La remontée des taux d'emprunt d'Etat

Krypto

Contributeur
Bonjour,

Fin de pandémie = forte hausse de la consommation attendue = pression inflationniste.
Les prêteurs demandent alors plus de rendement pour accepter de prêter.



Catastrophe sur les actions et forte baisse des produits obligataires.


Désavantagés.... Un peu tout le monde.
Avantagés : les banques.

En clair, les taux doivent monter doucement en rapport avec le retour de la croissance économique.
Et là, tout se passera bien.
Le schéma 1987 (krach suite à hausse des taux), ou 89 (sais plus trop), ce serait une forte et brutale révision haussière des anticipations de reprise économique... Ce qui ne manquerait pas de faire grimper les taux à? 3% peut-être, pour un 10 ans US. (1,6 actuellement).
Et ça.... les investisseurs n'aiment pas, mais pas du tout.
Bonjour Poam ,
Quelle strategie faut il avoir du coup , faut il alleger ses positions en actions et rester liquide , aller su l'Or ... ?
Cordialement .
 

Aristide

Top contributeur
J'ai le sentiment qu'il y a une chose que tu ne perçois pas bien quand tu écris :
ou de l'excès des liquidités non employées;
Imaginons un système bancaire très simplifié où, outre la BCE/BDF, l'on aurait trois banques "A", "B" et "C".
Dans la conjoncture ces trois banques sont excédentaires en collecte et ont donc des comptes bien remplis à la BCE/BDF.

Que va t-il se passer si elle se mettent à prêter à tout va......bien entendu en continuant - comme toujours - de réaliser des crédits avec contrepartie en création monétaire "de banque" encore dite "secondaire" ?

Hormis une partie de ces financements qui seraient destinés à payer des créanciers étrangers, fonction de leurs parts de marché respectives:
+ La majeure partie des fonds détenus par "A" ira vers "B" et "C"
+ La majeure partie des fonds détenus par "B" ira vers "A" et "C"
+ La majeure partie des fonds détenus par "C" ira vers "A" et "B"

=> Si bien que, aux fuites vers l'étranger près, globalement, ce sera toujours le même volume de liquidités inemployées qui se trouvera sur leurs compte BCE/BDF.

La différence c'est que chaque banque disposant d'une liquidité suffisante en monnaie banque centrale:
+ Elle n'aura plus à payer la taxe de 0,50% sur les dépôts réellement sortis (solde après compensation)
+ Elle n'au ra plus besoin de recourir au refinancement sur le marché monétaire et n'aura donc pas d'intérêts à payer
+ Elle n'aura pas besoin - à fortiori - de recourir à un refinancement BCE/BDF.

Maintenant la consommation peut avoir une incidence sur l'inflation au moins de deux façons:

=> La demande de consommation excède l'offre disponible; l'ajustement se fait par l'accroissement des prix.

=> Les bien de consommation subissent les variations à la hausse du cout des matières premières et autres consommations intermédiaires.

Le "plan Biden" de 1.900 milliards de dollars laisse craindre une appréciation du dollars.
Si le cours du dollar augmente le prix du pétrole et le matières première augmentera aussi........avec une répercussion sur le prix des produite finis et celui du fameux "panier de la ménagère".

Cdt
 

poam5356

Modérateur
Staff MoneyVox
Oui, c'est ça... J'ai repris mes petites notes :
9/1987 -> 1/1988 = -42% sur le CAC, dont -37% entre le 23/09/1987 et le 10/11/1987
L'économie va bien, tellement bien que les taux, poussés par une hausse du pétrole, commencent à flamber.
Le 19 octobre, la hausse des taux à 10 ans sur l'année atteint brièvement 400 points de base (4%) et provoque finalement le krach le plus spectaculaire jamais enregistré en une journée sur un marché d'actions.
 

moietmoi

Top contributeur
J'ai le sentiment qu'il y a une chose que tu ne perçois pas bien quand tu écris :
je vais essayer d'éclaircir ce que je comprends:
=> Si bien que, aux fuites vers l'étranger près, globalement, ce sera toujours le même volume de liquidités inemployées qui se trouvera sur leurs compte BCE/BDF.
tout à fait d'accord, d'ailleurs , les excédents "classiques" de liquidités , sont à l'évaporation près, toujours stables et ceci est renforcé avec les méthodes totale de soumission auprès de la BCE; on reste en vase clos au niveau des liquidités;
Cependant, tant les QE, que les prêts et surtout les "subventions " sans aucune contreparties d'écritures ,du plan de relance Covid, crééent de la liquidité en excès, en complément des liquidités classiques des banques commerciales abritées chez la BCE;
et c'est cet excédent là qui est supposé créer de l'inflation... et non pas la consommation;

Le "plan Biden" de 1.900 milliards de dollars laisse craindre une appréciation du dollars.
(tout dépend de la synchronisation d'une relance Européenne et mondiale;)

D'où viennent ces 1900 milliards? je n'ai pas regardé en détail, mais à priori, du déficit complémentaire par l'emprunt, qui ne correspond, au départ à aucune production en contre partie;
Donc normalement, vu qu'il y a plus d'argent en circulation, pour le même stock de marchandises et la même production de services et marchandises , il devrait y avoir inflation, l'argent valant moins;

C'est seulement lors du cycle de reprise de la production et de la consommation ,qu'il existe des actifs en contre- valeur des prêts ou dons.
En attendant cette reprise, et avant d'atteindre (puis dépasser) l'égalité entre l'emprunt et la production, les taux sont utilisés à la hausse pour éviter une poussée inflationniste trop forte;
 

Aristide

Top contributeur
Bonjour,
et c'est cet excédent là qui est supposé créer de l'inflation... et non pas la consommation;
Tu fais toujours allusion aux dépôts pléthoriques des banques commerciales sur leurs comptes à la BCE/BDF.
ou de l'excès des liquidités non employées;
Je suis désolé mais, dit comme cela, je ne te suis pas.

