Le « Crédit Trompe l’Oeil »...Vous connaissez ? (1ère partie)

Aristide

Top contributeur
Bonjour,

Le « Crédit Trompe l’Oeil »...Vous connaissez ?

Non sans doute puisqu’il n’existe pas ...encore !

Qu’en est-il ?

Dans un précédent post ainsi que sur le Blog sous l’intitulé :

« Comment réduire le coût du crédit dans un montage en échéance lissées »

Forum
https://www.moneyvox.fr/forums/fil/...it-avec-un-montage-en-echeances-lissees.9109/

Blog
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je décrivais des techniques et principes à respecter qui permettent de réduire significativement le coût total du crédit pour un plan de financement donné.

Ce « Crédit Trompe l’Oeil » que l’on pourrait encore appeler « Crédit Faux Semblant » est en fait un « Crédit de circonstance », un leurre qui s’insère dans les procédures objet des liens ci-dessus.

Disons que cet artifice est un « ersatz de crédit » spécifique qui conduit à accroître encore plus l’économie réalisée sur le coût du crédit.

Mais attention, il ne peut pas être utilisé dans tous les plans de financement.

Il ne concerne que les projets qui non seulement comprennent un Prêt à Taux Zéro (PTZ), mais encore faut-il que ce PTZ soit assorti d’un différé d’amortissement.

Seuls les emprunteurs dont les profils de remboursement PTZ vont de 1 à 4 sont donc concernés.

I) - Comment çà marche ?

D’abord il faut rappeler que la réglementation du PTZ prévoit :

Article L.31-10-11 - Alinéa 3 du code de la construction et de l’habitation (CCH) :

« Lorsque l’emprunteur bénéficie d’un différé de remboursement, la durée de la première période...ne peut dépasser la plus longue des durées du ou des autres prêts concourant au financement de l’opération »

Mais le mieux semble être de raisonner sur un cas concret.

1.1) - Phase N° 1

Dans le fichier Excel joint, en hypothèse N° 1 matérialisée couleur « saumon », je vous propose le plan de financement « primaire » suivant :

+ Prêt à Taux Zéro d’un montant 44.913€
Profil N° 1 c'est-à-dire que l’emprunteur peut prétendre à PTZ sur une durée totale de 360 mois dont une première période de différé de 55% sur 276 mois et une seconde période d’amortissement de 45% sur 84 mois.

+ Prêt complémentaire d’un montant de 135.087€

=> Soit un total projet de 180.000€

+ Sachant que l’échéance cible - assurances comprises - souhaitée par l’emprunteur est de 1.000€, la durée réelle de ce prêt complémentaire est calculée avec la hiérarchie des taux suivante :

060 à 084 mois = 3,50%
085 à 120 mois = 3,60%
121 à 144 mois = 3,70%
145 à 180 mois = 3,80%
181 à 216 mois = 3,90%
217 à 240 mois = 4,00%
241 à 300 mois = 4,10%
301 à 360 mois = 4,20%

A ce stade il n’y donc pas encore de « Prêt Trompe l’œil » de prévu dans ce plan de financement.

Or ainsi que vous pouvez le constater dans cette première simulation qui va servir de base de comparaison :

=> La durée du prêt complémentaire ressort à 247 mois
=> Suivant la hiérarchie des taux ci-dessus, le taux qui lui est appliqué est donc de 4,10%

=> De par la réglementation PTZ ci-dessus rappelée, la durée de la première période correspondant à la phase de différé de 55% a donc dû être réduite à 247 mois bien que le profil N°1 de l’emprunteur lui aurait normalement permis un tel différé sur 276 mois.

La durée totale de ce Prêt à Taux Zéro est alors de 247 + 84 = 331 mois au lieu de 360 mois normalement possible.

C’est donc le respect de la réglementation qui impose ces réductions de durées de 29 mois tant sur la première phase de différé que sur la durée totale.

=> Les trois principaux critères de comparaison toujours matérialisés couleur « saumon » en bas de tableau indiquent :

+ Coût du Crédit................. 88 729,13 €
+ Coût du Crédit Corrigé.... 211 558,30 €
+ Taux Effectif Global...............3,7926%


1.2) - Phase N° 2

Supposons maintenant que la banque accepte d’intégrer un prêt de 100€ (***) sur une durée de 276 mois (***) qui correspond donc à la durée maximale permise pour le différé PTZ en profil emprunteur N° 1.

