Aristide
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Bonjour,
A partir d’une question initiale :
=> de multiples échanges ont permis divers commentaires et explications mais, de mon point de vue, l’on peut regretter qu’ils soient trop « pêle-mêle ».
Aussi peut-être n’est-il pas inutile de tenter de mettre les choses dans un bon ordre et de faire ressortir les liens/enchainements entre les divers évènements.
L’un des rappels ci-dessus effectué à juste titre c’est que la création monétaire est le fait des banques de dépôts (= celles qui peuvent ouvrir des comptes de dépôts à vue et/ou compte courants = pas les établissements financiers).
Sur ce forum ce processus de création de « monnaie de banque » ou « monnaie secondaire » a été plusieurs fois expliqué/détaillé dont la dernière fois dans cet échange :
Je ne reviendrai donc pas longuement dessus.
Si vous le souhaitiez, une recherche sur ce forum avec les mots clés « Création monétaire » ou « Banque de dépôts » vous permettrait obtenir d’autres développements sur ce sujet.
Cependant juste un rapide rappel du concept « Coefficient multiplicateur du crédit / Coefficient diviseur du crédit » expliqué dans le lien ci-dessus :
+ Antérieurement une banque qui voulait consentir un crédit (= créer une quantité de monnaie de banque/secondaire) devait impérativement détenir un minimum de monnaie réelle banque centrale « BCE/BDF ».
Fonction de :
+ Sa part de marché,
+ La quantité de monnaie fiduciaire (= billets + pièces) détenue dans ses caisses (***)
+ Du pourcentage de réserves obligatoires (***)
(***) - Appelées « fuites »
=> Un calcul (assez compliqué) de son coefficient multiplicateur du crédit lui permettait de savoir quel montant de monnaie en euros réels elle devait préalablement détenir à la BCE/BDF.
Ainsi si ce coefficient était de « 5 » pour pouvoir consentir un crédit de 1.000€ elle devait déjà détenir 200€ à la BCE.
Désormais ce concept n’est plus utilisé ; c’est, à l’inverse, le « Coefficient diviseur du crédit » ; donc avec un raisonnement également inversé :
=> Le message donné aux banques est « Prêtez, prêtez…..encore et toujours (dans le respect des normes et usages bancaires) et vous aurez la certitude que la BCE vous mettra, en tant que de besoin, les liquidités en euros nécessaires sur votre compte dans ses livres.
Maintenant que les euros « secondaires/de banque » sont créés il faut bien se rappeler qu’ils ne sont que le moyen/l’outil nécessaires à toutes les transactions, c'est-à-dire à l’activité économique.
A ce stade il n’est peut-être pas non plus inutile de rappeler que si l’importance de ladite activité économique est dépendante du volume de liquidité à disposition des agents économiques (= c’est la masse monétaire) ce n’est pas le seul élément.
La « vitesse de circulation de la monnaie » est aussi très importante.
Il est facile de comprendre qu’avec 100€ déjà existants ou créés par une banque ce seront 100€ de chiffre d’affaires générés si ladite somme change une seul fois de mains dans une unité de temps donné.
Mais si ces mêmes 100€ changent dix fois de mains dans la même unité de temps ce seront alors dix transactions réelles sur des biens et/ou services pour un chiffre d’affaires de 1.000€.
Vous remarquerez qu’à ce stade il n’a été question que de la monnaie et de l’activité économique générée ; nous sommes encore loin du financement de l’État…..mais nous allons y venir.
La monnaie est donc créée et l’activité économique se déroule à un rythme plus ou moins soutenu suivant les besoins/possibilités/craintes/anticipations des agents économiques au sens large.
Maintenant si l’on reprend l’hypothèse des 100€ qui changent dix fois de mains ce sont donc dix agents économiques (commerçants/artisans/Prof lib…..) qui, chacun, va dégager une certaine marge bénéficiaire.
Si l’on suppose que cette marge est de 10%, chacun réinjectera donc immédiatement 90€ dans le circuit économique (fournisseurs - salariés - impôts….) et conservera 10€ pour lui-même.
Mais ces 10€ peuvent être scindés en deux parties :
+ Une part pour « vivre » = consommation personnelle = retour dans le cycle économique.
+ Une autre en épargne, soit épargne courte dite « de précaution » soit épargne longue type actions, obligations, assurances vies….
=> Et c’est cette masse d’épargne longue qui permet aux collecteurs (banques/assurances…) d’acquérir divers actifs…………..dont des obligations d’États.
=> La boucle est bouclée.
L’on peut faire le parallèle avec un particulier qui, ayant des craintes sur la sécurité de ses avoirs, loue un coffre dans une banque.
Dans cette hypothèse, non seulement lesdits avoirs sont complètement stériles et ne lui rapportent rien, mais en plus, ils lui coûtent puisqu’il doit payer la location du coffre.
C’est le même raisonnement pour la Chine (et autres) ; elle estime que l’État français est l’un des plus solvables et que ses créances sont quasi garanties en capital ; c’est « son coffre »
L’intérêt négatif représente le coût de location du coffre.
Cdt
A partir d’une question initiale :
Pendragon a dit:Mais d’où vient tout cet argent ?
