La remontée des taux d'emprunt d'Etat

moietmoi a dit:
tu as raison, je l'ai mal exprimé, car j'ai rapidement considéré qu'il y avait un équivalent entre monnaie centrale et monnaie secondaire;
:)
 
bonjour a tous

je reviens vers vous et je remets le post initial concernant la remontée des taux ou je m'interrogeais
sur la principale raison de cette hausse .
Poam a bien voulu répondre et je le remercie a nouveau mais a dire vrai je n'ai pas vraiment compris
pourquoi une forte consommation inciterait les prêteurs a augmenter les taux?

c'est par ce que compte tenu de la forte consommation l'Etat Francais va donc faire plus de recette fiscale
ou pas ?

Autres raisons qui m'échappent ?

Vous prie de m'excuser suis nul mais j'aimerai comprendre
bonne journée a tous


Profane 06 a dit: [lien réservé abonné]
Quelles sont les raisons principales de la remontée des taux ?
Fin de pandémie = forte hausse de la consommation attendue = pression inflationniste.
Les prêteurs demandent alors plus de rendement pour accepter de prêter.


 
Profane 06 a dit:
Fin de pandémie = forte hausse de la consommation attendue = pression inflationniste.
Les prêteurs demandent alors plus de rendement pour accepter de prêter.
Bonjour,

- Pour simplifier, on va prendre l'exemple d'un vendeur de sabre laser :

Vous vendez des sabres laser de bonne qualité à 100€/unité. Vous vous apercevez que vos sabres laser se vendent très bien et souhaitez augmentez vos marges pour faire plus de bénéfices.
Donc vous allez augmenter le prix de vente de vos sabres laser à 102€ -> Résultat (dans l'exemple ultra simplifié) l'inflation du sabre laser est de 2%.


Si la consommation redémarre et que l'offre ne suit pas de suite alors les prix risquent également d'augmenter (loi offre-demande).
L'inflation reste difficilement mesurable.


- Appliqué au prêteurs, l'inflation va déterminer le taux d’intérêt :

A prête à B 100€ en obligation à 1 an.

Mais A ne veut pas perdre de pouvoir d'achat sur la somme en prêt (A veut acheter son sabre laser avec l'argent du remboursement) donc il va ajuster son taux d’intérêt de façon à inclure l'inflation (ici de 2%).
D'autres facteurs sont à intégrés (qualité du prêteur, durée du prêt, ...) pour la détermination du taux mais l'idée est là.
 
Profane 06 a dit:
je n'ai pas vraiment compris
pourquoi une forte consommation inciterait les prêteurs a augmenter les taux?
Bonjour,
Simple pourtant :
Forte consommation = les prix montent parce qu'il y a pénurie.
Il suffit de regarder les prix des matières premières, pétrole en tête, ou de voir qu'il y a pénurie de composants électroniques dans le secteur auto.... Ou de simplement regarder flamber le prix de la salade quand le gel a détruit les cultures.
Quand la demande est forte, les prix montent... Et baissent quand plus personne ne veut acheter.

Ceci pour en arriver aux prêteurs... Prêteriez-vous à 0% (le 10 ans actuel) si vous craignez que l'inflation monte à 2 ou 3% d'ici 1 an?
Moi, non!
Mais comme je veux prêter mon argent, alors je demande un taux plus élevé pour ne pas risquer d'y perdre au final.
Comme tous les prêteurs en font de même, alors les emprunteurs doivent accepter un rendement plus élevé pour trouver des prêteurs.
Et là, c'est l'offre et la demande qui fait les taux... Les banques centrales peuvent faire ce qu'elles veulent, elles n'ont de réelles possibilités que sur les taux de l'argent au jour le jour.
 
Jeune_padawan a dit:
Bonjour,

- Pour simplifier, on va prendre l'exemple d'un vendeur de sabre laser :

Vous vendez des sabres laser de bonne qualité à 100€/unité. Vous vous apercevez que vos sabres laser se vendent très bien et souhaitez augmentez vos marges pour faire plus de bénéfices.
Donc vous allez augmenter le prix de vente de vos sabres laser à 102€ -> Résultat (dans l'exemple ultra simplifié) l'inflation du sabre laser est de 2%.


Si la consommation redémarre et que l'offre ne suit pas de suite alors les prix risquent également d'augmenter (loi offre-demande).
L'inflation reste difficilement mesurable.


- Appliqué au prêteurs, l'inflation va déterminer le taux d’intérêt :

A prête à B 100€ en obligation à 1 an.