(***) Notez que s’agissant d’un crédit de longue durée, son taux sera élevé.
Dans l’idéal, plus le montant sera faible, plus ce sera donc financièrement intéressant.

Mais, ici, ce n’est pas la montant qui nous intéresse mais la durée qui doit être en concordance avec celui du différé maximum permis pour le PTZ eu égard au profil considéré de l’emprunteur.

En vous référant à la simulation N° 2, matérialisée en rose dans le fichier Excel joint, vous pouvez constater que le plan de financement est devenu :

+ Prêt à Taux Zéro d’un montant 44.913€
+ Prêt « Trompe l’œil » d’un montant de 100€
+ Prêt complémentaire d’un montant de 134.987€ = 135.087€ - 100€ (= Montant prêt « Trompe l’œil »)
(Avec même hiérarchie des taux que ci-dessus)

=> Soit un total projet toujours de 180.000€

Ainsi que vous pouvez le constater dans cette seconde simulation intégrant cette fois ci le prêt « Trompe l’œil » de 100€ :

=> La durée du prêt complémentaire est réduite de 247 mois à 242 mois

=> Suivant la hiérarchie des taux ci-dessus, le taux qui lui est appliqué est toujours de 4,10%

=> La durée de la première période correspondant à la phase de différé de 55% est ainsi portée à son maximum réglementairement possible de 276 mois

La durée totale de ce Prêt à Taux Zéro est alors elle aussi à son maximum de 276 + 84 = 360 mois.

=> Les trois principaux critères de comparaison matérialisés en rose en bas de tableau deviennent :

+ Coût du Crédit................. 87 602,87 € (Economie de 1.126,26€)
+ Coût du Crédit Corrigé.... 208 926,21 € (Economie de 2.632,09€)
+ Taux Effectif Global.............. 3,7139% (Gain de 0,0787%)


II) - Que s’est-il passé ?

Si vous vous reportez à la simulation N° 1 matérialisée couleur « saumon » vous pouvez voir que du fait de la durée du différé PTZ limitée à 247 mois (durée du complémentaire le plus long) l’échéance hors assurance de cette première période d’amortissement du PTZ est de 100€.

Compte tenu de la prime d’assurance de 88,48€ sur les deux prêts et de l’échéance cible fixée à 1.000€, le disponible pour l’échéance du seul prêt complémentaire s’élève à :
=> 1.000€ - (100€ + 88,48€) = 811,52€.

Si l’on suit le même raisonnement à partir de la simulation N° 2 matérialisée en rose l’on obtient :
+ Une échéance PTZ de 89,50€ hors assurance
+ Une échéance « Prêt Trompe l’Oeil » de 0,56€
+ Et toujours une prime d’assurance totale de 88,48€.

Dès lors le disponible pour l’échéance du seul prêt complémentaire s’élève à :
=> 1.000€ - (89,50€ + 0,56€ + 88,48€) = 821,46€. (+ 9,94€ par échéance)

Vous avez donc compris que l’insertion de ce prêt « Trompe l’œil » sur une durée de 276 mois, en allongeant la durée de la première période du différé PTZ de 247 mois à cette même durée de 276 mois réduit l’échéance de ce PTZ et permet d’accroître parallèlement celle du prêt complémentaire.

Si le montant de l’échéance du prêt complémentaire est augmenté, son amortissement est plus rapide.
Et si l’amortissement est plus rapide, la durée s’en trouve réduite.
Ici la durée du complémentaire à été réduite de 247 mois à 242 mois.

Or il ne faut pas oublier que ce prêt complémentaire « long » est un taux élevé (4,10% dans l’exemple) et que la réduction de durée impacte donc à la baisse le volume des intérêts payés sur ce complémentaire.

Parallèlement, cinq échéances de moins à payer sur ce complémentaire aboutissent aussi à cinq primes d’assurances également à payer en moins.

C’est ainsi qu’en « aménageant » le plan de financement par l’insertion de ce succédané de crédit qu’est le « Prêt Trompe l’Oeil » que l’on arrive à ces résultats :

+ Coût du Crédit..............Economie de 1.126,26€
+ Coût du Crédit Corrigé....Economie de 2.632,09€
+ Taux Effectif Global................Gain de 0,0787%


Voir suite seconde partie.....
 

