Bonjour,
Je comprends tout à fait la frustration que tu exprimes (d'autant plus que retraité récent je me trouve dans la même situation)

... En même temps, (et aucun "copyright" dans l'utilisation de cette expression), sur ce détail de calcul de l'IR comme sur bien d'autres, il ne faut pas amha rechercher une logique rationnelle d'équité derrière elles:
1/ ces règles sont l'aboutissement de longues cogitations de nos fiscalistes , d'aussi longues discussions de nos représentants élus, des compromis qui en résultent, donc chercher une logique serait vain: autant parler de déduction pour frais professionnels dans le cas de retraités est à priori surprenant, autant les 10% forfaitaires sont certainement au delà de la réalité pour une large majorité des salariés
....qui effectivement au passage bénéficient d'autres avantages comme tu le soulignais: si l'on parle de "frais additionnels" de bouche, ils bénéficient souvent (mais pas toujours), de restaurants d'entreprise à tarifs subventionné, de chèques restaurant, du remboursement de 50% de leur abonnement s'ils utilisent les transports en commun (mais tous ne le peuvent pas), de la participation employeur à leur mutuelle santé (mais cette participation entre dans le revenu imposable) .... Bref, l'équation n'est pas simple et rentre dans le contexte général de cette "usine à gaz" qu'est le calcul de l'IR.
2/ C'est un exemple, mais loin d'être la seule source d’iniquité de l'usine à gaz: un autre exemple est le traitement du cas des enfants, qui ouvrent droit à des parts/demi-parts supplémentaires (dont l'avantage est néanmoins plafonné par le "quotient familial")... si l'on y pense vraiment à tête reposée (et en faisant abstraction de ses biais idéologiques), cette règle est inique puisque l'avantage qu'elle procure augmente avec le revenu (un couple de parents pas ou faiblement imposé aura une réduction nulle ou moindre que celle d'un couple de parents plus fortement imposé)... et donc l'état "subventionnerait" plus les enfants de "riches" que les enfants de "pauvres" ? ...eh oui, cela "gratte" aussi, intellectuellement à minima.
3/ je parlais auparavant dans cette file des fameux "effets de seuil" qui peuvent aussi pénaliser, en réduisant l'accès aux aides aux salariés qui sont "juste au dessus" de ces seuils ... ici aussi l'effet "usine à gaz" joue de façon perverse et finalement inégalitaire: un exemple déjà ancien qui me revient à l'esprit est le prix de la cantine scolaire: la mairie de ma commune me demandait mon avis d'imposition afin de déterminer le prix qu'ils allaient me facturer pour la cantine de mes enfants !!! ... ce que j'avais refusé à l'époque, en leur disant de m'appliquer le max mais que je n'avais pas à partager ce genre d'information... pourquoi pas présenter mon avis d'imposition chez le boulanger pour déterminer le prix qu'il me fera payer pour la baguette de pain !!!
Il y de multiples exemples de l'iniquité que génère un système complexe, et qui s'est complexifié de façon non contrôlée au fil des années, au gré des interventions lobbyistes, des compromis atteints par calcul ou lassitude de nos élus, jusqu'à le rendre plus qu'illisible par la plupart... si vous avez le temps, jetez un œil à la niche "Girardin industriel" par exemple, et cherchez la logique derrière son existence (j'entends pour le bien de la collectivité... moi je n'ai pas trouvé, mais je manque peut-être d'éclairages ! )