Mais A ne veut pas perdre de pouvoir d'achat sur la somme en prêt (A veut acheter son sabre laser avec l'argent du remboursement) donc il va ajuster son taux d’intérêt de façon à inclure l'inflation (ici de 2%).
D'autres facteurs sont à intégrés (qualité du prêteur, durée du prêt, ...) pour la détermination du taux mais l'idée est là.
Je vous remercie j'ai enfin compris votre exemple est trés bon.
bonne journée
 
poam5356 a dit:
Forte consommation = les prix montent parce qu'il y a pénurie.
pas nécessairement;
1- il suffit que la production soit en adéquation avec la demande; c'est pourquoi le financement des entreprises est crucial;(donc la politique des banques -centrales ou pas) Tant que le niveau de la production est à la hauteur de la consommation, aucune raison d'avoir de l'inflation;
2- Depuis Raymond Barre Premier Ministre, la théorie voulant que ces 2 facteurs soient liés à pris un coup dans l'aile; dans cette théorie, il ne peut y avoir stagnation (donc très faible consommation) et inflation;
c'est ce qu'enseignait Raymond barre professeur d'économie en faculté, comme tous les professeurs et économistes; et du jour au lendemain, il s'est retrouvé premier ministre d'un pays qui connaissait la stagnation, consommation atone, et une inflation de 14%;
le professeur ministre a inventé un mot ,repris dans le monde entier: La Stagflation; contraire à toutes les théories, mais bien présente;
 
Dernière modification:
moietmoi a dit:
le professeur ministre a inventé un mot ,repris dans le monde entier: La Stagflation; contraire à toutes les théories, mais bien présente;
Bonjour moietmoi,

Il me semblait que c'était Iain Macleod, ministre des finances du Royaume-Uni (Chancelier de l'échiquier pour être exact) qui avait inventé le mot "stagflation" pour caractérisé l’économie du Royaume-Uni des années 60.
 
Jeune_padawan a dit:
Il me semblait que c'était Iain Macleod, ministre des finances du Royaume-Uni (Chancelier de l'échiquier pour être exact) qui avait inventé le mot "stagflation" pour caractérisé l’économie du Royaume-Uni des années 60.
Tu as sans doute raison, il se trouve que j'ai vu Raymond Barre en amphithéâtre expliquer cela( en conférence-pas en cours)et que je l'ai subi comme ministre du temps où il disait aux chomeurs de créer leur entreprise; cela m'a marqué; Comme celui qui n'a qu'à traverser la rue.......
 
moietmoi a dit:
pas nécessairement;
1- il suffit que la production soit en adéquation avec la demande; c'est pourquoi le financement des entreprises est crucial;(donc la politique des banques -centrales ou pas) Tant que le niveau de la production est à la hauteur de la consommation,
Il y a deux sources à l'inflation:

1) - Celle que tu évoques par un déséquilibre entre une demande trop forte et une offre disponible trop faible où l'ajustement est censé se faire par l'accroissement des prix.

2) - Mais il y a aussi l'inflation dite "importée" c'est à dire un accroissement des prix du fait, par exemple, de l'accroissement des prix des matières premières et/ou autres consommations intermédiaires (ex coûts transports...)

Cet accroissement des prix "primaires" générant ainsi une crainte chez les consommateurs de voir les prix "grimper" encore plus et qui se ruent alors dans les magasins pour - quand c'est possible - faire des stocks contribuant ainsi à une accélération de la demande sans que, pour autant, l'offre suivre, la cause N°1 venant alors s'ajouter à cette seconde.

Mais concernant les taux des obligations, ainsi que je l'ai évoqué antérieurement et que poam5356 l'a réexpliqué ensuite, c'est bien - dans une anticipation d'érosion monétaire (= inflation) - la volonté des prêteurs/créanciers d'obtenir une rémunération au minimum identique en taux déflaté qui explique cette récente augmentation.

Cdt
 
Pour rebondir sur ce sujet, à mon tour de poser une question de débutant, après avoir compris la raison de la hausse des taux.

Si j’ai bien tout saisi : la hausse des taux va impliquer une baisse de la Bourse (dans son ensemble), car Monsieur A va préférer prêter de l’argent à un taux « haut », plutôt que d’acheter des actions de l’entreprise X, car investir en action est plus risqués par définition ?

Mais si c’est la consommation qui va impliquer cette hausse des taux elle est doit aussi rassurante pour Monsieur A qui a des actions chez l’entreprise X ?
 
Investir en actions est plus risqué en effet, donc l'investisseur va attendre un rendement supérieur aux obligations qui le sont moins (la prime de risque).