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III) - Montage « gigogne » et « Prêt Trompe l’Oeil »

Je vous propose désormais de voir ce que donnerait, dans un même plan de financement, le cumul de cette technique « gigogne » désormais connue de prêts « emboîtés » courts (Taux moins élevés) dans un prêt « lisseur » plus long (Taux plus élevés) ET d’un « Prêt Trompe l’oeil ».

Pour ce faire je suggère de vous reporter aux simulations N° 3 (matérialisée en bleu) et N° 4 (matérialisée en vert) du fichier Excel joint.

La simulation N° 3 résulte d’une optimisation de la simulation N°1 c'est-à-dire avec insertion d’un prêt court « emboîté » mais - à ce stade - sans y avoir intégré de « Prêt Trompe l’Oeil ».

Le plan de financement devient :

+ Prêt à Taux Zéro d’un montant 44.913€
+ Prêt complémentaire court « emboîté » d’un montant de 66.901€ sur 143 mois au taux de 3,70% (***)
+ Prêt complémentaire long « lisseur » d’un montant de 68.186€ sur 238 mois au taux de 4% (***)

(***) Suivant la même hiérarchie des taux que ci-dessus.

=> Soit un total projet de 180.000€

Entre la simulation N°1 (lissage simple) et la simulation N° 3 (Montage « gigogne ») les gains se chiffrent ainsi :

+ Coût du Crédit..............Economie de 9.193,45€
+ Coût du Crédit Corrigé...Economie de 10.788,38€
+ Taux Effectif Global.......Gain de 0,2382%


La simulation N° 4 résulte d’une optimisation de la simulation N°1 c'est-à-dire avec insertion d’un prêt court « emboîté » mais - en plus - avec intégration d’un « prêt Trompe l’Oeil ».

Dit autrement, c’est la simulation N° 3 dans laquelle un prêt « Trompe l’Oeil » de 100€ sur 276 mois à 4,10% a été ajouté.

Le plan de financement devient ;

+ Prêt à Taux Zéro d’un montant 44.913€
+ Prêt « Trompe l’Oeil » de 100€
+ Prêt complémentaire court « emboîté » d’un montant de 70.399€ sur 144 mois au taux de 3,70% (***)
+ Prêt complémentaire long « lisseur » d’un montant de 64.588€ sur 232 mois au taux de 4% (***)

(***) Suivant la même hiérarchie des taux que ci-dessus.

=> Soit un total projet de 180.000€

Entre la simulation N°1 (lissage simple) et la simulation N° 4 (Montage « gigogne » + Prêt « Trompe l’Oeil ») les gains se chiffrent ainsi :

+ Coût du Crédit..................Economie de.....10.554,13€

=> Dont pour origine le prêt « gigogne »........9.193,45€
=> Et pour origine le « Prêt Trompe l’Oeil ».....1.360,68€


+ Coût du Crédit Corrigé...........Economie de 14.184,32€
+ Taux Effectif Global..........................Gain de 0,3453%


IV) - Conséquences du « Crédit Trompe l’Oeil » sur la trésorerie des emprunteurs - Avantage - Inconvénients.

4.1) - Avantage
Il est aisé de comprendre que, pour l’emprunteur, l’avantage est la réduction des coûts du crédit (simple et corrigé) ainsi que du Taux Effectif Global de l’ensemble du plan de financement.

4.2) - Inconvénients

Le premier inconvénient possible serait un léger accroissement du coût des garanties, mais plus que compensé par les économies réalisées par ailleurs.

Le second serait plutôt de nature psychologique.
En effet, « laisser traîner », pendant quelques années, un prélèvement d’échéances de quelques dizaines d’euros sur le seul prêt à taux zéro pour, ensuite, voir cette même échéance PTZ multipliée par deux ou trois n’est peut-être pas du goût de tout le monde.

Mais, si l’on n’y prend pas garde cette technique pourrait générer un autre inconvénient.

