Introduction en bourse

adivox

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Bonjour,

Aujourd'hui, Aramis s'est introduit en bourse (je n'ai pas l'intention d'en acheter même si j'apprécie le positionnement de cette entreprise).

Comment interpréter la baisse de quelques pourcents du titre dès la 1ère journée ? Est ce que je peux en déduire qu'une partie importante de ceux qui avaient des parts avant cette introiduction en bourse ont vendus leurs actions ?

Si c'est le cas pourquoi les entreprises qui vont en bourse ne prévoient pas des clauses pour que ceux qui ont des parts ne puissent les vendre qu'avec un faible débit dans les premiers jours de cotation ? A moins que j'ai tort de penser que la baisse d'une action le jour de sa cotation soit un signal négatif pour la suite du parcours boursier ?

Autre reflexion : Si j'achète des actions nouvelles émises par une entreprise au moment de son introduction en bourse j'ai le sentiment - j'espère legitime - de participer directement au développement de l'entreprise. Mais si j'achète des actions sur le marché, j'imagine que si l'on est majoritaires à le faire le cours monte donc le capital de l'entreprise augmente aussi mais est-ce aussi impactant pour l'entreprise , est ce comparable ? comment comparer pour une entreprise l'effet dans son bilan de mon achat d'une action nouvelle à l'effet dans son bilan de mon achat d'une action du marché ?
 
adivox a dit:
Comment interpréter la baisse de quelques pourcents du titre dès la 1ère journée ? Est ce que je peux en déduire qu'une partie importante de ceux qui avaient des parts avant cette introiduction en bourse ont vendus leurs actions ?
Bonjour,
Oui, des actionnaires... de la 1ère heure, et même avant l'heure.... apportent des titres sur le marché.
Concernant Aramis, nous avions les données suivantes à notre disposition :
"L'IPO consistera en l'émission d’actions nouvelles pour un montant d’environ 250 millions d'euros, et la cession de 6 millions d’actions existantes par Nicolas Chartier et Guillaume Paoli, les fondateurs de la Société, ainsi que par certains actionnaires minoritaires, soit un montant total initial d’environ 388 millions d’euros. Une option de surallocation de 15% est également prévue."

L'option de surallocation en question est une green shoe dans le jargon boursier. En général, c'est la, ou les, banque en charge de l'intro qui va disposer d'un certain nombre d'actions en plus, ici 15%, afin de les injecter dans le marché les semaines qui suivent l'intro. Le but principal est de stabiliser le cours, et d'éviter de trop grands écarts... Evidemment, dans la mesure du possible.

adivox a dit:
Autre reflexion : Si j'achète des actions nouvelles émises par une entreprise au moment de son introduction en bourse j'ai le sentiment - j'espère legitime - de participer directement au développement de l'entreprise.
Oui, bien sûr puisque vous apportez des capitaux à la boite qui va ensuite s'en servir pour se développer.
C'est le but de la bourse!!

adivox a dit:
comment comparer pour une entreprise l'effet dans son bilan de mon achat d'une action nouvelle à l'effet dans son bilan de mon achat d'une action du marché ?
pour moi, il n'y en a pas. Etant actionnaire, vous participez au développement de la boite qui va vous solliciter périodiquement si jamais elle a besoin de nouveaux capitaux pour se développer... Là, c'est le bon côté de la chose. Elle peut aussi solliciter les actionnaires pour apporter de l'argent frais quand elle est en difficultés. Moins drôle dans ce cas là!
En contrepartie, la société verse une partie de ses bénéfices sous forme de dividendes, et si la société est performante, son action sera recherchée, et son cours de bourse montera.
 
Oui mais si j'achète une action sur le marché c'est quelqu'un d'autre qui encaisse le montant de la vente donc l'actif de l'entreprise ne change pas. Il y a bien un effet différent pour l'entreprise ? J'aimerais bien savoir comment évaluer/comparer/quantifier ces 2 effets.
 
C'est sûr que les échanges en bourse n'ont aucune influence sur les actifs de l'entreprise qui sont tous ses biens, matériels en non matériels comme les créances par exemple.
Je serais tenté de vous demander : Quelle importance attacher à ces questionnements auxquels, vous, vous semblez sensible?
 
poam5356 a dit:
consistera en l'émission d’actions nouvelles pour un montant d’environ 250 millions d'euros, et la cession de 6 millions d’actions existantes
Je plussoie poeam5356.

Vous posez la même question que celui qui achète 12 oeufs le jour ou la promo dit 1 oeuf gratuit pour 12 achetés.
Vous retournez voir le vendeur contrit, et lui demandez, lequel est le gratuit?
 
Dernière modification par un modérateur:
poam5356 a dit:
les échanges en bourse n'ont aucune influence sur les actifs de l'entreprise qui sont tous ses biens, matériels en non matériels comme les créances par exemple
Sur ce point la en revanche, peut-etre pas tout a fait. La prime d'émission qui va à l'entreprise, ne grossit pas le capital mais augmente la trésorerie. Plus le cours de bourse est élevé plus la prime PEUT etre importante.
 