Le rendement des actions à dividendes étant en gros le rapport du dividende sur le prix des actions, le prix de celles-ci va baisser jusqu'à ce que ce rapport redevienne acceptable par les acteurs des marchés.

En ce qui concerne les actions de croissance, celles-ci finançant leur croissance par l'emprunt, le marché va réviser ses perspectives, et ajuster le prix en conséquence.
 
LieKolchin a dit:
En ce qui concerne les actions de croissance, celles-ci finançant leur croissance par l'emprunt, le marché va réviser ses perspectives, et ajuster le prix en conséquence.
Oui, et pas qu'elles!
Les actions de rendement deviennent moins attractives si les taux montent :
Utilities et le secteur de la santé par exemple.
Les sociétés fortement endettées seront pénalisées : Les foncières notamment.
Les bancaires sont les gagnantes de la hausse des taux.
Si la hausse des taux est raisonnable et s'accorde d'une amélioration de l'économie, le marché action doit globalement en profiter et monter puisque les entreprises seront de nouveau en croissance.
La cata, ce serait une hausse importante et très rapide des taux. L'effet serait alors quasi immédiat sur les actions (style octobre 1987).
 
moneymoneymaker a dit:
Si j’ai bien tout saisi : la hausse des taux va impliquer une baisse de la Bourse (dans son ensemble), car Monsieur A va préférer prêter de l’argent à un taux « haut », plutôt que d’acheter des actions de l’entreprise X, car investir en action est plus risqués par définition ?
Les obligations présentent moins de risques que les actions; pour être attractives ces dernières doivent donc permettre une "prime de risques" à leurs détenteurs leur assurant une meilleure rémunération que les obligations.

Or si le taux des obligations monte :

+ Les entreprises émettrices d'actions devront s'attendre à supporter des taux de crédits plus élevés ce qui réduirait alors leur capacité bénéficiaire; donc signal négatif pour les investisseurs.

+ Les porteurs d'actions seront tentés de vendre leurs titres pour acquérir des obligations moins risquées et mieux rémunérées; dans ce contexte inflationniste, plus d'offres à la vente impliquant une incidence à la baisse de leur valeur boursière.
moneymoneymaker a dit:
Mais si c’est la consommation qui va impliquer cette hausse des taux elle est doit aussi rassurante pour Monsieur A qui a des actions chez l’entreprise X ?
Ce n'est pas la consommation en tant que telle qui va générer une hausse des taux.

Ce sont les tensions inflationnistes qui, ainsi qu'expliqué antérieurement, proviennent:

+ De trop de demandes de consommation par rapport à l'offre disponible = incidence à la hausse sur les prix.

+ D'un accroissement des prix par "inflation importée" (énergie - matières premières....notamment....) qui par effet psychologique sur les consommateurs craignant/anticipant de nouvelles hausses de prix accentuent encore cette demande sans que l'offre s'adapte forcément.

Mais, pour se développer/investir/fonctionner votre entreprise A" aura besoin
+ D'emprunter....... à taux plus élevés
+ D'acheter de l'énergie et matières premières.....au coût du marché
+ D'avoir recours à de multiples consommations intermédiaires (transport.....) aux coûts impactés par cette inflation

=> Ses coûts de production risquent donc d'évoluer à la hausse.

Partant de là, plusieurs situations sont possibles:

=> Cette entreprise "A" est en situation de monopole
+ Son offre (produit) est de première nécessité = la demande est alors très peu "élastique" au prix.
= pas de problème; elle augmente son prix de vente et maintient sa marge = son cours boursier est peu impacté de ce fait.

+ Son offre (produit) n'est pas de première nécessité = la demande est très "élastique" au prix.
= Si elle augmente son prix de vente pour conserver sa marge c'est son chiffre d'affaires qui risque de diminuer.
A charges fixes identiques le résultat net diminuera et le cours boursier risque d'en pâtir.

=> Cette entreprise "A" est située dans un marché pleinement concurrentiel.
= Tout accroissement du prix de vente pour maintenir la marge antérieure risque d'entraîner une perte de clientèle au profit des concurrents et donc une perte de chiffre d'affaires qui aboutirait au même conséquences néfastes que ci-dessus.

Cdt
 
moneymoneymaker a dit:
Pour rebondir sur ce sujet, à mon tour de poser une question de débutant, après avoir compris la raison de la hausse des taux.

Si j’ai bien tout saisi : la hausse des taux va impliquer une baisse de la Bourse (dans son ensemble), car Monsieur A va préférer prêter de l’argent à un taux « haut », plutôt que d’acheter des actions de l’entreprise X, car investir en action est plus risqués par définition ?