Si l’on se réfère à la simulation N°4 (matérialisée en vert du fichier Excel joint) qui cumule les deux techniques et conduit à l’optimisation maximale, l’on peut remarquer que les échéances évoluent comme suit :

+ 231 mois à 1.000€
+ 001 mois à 173,36€ (solde du complémentaire lisseur)
+ 044 mois à 112,18€ (suite différé PTZ)
+ 084 mois à 262,68€ (Seconde phase amortissement PTZ)

Par rapport à la simulation N°3 (matérialisée en bleu) - sans « Crédit Trompe l’Oeil » - qui se présente ainsi

+ 237 mois à 1.000€
+ 001 mois à 469,98€ (solde du complémentaire lisseur)
+ 084 mois à 262,68€ (Seconde phase amortissement PTZ)

=> l’on voit bien que pendant 45 mois (des échéances N° 232 à N°276) les mensualités à payer vont diminuer très significativement pour ne reprendre leur niveau normal de 262,68€ qu’ensuite.

=> Il y aura donc « un trou dans les échéances »

Ceci peut s’avérer dangereux car l’emprunteur peut s’habituer à ces faibles échéances de quelques dizaines d’euros et oublier que, quelques années plus tard, ces mêmes échéances vont plus que doubler.

Aussi, dans une telle situation, il est indispensable que, dans son budget, l’emprunteur continue à prévoir les échéances comme si le « Crédit Trompe l’Oeil » n’existait pas.

Concrètement dans le cas présenté comme exemple il devrait :

+ Prévoir 1.000€ dans son budget de l’échéance N° 1 à N° 231 = paiement échéances à la banque

+ Prévoir au minimum 262,68€ de l’échéance N° 232 à N° 360 dont :

==> Echéance 232 = 173,36€ pour la banque et 89,32€ versés en provision sur un compte d’épargne.

==> Echéances N° 233 à N° 276 = 112,18€ pour la banque et 150,50€ versés en provision sur ce comte d’épargne.

==> Echéances N° 277 à N° 360 = 262,68€ versés à la banque pour soldes de tous prêts.

4.3) - Ensuite quelle est la meilleure option ?

Arrivé dans ce « trou dans les échéances » l’emprunteur aura alors deux options :

+ Soit qu’il place donc le différentiel de trésorerie entre l’échéance normale (= sans « Crédit Trompe l’oeil) et l’échéance réelle résultant de l’intégration de ce « Crédit Trompe l’Oeil » et qu’il laisse la banque faire les appels déchéances suivant l’échéancier fourni.

+ Soit au contraire que, de temps à autre, il puise dans cette provision constituée sur son compte d’épargne pour procéder à des remboursements anticipés partiels de son prêt à taux zéro.

A ce stade il convient de faire quelques rappels :

1) - Le prêt à taux zéro ne génère pas d’intérêts mais il entraîne des primes d’assurance à payer.

2) - Un remboursement anticipé partiel est toujours possible à condition qu’il représente au moins 10% du capital initial (Article L.312-21 du code de la consommation).

3) - Sur un Prêt à Taux Zéro, aucune indemnité de remboursement anticipée ne peut être prélevée

Maintenant il convient de vérifier laquelle de ces deux options est la plus intéressante financièrement pour l’emprunteur concerné.

Toujours dans le fichier Excel joint, je vous suggère de vous reporter en bas de tableau, aux simulations N° 4 bis et N° 4 ter.

Pour rappel, le taux supposé servi sur les provisions épargnées est au taux moyen de 2%.
C’est ce même taux qui a été utilisé pour calculer le « Coût du Crédit Corrigé ».

Si l’on reprend les mêmes critères de comparaisons que ci-dessus l’on obtient :

=> Pour l’hypothèse 4 bis = Placement du différentiels entre les échéances « normales » et celles résultant du « Crédit Trompe l’oeil » SANS remboursements anticipés partiels.

+ Coût du Crédit.................. 77.540,00 €
+ Coût du Crédit Corrigé..... 197.291,01 €
+ Taux Effectif Global................3,4412%


=> Pour l’hypothèse 4 ter = Placement du différentiels entre les échéances « normales » et celles résultant du « Crédit Trompe l’Oeil » ET AVEC remboursements anticipés partiels dès que la provision épargnée atteint 10% du montant initial du PTZ (Soit 4.492€ dans l’exemple traité).

+ Coût du Crédit.................. 77.073,75 €
+ Coût du Crédit Corrigé..... 198.454,70 €
+ Taux Effectif Global................3,4900%


Et là, en fonction du critère de comparaison choisi, l’on rencontre un dilemme !