Ce que je perçois derrière ce qu'écrit adivox correspond à une interrogation que je partage: lorsque l'on investit sur telle ou telle entreprise, il peut effectivement y avoir une visée purement financière (quelle que soit l'entreprise, son domaine d'activité, son bilan carbone, humain ...), ou une visée plus "mixte" (oui, je veux voir prospérer mon investissement, mais en plus j'aimerais que l'entreprise fasse évoluer positivement mon idéal plus "global").
Du coup, on se pose la question: faut-il investir dans des "start-ups" qui correspondent à ce modèle en leur apportant les fonds nécessaires à démarrer ou à se développer (avec le risque de ne faire qu'enrichir leurs créateurs, aussi méritants soient-ils ), ou plutôt participer à la spéculation en rachetant des parts de big caps (simple échange spéculatif qui n'apporte rien à l'entreprise elle-même) ?
 
Il y en a une autre je pense que l'on décourage en France (investissez dans votre livret A et achetez de l'immobilier) qui est simplement en tant que citoyen de posséder une part de nos entreprises qui sont qu'on le veuille ou non la seule source réelle de création de richesse, et de fourniture d'emplois non subventionnés par nos impots ou nos emprunts.
Les américains ont tous ou presque une part de leur patrimoine en actions (plans de retraite), en particulier de leurs entreprises, et son conscient de la fluctuation de la valeur de cette part, hors envie de faire des plus-value et hors envie de forcer ces entreprises à prendre des virages.

Par ailleurs les échanges en bourse que vous traitrez de spéculatif ont pourtant un avantage pour l'entreprise que de voir leur cour plus haut car on achète plus facilement une action facilement négociable et sans frais alors qu'on s'y reprend à deux fois avant d'investir dans une entreprise sans marché.
C’est l'assurance pour l'entreprise en cas d'AK de pouvoir récolter plus d'argent.
 
poam5356 a dit:
C'est sûr que les échanges en bourse n'ont aucune influence sur les actifs de l'entreprise qui sont tous ses biens, matériels en non matériels comme les créances par exemple.
Je serais tenté de vous demander : Quelle importance attacher à ces questionnements auxquels, vous, vous semblez sensible?
je n'achète pas des actions uniquement pour mon intérêt pécunier personnel mais aussi pour soutenir l'entreprise dans laquelle je veux investir et également soutenir l'économie du pays (à mon très modeste niveau).
 
..et donc si j'achète des actions nouvelles j'apporte 100% - frais à l'entreprise alors que si le cours des actions de l'entreprise prends 10%, les fonds propres n'augmentent que de 10% , dilué par la part d'actions de l'entreprise sur le marché ?? d'où mon intérêt actuel pour les introiductions en bourse.

et si je participais sans réfléchir aux n prochaines introductions en bourse comme ceux qui investissent chaque mois la méme somme pour lisser les risques ? certains ont des théories là dessus ?
 
adivox a dit:
je n'achète pas des actions uniquement pour mon intérêt pécunier personnel mais aussi pour soutenir l'entreprise dans laquelle je veux investir et également soutenir l'économie du pays (à mon très modeste niveau).
On parle d'épargne que l'on investit pour la faire fructifier, pas pour soutenir l'économie d'un pays. Il y a une multitude d'organismes d'Etat qui sont là pour ça, exemple Bpifrance.

Quant à se focaliser sur les intro.... Vous allez y laisser des plumes, beaucoup de plumes.
Faites un bilan des intro depuis 2 ans, pour voir!
Mais c'est comme ça que l'on apprend, en se faisant avoir.
 
Comparez le nombre d'introduction en bourse en Juin 2021 et pendant les mois de début de cette même année, quand le CAC était plus bas.
La valeur à l'introduction en bourse est calculée au doigt mouillé avec souvent une tentative d'aller le plus haut possible,; alors que le cours de bourse est une confrontation entre des achats et des ventes tres nombreuses.
Ca se passe donc parfois (très) mal.
Participer à une IPO présente un risque pour l'investisseur, ne faire que des IPO,comment dire....
 
poam5356 a dit:
On parle d'épargne que l'on investit pour la faire fructifier, pas pour soutenir l'économie d'un pays. Il y a une multitude d'organismes d'Etat qui sont là pour ça, exemple Bpifrance.

Quant à se focaliser sur les intro.... Vous allez y laisser des plumes, beaucoup de plumes.
Faites un bilan des intro depuis 2 ans, pour voir!
Mais c'est comme ça que l'on apprend, en se faisant avoir.
oui, bonne idée ce bilan mais je le ferais plutôt sur 10 ans que sur 2 ans.

c'est le rôle de quel organisme d'informer le public là dessus...: ) ? je vais demander à l'AMF
 
adivox a dit:
c'est le rôle de quel organisme d'informer le public là dessus...: ) ? je vais demander à l'AMF
D'informer sur quoi?
Ici, vous avez le listing des intro par année depuis 1999. [lien réservé abonné]
 