=> Commençons par quelques définitions pour bien comprendre les explications à suivre.

1) - La masse monétaire
C'est la somme des signes monétaires à la disposition des agents économiques non financiers.

Or, tant la BCE/BDF qui détient ces dépôts que les banques commerciales à qui ils appartiennent sont - au contraire - des agents économique financiers.

Ces liquidités excédentaires ne sont donc pas comprises dans la masse monétaire et ne sont pas du tout à la disposition des autres agents économiques.

=> Ils ne peuvent donc pas être directement utilisés pour satisfaire une demande qu'elle soit de consommation ou d'investissements; ils ne peuvent pas directement générer de l'inflation.

2) - La base monétaire

Au contraire la base monétaire est la somme des signes monétaires à la disposition des agents économiques financiers; comme ces fonds en dépôt sur des comptes à la BCE/BDF appartiennent aux banques commerciales, avec la monnaie fiduciaire "banque centrale", pour chacune des banques concernées, ils font partie de la "base monétaire" propre à chacune.

3) - Le coefficient multiplicateur du crédit/coefficient diviseur du crédit.
A diverses reprises antérieurement j'ai déjà expliqué ces concepts et encore récemment dans ce post:
Exemples simplifiés pour matérialiser:

Dans le mini système bancaire ci-dessus imaginé pour cas d'école, supposons que:

+ La banque "A" détienne 300 unités monétaires à la BCE et que son coefficient multiplicateur du crédit soit égal à "5".
+ La banque "B" détienne 180 unités monétaires à la BCE et que son coefficient multiplicateur du crédit soit égal à "6".
+ La banque "C" détienne 120 unités monétaires à la BCE et que son coefficient multiplicateur du crédit soit égal à "7".

Dans cette hypothèse la base monétaire totale est donc de 300 + 180 + 120 = 600 unités monétaires.

Mais compte tenu de ces coefficients multiplicateurs, sans que les banques considérées ne se retrouvent en insuffisance de liquidités :

+ La banque "A" pourrait consentir 300 x 5 = 1.500 unités monétaires de crédits avec une création monétaire "secondaire = de banque" exactement du même montant.

+ La banque "B" pourrait consentir 180 x 6 = 1.080 unités monétaires de crédits avec une création monétaire "secondaire = de banque" exactement du même montant.

+ La banque "C" pourrait consentir 120 x 7 = 840 unités monétaires de crédits avec une création monétaire "secondaire = de banque" exactement du même montant.

=> Dès lors la masse monétaire s'en trouvera accrue de 1.500 + 1.080 + 840 = 3.420 unités monétaire.

=> Cependant que la base monétaire (= les dépôts des banques commerciales à la BCE/BDF) seront restés au même niveau de 600 unités monétaires.

=> Dès lors ce sont bien les nouveaux crédits consentis par les banques commerciales avec une création monétaire strictement identique qui viendra "gonfler" la masse monétaire et mettre de nouveaux signes monétaires à la disposition des agents économiques non financiers.

=>
Ce sont ces liquidités supplémentaires - dans la masse monétaire et non pas dans la base monétaire - qui vont être mises à leur disposition et générer un supplément potentiel de demande susceptible, par une trop forte demande eu égard à l'offre disponible, de générer de l'inflation.

Cdt
 

moietmoi

Top contributeur
, par une trop forte demande eu égard à l'offre disponible, de générer de l'inflation.
Bonjour,
Que lorsque la demande est supérieure à l'offre, ceci soit susceptible de générer de l'inflation, oui , je crois que nous sommes d'accord;
Est ce pour autant que l'on peut dire que la consommation accrue cause de l'inflation? non, pourvu qu'il y ait équilibre entre l'offre et la demande;
Il peut exister une situation de forte consommation sans inflation; c'est d'ailleurs l'essentiel du mandat qui est donné aux banques centrales, quelque soient les aléas de la consommation et de l'économie, maintenir un niveau stable de faible inflation;
La hausse des taux OAT à 10 ans est elle le signe de la reprise de la consommation, je ne le pense pas, ils étaient en tendance baissière avant la crise du covid, alors que l'indice de consommation des ménages (aux usa) étaient en bonne santé;Mais cette hausse est plus le signe d'un déséquilibre prévu ou pressenti que d'une reprise;

Je suis désolé mais, dit comme cela, je ne te suis pas.
tu as raison, je l'ai mal exprimé, car j'ai rapidement considéré qu'il y avait un équivalent entre monnaie centrale et monnaie secondaire;
 

poam5356

Modérateur
Staff MoneyVox
La hausse des taux OAT à 10 ans est elle le signe de la reprise de la consommation, je ne le pense pas, ils étaient en tendance baissière avant la crise du covid, alors que l'indice de consommation des ménages (aux usa) étaient en bonne santé
Les taux qui montent ne sont pas signe d'une reprise, mais l'anticipation d'une reprise. La nuance mérite d'être notée.
Quant à comparer le taux de NOTRE 10 ans avec un indice de conso US... Là, ce n'est pas possible!
Les US sont déjà en redémarrage. Article sur les compagnies aériennes lu hier soir : les réservations ont augmenté au cours des 3 dernières semaines et sont à 20% des niveaux de 2019.
Biden a prévu une ouverture totale du pays pour le 4 juillet... Ajoutons y le plan à 1900Mds$ + un autre plan en préparation sur les infrastructures... Ils vont faire péter la boutique, les ricains.
Difficile Impossible, dans ces conditions, de comparer le sentiment du consommateur US avec ce qui se passe en Europe et en France.
 
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