En effet, si l’on privilégie le « Coût du Crédit simple », c’est l’option 4 ter (épargne + remboursements anticipés) qui serait à retenir car :

=> 77.073,75€ est inférieur à 77.540,00€.

Mais si l’on considère les critères plus élaborés que sont le « Coût du Crédit Corrigé » ou le Taux Effectif Global (T.E.G.), c’est au contraire l’option 4 bis qui serait à privilégier car :

=> 197.291,01€ est inférieur à 198.454,70€
Et
=> 3,4412% est inférieur à 3,4900%

Ce résultat est logique et facile à comprendre.

En effet le TEG du Prêt à Taux Zéro - du fait du coût des primes d’assurances - ressort à 0,9361% (Cf calcul dans fichier Excel joint) alors que les différentiels d’échéances sont supposés versés sur un compte d’épargne rémunéré à 2%

Quel serait alors l’intérêt de procéder à des remboursements anticipés partiels d’un crédit qui ne coûte que 0,9361% avec des différentiels d’échéances rémunérés à 2% su un compte d’épargne ?

=> Ce qui démontre - une fois de plus - que le coût du crédit simple est le plus mauvais des critères de comparaisons parmi les trois utilisés ci-dessus.

Bien entendu, ces résultats ne sont fiables que dans la mesure ou le taux de rémunération de l’épargne est correctement estimé.

Si le taux réellement servi sur l’épargne se réduisait significativement au fil du temps, l’emprunteur pourrait toujours modifier sa façon de faire et alors pratiquer des remboursements anticipés partiels.

Voir suite troisième partie...
 

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4.4) - Remarque

Ainsi que précisé en introduction, cette astuce du « Prêt Trompe l’Oeil » ne concerne que les emprunteurs qui peuvent prétendre à un Prêt à Taux Zéro, avec différé d’amortissement, dans leur plan de financement.

Cependant il faut également attirer l’attention sur la possibilité de réduction de la durée du PTZ permise par le code de la construction et de l’habitation (CCH) pour les bénéficiaires d’un PTZ, qu’il soit avec ou sans différé d’amortissement :

« Article L.31-10-11 - Alinéa 4 du CCH
La durée de la première période de remboursement peut être réduite à la demande de l’emprunteur, sans pouvoir être inférieure à quatre ans (***)

(***) NB) - Suivant l’annexe II de l’arrêté du 30 décembre 2010 sur le PTZ, qui fournit des modèles d’attestations à produire - le cas échéant - en pièces justificatives, par « première période de remboursement » il faut comprendre soit la première période de différé quand le profil PTZ se trouve être de 1 à 4, soit la période unique de remboursement (sans différé) pour les autres profils. »

Dans la même logique que ci-dessus - et avec la même réserve - il apparaît qu’une réduction de la durée du PTZ ne soit jamais une option financièrement intéressante pour l’emprunteur, qu’il soit avec ou sans différé d’amortissement.

V) - C’est beau la théorie ! Mais quid de la pratique ?

Si l’insertion d’un tel crédit « Trompe l’oeil » d’un montant le plus faible possible sur une durée cependant relativement longue permettrait bien de réduire encore plus le coût du crédit pour l’emprunteur, il est possible/probable que les banques soient réticentes à mettre cette astuce en oeuvre.

+ Petit montant = très faible volume de produits financiers
+ Durée longue = frais de gestion importants (Ces frais sont strictement identiques que le prêt soit de 100€ ou de 1.000.000€).

=> Intérêt financier pour la banque = nul.

Pourtant, vu côté emprunteur, cette technique pourrait bien permettre une économie supplémentaire de l’ordre de 1.500€ voir plus, suivant le plan de financement considéré.

Mais il semble que les emprunteurs qui voudraient profiter de cet artifice pour arriver à une optimisation maximale de leur plan de financement devront se montrer très persuasifs auprès de leur conseiller lors de l’instruction du dossier de prêt.

Qui plus est, il est probable qu’ils doivent passer un peu de temps - et dépenser un peu de salive - pour leur expliquer le bien fondé de leur demande
(Une orientation vers le forum cBanque pourrait alors faciliter la tâche ?):clin-oeil:

Mais si la banque n’y trouve pas un avantage financier direct, elle pourrait cependant y trouver un intérêt commercial qui, in fine, se traduit quand même par un intérêt financier.

