ce montant de l'assurance avant acceptation de l'offre ou après cette acceptation ?

Cdt

J'avais remarqué avant l'acceptation.
Est ce que ça change quelque chose?
 
Dernière modification:
Cela ne change rien du tout puisque les vices de l’offre s'apprécient au jour de l'émission et que l'acceptation ne les efface pas (sinon il n'y aurait jamais de sanction!).
 
Elaphus a dit:
Cela ne change rien du tout puisque les vices de l’offre s'apprécient au jour de l'émission et que l'acceptation ne les efface pas (sinon il n'y aurait jamais de sanction!).


Si les vices de l'offre sont avérés quelle est la meilleure attitude à adopter ?

Contacter comme j'ai pu lire, un expert financier ou un avocat ?

Contacter la banque pour trouver un compromis ?

Il est évident qu'aujourd'hui je n'ai aucun problème avec la banque et la seule motivation serait financière par la suppression partielle voir totale des intérêts.


Qu'en pensez vous ?
 
Je n'en pense rien à votre place. :ange:

Il n'y a qu'une chose à vous dire: si vous devez agir un jour, il faudra que ce soit dans les limites de la prescription par 5 ans.

Contacter la banque? D'une part cela envenimera inutilement les rapports avec elle, d'autre part elle ne se privera pas volontairement des intérêts, sachant que la décision du juge reste imprévisible.
 
Elaphus a dit:
Je n'en pense rien à votre place. :ange:

Il n'y a qu'une chose à vous dire: si vous devez agir un jour, il faudra que ce soit dans les limites de la prescription par 5 ans.

Contacter la banque? D'une part cela envenimera inutilement les rapports avec elle, d'autre part elle ne se privera pas volontairement des intérêts, sachant que la décision du juge reste imprévisible.

Merci.

Dans l'hypothèse ou je voudrais agir, quelle est la marche à suivre ... prendre un avocat ?
 
Cela dépend du type et du montant de la demande.
Mais s'agissant d'une demande de déchéance, le montant probablement en cause imposerait le recours à l'avocat, comme ce serait devant le TGI.
 
Au sujet de la délégation d'assurance de prêt abordé plus haut:

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Banques / Crédit - 01/09/2011 | 14:46 - 818 mots Assurance de prêt immobilier : les banques ne jouent pas le jeu de la réforme

Les banquiers feraient-ils alors de la résistance ? Car l’assurance emprunteur est une manne : elle représente en effet entre 5% et 15% du coût total du crédit selon Meilleurtaux. Du coup, certains banquiers jouent avec les lacunes de la loi pour conserver leur monopole sur ce marché (environ 90% de parts de marché). « Une grande partie des banquiers exploitent les failles et les imprécisions de la loi, d’autant plus qu’ils ont une emprise forte sur le client », considère Pierre Seror, responsable marketing de Macif Mutualité.
En cas de refus d’une délégation, la banque doit le motiver par écrit, mais certains arguments peuvent passer oralement. « La banque peut opposer au client un refus oral ou accepter la délégation d’assurance, mais augmenter le taux global du crédit ou les frais de dossier. Il est difficile de savoir si le banquier a changé ou non son taux au cours du processus, puisque toutes les propositions de taux ne sont pas contractuelles », explique Maxime Chipoy, chargé de mission banque et assurance à l’UFC Que Choisir.
Le flou qui règne sur la notion d’équivalence de garanties est aussi la porte ouverte à tous les « pinaillages » sur la moindre différence entre contrats. Certains s’en défendent : « Une équivalence de garantie s’apprécie en fonction du cas personnel d’un client. Et notre contrat étant l’un des plus couvrants du marché, certains clients ne voient pas l’intérêt de souscrire un contrat chez un assureur extérieur, les écarts de prix n’étant pas significatifs », affirme Véronique Courteaux, directrice assurances de personnes à La Banque Postale. Sans compter les frais de dossier facturés aux clients en cas de demande de délégation. Des frais qui ne sont pas encadrés par la loi...

« En réalité, cette loi n’a pas été faite pour être appliquée. Vous ne pouvez pas demander à un banquier d’aller dire à son client de souscrire ailleurs », remarque Pierre Balsollier, président du cabinet de conseil BAO.
Si les délais nécessaires à la comparaison des offres n’ont pas non plus été pris en compte par le législateur, c’est aussi aux assureurs de s’y adapter.