Mais si c’est la consommation qui va impliquer cette hausse des taux elle est doit aussi rassurante pour Monsieur A qui a des actions chez l’entreprise X ?
Il faut aussi prendre en compte le fait que l'entreprise X est la plupart du temps elle-même emprunteuse, et que si les taux montent, cela va influer sur ses coûts... et donc sur ses résultats.
 
moietmoi a dit:
il se trouve que j'ai vu Raymond Barre en amphithéâtre expliquer cela( en conférence-pas en cours)et que je l'ai subi comme ministre du temps où il disait aux chomeurs de créer leur entreprise;
Ah je suis trop jeune pour avoir connu ça. Les seuls discours/conférence de Raymond Barre que j'ai en tête sont ceux que j'ai regardé sur l'INA. Merci pour la petite histoire.

Merci @Aristide pour vos explications.
 
poam5356 a dit:
Bonjour,
Simple pourtant :
Forte consommation = les prix montent parce qu'il y a pénurie.
Il suffit de regarder les prix des matières premières, pétrole en tête, ou de voir qu'il y a pénurie de composants électroniques dans le secteur auto.... Ou de simplement regarder flamber le prix de la salade quand le gel a détruit les cultures.
Quand la demande est forte, les prix montent... Et baissent quand plus personne ne veut acheter.

Ceci pour en arriver aux prêteurs... Prêteriez-vous à 0% (le 10 ans actuel) si vous craignez que l'inflation monte à 2 ou 3% d'ici 1 an?
Moi, non!
Mais comme je veux prêter mon argent, alors je demande un taux plus élevé pour ne pas risquer d'y perdre au final.
Comme tous les prêteurs en font de même, alors les emprunteurs doivent accepter un rendement plus élevé pour trouver des prêteurs.
Et là, c'est l'offre et la demande qui fait les taux... Les banques centrales peuvent faire ce qu'elles veulent, elles n'ont de réelles possibilités que sur les taux de l'argent au jour le jour.
merci poam, excellent cet exemple aussi .
 
Bonjour,
Je relance le sujet car l'actualité m'en donne l'occasion.
A quelles catégories appartiennent les 1400 dollars donnés à plus de 280 millions d'Américains? Monnaie centrale,monnaie secondaire? Cela augmente- t il la base monétaire, ou la masse monétaire? Et qu'en serait il en Europe,où les états ne peuvent emprunter directement à la BCE
Merci Aristide , si tu peux m'éclairer..
Cdlt
 
Bonjour,

Je n'ai pas creusé le sujet.

Donc je n'ai pas de certitude mais je pense qu'il s'agit d'un création monétaire banque centrale (= "planche à billets") qui, arrivant "dans la poche" des particuliers (= agents économique non financiers) viendra accroître la masse monétaire.

Mais de par les échanges inter-bancaires croisés, fonction de leur parts de marché respectives, après compensations, les règlements de soldes entre elles viendront forcément modifier - dans un sens ou dans l'autre - leurs avoirs respectifs à la banque centrale; donc la base monétaire de chacune en sera impactée.

Cdt

Edit
Je viens de "jeter un œil" sur ce qui est dit dans la presse économique.

C'est une ligne budgétaire qui a été votée.

Donc si les impôts ne viennent pas financer ces dépenses ce sera une déficit budgétaire qu'il faudra financer

il y a déjà une proposition de recourir à une taxe spécifique pour un financement partiel
Si le montant du nouveau plan de relance était adopté par le Congrès, Olivier Blanchard propose alternativement d'en financer une partie par une taxe sur les gains en capital,

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Cela ne change rien pour les incidences sur masse monétaire et base monétaire ci-dessus évoquées.
 
Dernière modification:
Merci!!
Bonne journée
cdlt
 
Bonjour,
moietmoi a dit:
tu as raison, je l'ai mal exprimé, car j'ai rapidement considéré qu'il y avait un équivalent entre monnaie centrale et monnaie secondaire;
Dans ces échanges j’ai été amené à donner quelques précisions sur les concepts de :

« Coefficients Multiplicateur et Diviseur du Crédit » et autres notions associées.

Mais elles restaient relativement succinctes et surtout théoriques.

Pour compléter, pour tout participant du forum intéressé, dans mon blog, je propose un billet :

«Coefficient Multiplicateur du Crédit - Coefficient Diviseur du Crédit…………késako ??? ».
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=> qui se veut plus détaillé et - surtout - plus concret via le fichier Excel joint qui permet de faire des simulations et visualiser la succession des opérations.

À toutes fins utiles.

Cdt
 

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