Aussi peut-on suggérer/espérer qu’un réseau « plus marketing » que les autres bâtisse une offre globale, bien pensée, autour de ce concept......pour, ensuite, être suivie par tous les autres.

Cordialement,
 

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Aristide a dit:
Aussi peut-on suggérer/espérer qu’un réseau « plus marketing » que les autres bâtisse une offre globale, bien pensée, autour de ce concept......pour, ensuite, être suivie par tous les autres.

Tres bonne idée et théorie.
Par contre quand je vois le nombre de conseillers qui ne comprennent pas les avantages du lissage...
et parmi les autres, ceux qui ne comprennent pas les avantages d'un pret gigogne...
et parmi ceux restants, ceux qui voudront bien se créer plus de travail pour que ca ne change rien au PNB...

C'est pas gagné... Ca me fait penser a la technique du différé total chere a yannou78 qui permettait de maximiser l'efficacité du pret gigogne...

Ou alors effet inverse, l'Etat voyant une "exploitation d'une faille du systeme" interdira les mini prets lorsqu'un PTZ fait partie integrante d'un dossier...(car apres tout c'est lui, in fine, qui prete cet argent sans interets). Buffetophile dirait qu'il n'y a aucun risque vu que l'Etat n'est pas du genre a surveiller ses dépenses...:biggrin:
 
Bonjour,
ZRR_pigeon a dit:
Par contre quand je vois le nombre de conseillers qui ne comprennent pas les avantages du lissage...
et parmi les autres, ceux qui ne comprennent pas les avantages d'un pret gigogne...
et parmi ceux restants, ceux qui voudront bien se créer plus de travail pour que ca ne change rien au PNB...
Au plan technique ce n'est pas du tout comparable au lissage sans ou avec sans prêt gigogne; c'est un prêt "basic de chez basic" qui ne demanderait pas trente seconde de saisie dans n'importe lequel des logiciels utilisés dans les banques.

Aucune difficulté technique; même un stagiaire pourrait le faire:clin-oeil:

Et si effectivement il n'apporte pas de PNB, il peut éviter d'en perdre.....si, d'aventutre un concurrent avisé mettait cette technique en oeuvre.

C'est ainsi que les choses se sont passées, d'abord avec le lissage simple; à lépoque le PTZ n'existait pas l'objecif étant d'optimiser les prêts épargne-logement.

Ensuite, même phénomène avec les prêts gigognes; il a suffi qu'un réseau comprenne l'inrérêt commercial, se dote des outils nécessaires et mette en oeuvre pour que tous les autres suivent.........sous peine de perdre des parts de marché....donc des clients....donc du PNB....donc du résultat.

C'est pas gagné... Ca me fait penser a la technique du différé total chere a yannou78 qui permettait de maximiser l'efficacité du pret gigogne...
Là c'est encore autre chose que j'ai déjà expliquée à quelques reprises.

C'est un problème de refinancement. Les banques ne peuvent pas calquer leur refinancement sur les concours accordés ce qui obère leur marge.
Le problème existe déjà sur les prêts à paliers lisseurs et c'est ce qui amène certains Etablissements à apppliquer des taux plus élevés sur les crédits qui ont des profils d'amortissements atypiques.

Les Etabllissements ne voulant pas proposer des différés totaux sur de longues durées n'ont pas donc pas prévus des outils de lissage intégrant cette possibilité; le problème est devenu technique = pas de moyen, mais à l'origine il est tout autre.

Ou alors effet inverse, l'Etat voyant une "exploitation d'une faille du systeme" interdira les mini prets lorsqu'un PTZ fait partie integrante d'un dossier..
Possible.
Mais, en attendant, tout ce qui n'est pas interdit est autorisé !

.(car apres tout c'est lui, in fine, qui prete cet argent sans interets). Buffetophile dirait qu'il n'y a aucun risque vu que l'Etat n'est pas du genre a surveiller ses dépenses...
Erreur, ce sont les banques qui prêtent l'argent et portent les crédits - y compris pour le PTZ - tant en trésorerie qu'en risques.

Pour le PTZ, l'Etat - via le crédit d'impôt - se substitue seulement à l'emprunteur pour rémunérer les prêteurs.

Cdt
 
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