Tant qu'il n'y aura pas de sanction...
 
Cour de cassation, civile, Chambre civile 1, 22 septembre 2011, 10-16.375, Inédit [lien réservé abonné]

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LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :


Attendu que, selon deux actes du 1er septembre 1996, M. X... a reconnu devoir à la société Appleton Finance Corporation les sommes de 1 900 000 dollars et de 1 000 000 francs reçues à titre de prêt ; qu'en garantie du remboursement de ces prêts, une hypothèque a été inscrite sur des biens immobiliers appartenant à M. X... ; que ces prêts n'ayant pas été remboursés à leur échéance, la société Appleton Finance Corporation a fait délivrer le 22 janvier 2009 à M. X... un commandement aux fins de saisie immobilière ; que soutenant notamment que la société Appleton Finance Corporation ne justifiait pas lui avoir remis les sommes indiquées dans les actes du 1er septembre 1996, qui lui avaient en réalité été prêtées en octobre et novembre 1995 par M. Y..., M. X... a sollicité la nullité de ces actes et, par voie de conséquence, de l'acte d'affectation hypothécaire et du commandement ; que l'arrêt attaqué a rejeté ces prétentions ;

Sur les deux premières branches du moyen unique, tel qu'il est exposé au mémoire en demande et figure en annexe au présent arrêt :

Attendu qu'en ses deux premières branches le moyen n'est pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;

Mais sur la troisième branche :

Vu l'article L. 313-2 du code de la consommation ;

Attendu que pour juger que les prêts litigieux n'étaient pas soumis aux exigences de ce texte, la cour d'appel a retenu que les fonds ayant été prêtés pour financer la remise en état d'un hôtel endommagé par un cyclone, ces prêts, consentis par un commerçant pour les besoins de son activité, avaient un caractère commercial ;

Qu'en statuant ainsi, alors que selon le texte susvisé le taux effectif global doit être mentionné dans tout écrit constatant un contrat de prêt, de sorte que l'acte constatant un prêt à finalité professionnelle est soumis à cette obligation légale, la cour d'appel l'a violé par refus d'application ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a fixé la créance de la société Appleton Finance Corporation sur M. X... à la somme de 4 047 198, 13 euros outre les intérêts à échoir postérieurement à la date du commandement, l'arrêt rendu le 15 mars 2010, entre les parties, par la cour d'appel de Basse-Terre ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Basse-Terre, autrement composée ;

Condamne la société Appleton Finance Corporation aux dépens ;

Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande de la société Appleton Finance Corporation ; la condamne à payer à M. X... la somme de 2 000 euros ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;
 
Je place ici un tableau utile fait essentiellement par Aristide, que je remercie pour ce travail :
 

Pièces jointes

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Bonjour,

Merci Elaphus.

Mais sur la forme, il semble qu'il y ait eu un problème de conversion dans Word ?

Et sur le fond n'est-il pas dommage que les points d'interrogation n'aient pas pu être remplacés par les informations adéquates ?

Cordialement,
 
Je n'ai pas ce problème, ou alors pas qui puisse choquer.
Les "?" méritent de rester en l'état, il n'y a pas de réponse me semble-t-il...:embaras:
 
Bonjour,

J'ai reçu mon offre de prêt immobilier. J'ai pu obtenir la délégation d'assurance emprunteur (décès et invalidité).

Dans mon offre, il existe un paragraphe concernant l'assurance externe qui dit que je m'engage à fournir au prêteur les conditions générales et le contrat d'assurance. J'ai déjà fourni tous ces documents lorsque mon dossier de prêt à été déposé auprès de mon conseiller. Cependant l'offre de prêt ne fait aucune référence à ce contrat en particulier : nom de l'assureur et taux assurance emprunteur par ligne de prêt par exemple.

De plus, dans le paragraphe consacré au TEG, il est clairement indiqué que ce dernier inclut le coût de l'assurance obligatoire (je suppose qu'il s'agit de l'assurance emprunteur ?). Or le taux indiqué ne l'inclut pas... Le TEG de mon offre = taux prêt + caution + frais de dossier.

L'offre est-elle valide dans ce cas ? Pourquoi n'ont-ils pas ajouté le coût de l'assurance ? Est-ce normal en cas de délégation ?

Merci d'avance pour vos retours.
 
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