=> de multiples échanges ont permis divers commentaires et explications mais, de mon point de vue, l’on peut regretter qu’ils soient trop « pêle-mêle ».
Aussi peut-être n’est-il pas inutile de tenter de mettre les choses dans un bon ordre et de faire ressortir les liens/enchainements entre les divers évènements.
L’un des rappels ci-dessus effectué à juste titre c’est que la création monétaire est le fait des banques de dépôts (= celles qui peuvent ouvrir des comptes de dépôts à vue et/ou compte courants = pas les établissements financiers).
Sur ce forum ce processus de création de « monnaie de banque » ou « monnaie secondaire » a été plusieurs fois expliqué/détaillé dont la dernière fois dans cet échange :
Aristide a dit:Refinancement des banques - Moyens techniques BCE
[lien réservé abonné]
Je ne reviendrai donc pas longuement dessus.
Si vous le souhaitiez, une recherche sur ce forum avec les mots clés « Création monétaire » ou « Banque de dépôts » vous permettrait obtenir d’autres développements sur ce sujet.
Cependant juste un rapide rappel du concept « Coefficient multiplicateur du crédit / Coefficient diviseur du crédit » expliqué dans le lien ci-dessus :
+ Antérieurement une banque qui voulait consentir un crédit (= créer une quantité de monnaie de banque/secondaire) devait impérativement détenir un minimum de monnaie réelle banque centrale « BCE/BDF ».
Fonction de :
+ Sa part de marché,
+ La quantité de monnaie fiduciaire (= billets + pièces) détenue dans ses caisses (***)
+ Du pourcentage de réserves obligatoires (***)
(***) - Appelées « fuites »
=> Un calcul (assez compliqué) de son coefficient multiplicateur du crédit lui permettait de savoir quel montant de monnaie en euros réels elle devait préalablement détenir à la BCE/BDF.
Ainsi si ce coefficient était de « 5 » pour pouvoir consentir un crédit de 1.000€ elle devait déjà détenir 200€ à la BCE.
Désormais ce concept n’est plus utilisé ; c’est, à l’inverse, le « Coefficient diviseur du crédit » ; donc avec un raisonnement également inversé :
=> Le message donné aux banques est « Prêtez, prêtez…..encore et toujours (dans le respect des normes et usages bancaires) et vous aurez la certitude que la BCE vous mettra, en tant que de besoin, les liquidités en euros nécessaires sur votre compte dans ses livres.
Maintenant que les euros « secondaires/de banque » sont créés il faut bien se rappeler qu’ils ne sont que le moyen/l’outil nécessaires à toutes les transactions, c'est-à-dire à l’activité économique.
A ce stade il n’est peut-être pas non plus inutile de rappeler que si l’importance de ladite activité économique est dépendante du volume de liquidité à disposition des agents économiques (= c’est la masse monétaire) ce n’est pas le seul élément.
La « vitesse de circulation de la monnaie » est aussi très importante.
Il est facile de comprendre qu’avec 100€ déjà existants ou créés par une banque ce seront 100€ de chiffre d’affaires générés si ladite somme change une seul fois de mains dans une unité de temps donné.
Mais si ces mêmes 100€ changent dix fois de mains dans la même unité de temps ce seront alors dix transactions réelles sur des biens et/ou services pour un chiffre d’affaires de 1.000€.
Vous remarquerez qu’à ce stade il n’a été question que de la monnaie et de l’activité économique générée ; nous sommes encore loin du financement de l’État…..mais nous allons y venir.
La monnaie est donc créée et l’activité économique se déroule à un rythme plus ou moins soutenu suivant les besoins/possibilités/craintes/anticipations des agents économiques au sens large.
Maintenant si l’on reprend l’hypothèse des 100€ qui changent dix fois de mains ce sont donc dix agents économiques (commerçants/artisans/Prof lib…..) qui, chacun, va dégager une certaine marge bénéficiaire.
Si l’on suppose que cette marge est de 10%, chacun réinjectera donc immédiatement 90€ dans le circuit économique (fournisseurs - salariés - impôts….) et conservera 10€ pour lui-même.
Mais ces 10€ peuvent être scindés en deux parties :
+ Une part pour « vivre » = consommation personnelle = retour dans le cycle économique.
+ Une autre en épargne, soit épargne courte dite « de précaution » soit épargne longue type actions, obligations, assurances vies….
=> Et c’est cette masse d’épargne longue qui permet aux collecteurs (banques/assurances…) d’acquérir divers actifs…………..dont des obligations d’États.
=> La boucle est bouclée.

Pendragon a dit:Pareil pourquoi la Chine prête de l'argent à taux négatif
L’on peut faire le parallèle avec un particulier qui, ayant des craintes sur la sécurité de ses avoirs, loue un coffre dans une banque.
Dans cette hypothèse, non seulement lesdits avoirs sont complètement stériles et ne lui rapportent rien, mais en plus, ils lui coûtent puisqu’il doit payer la location du coffre.
C’est le même raisonnement pour la Chine (et autres) ; elle estime que l’État français est l’un des plus solvables et que ses créances sont quasi garanties en capital ; c’est « son coffre »
L’intérêt négatif représente le coût de location du coffre.
Cdt