Membre50050 a dit:
La valeur à l'introduction en bourse est calculée au doigt mouillé avec souvent une tentative d'aller le plus haut possible,; alors que le cours de bourse est une confrontation entre des achats et des ventes tres nombreuses.
Ca se passe donc parfois (très) mal.
Participer à une IPO présente un risque pour l'investisseur, ne faire que des IPO,comment dire....
non, bien sur, pas que des ipo dans le patrimoine ni dans les actions
poam5356 a dit:
D'informer sur quoi?
Ici, vous avez le listing des intro par année depuis 1999. [lien réservé abonné]
intéressant, merci.
 
adivox a dit:
je n'achète pas des actions uniquement pour mon intérêt pécunier personnel mais aussi pour soutenir l'entreprise dans laquelle je veux investir et également soutenir l'économie du pays (à mon très modeste niveau).
On peut participer à une introduction en bourse dans l’idée de soutenir l’entreprise et l’économie du pays, mais si c’est le motif principal pourquoi ne pas participer plutôt au capital d’entreprises non cotées ?

Le principal avantage de la bourse est la liquidité, qui conduit à la confiance : en participant à une introduction en bourse on apporte de l’argent à l’entreprise, donc on la soutient, et on sait en même temps qu’il y a un espoir raisonnable de ne pas perdre la totalité de la somme investie. Dans la plupart des cas, si on a besoin de récupérer de l’argent on trouvera un acheteur. À quel prix, c’est une autre question. Mais au moins, il y a cette porte de sortie, qui n’existe pas en dehors de la bourse.
Et quand vous achetez sur le marché secondaire vous participez à ce système qui assure la liquidité.
 
Dernière modification:
Bonjour,
adivox a dit:
Mais si j'achète des actions sur le marché, j'imagine que si l'on est majoritaires à le faire le cours monte donc le capital de l'entreprise augmente aussi
adivox a dit:
..et donc si j'achète des actions nouvelles j'apporte 100% - frais à l'entreprise alors que si le cours des actions de l'entreprise prends 10%, les fonds propres n'augmentent que de 10% ,
Non, les fluctuations du cours de l'action sur le marché secondaire ne changent rien au montant du capital inscrit en fonds propres au passif du bilan de l'entreprise émettrice.
Les actions ne sont pas la possession de l’entreprise mais celle des actionnaires. Les fonds apportés par les actionnaires à la constitution de la société ou lors d’une augmentation de capital en échange d’actions sont inscrits dans les fonds propres pour leur valeur nominale.

Si le cours des actions grimpe ou chute, cela n’a aucune incidence sur les fonds propres de l’entreprise. Le gain ou la perte est constaté par les actionnaires.


[lien réservé abonné].

Un peu plus d'explications:

1) - Une entreprise émet une augmentation de capital de 100 unités monétaires (UM) par exemple.

2) - Des épargnants/souscripteur/investisseurs souscrivent à l'opération.

3) - A la clôture de l'émission l'entreprise inscrit "+ 100 UM" dans ses fonds propres en haut du passif (= dette....mais de dernier rang) de son bilan; opération qui a pour contrepartie immédiate d'enregistrer "+ 100 UM" dans un compte bancaire en bas de l'actif de ce même bilan qui doit bien entendu être toujours équilibré.

4) - Mais une telle opération a pour objectif de permettre, sous une forme ou une autre, un développement de l'entreprise concernée; par exemple procéder à un renouvellement complet de ses outils de production.

Dès lors le compte bancaire, ci-dessus évoqué, qui a reçu - à hauteur de 100 UM dans l'exemple - tous les fonds émanant des souscripteurs sur le marché primaire, va être amputé à due concurrence, pour acheter lesdits nouveaux moyens de production.

=> Les fonds propres restent inchangés au passif
=> A l'actif le compte bancaire est réduit de 100 UM mais le compte "Immobilisations" de ce même actif en haut de bilan est augmenté à due concurrence.
=> Actif = Passif => Total bilan inchangé.

5) - Supposons donc désormais un accroissement de la valeur boursière de 10% (cas d'école) sur le marché secondaire.

Les porteurs d'actions qui ont souscrit à l'émission sur le marché primaire peuvent effectivement profiter de l'aubaine pour encaisser leur plus value.

Mais comment voudriez vous que les fonds propres, au passif du bilan de l'entreprise, s'en trouvent également majorés et avec quelle contrepartie "palpable" sur son compte bancaire à l'actif de ce même bilan ???

Cdt
 
pour accéder à la liste des introductions en bourse l'AMF m'a aussi indiqué ce lien :

[lien réservé abonné]
 
Aristide a dit:
Bonjour,


Non, les fluctuations du cours de l'action sur le marché secondaire ne changent rien au montant du capital inscrit en fonds propres au passif du bilan de l'entreprise émettrice.


Un peu plus d'explications:

1) - Une entreprise émet une augmentation de capital de 100 unités monétaires (UM) par exemple.

2) - Des épargnants/souscripteur/investisseurs souscrivent à l'opération.

3) - A la clôture de l'émission l'entreprise inscrit "+ 100 UM" dans ses fonds propres en haut du passif (= dette....mais de dernier rang) de son bilan; opération qui a pour contrepartie immédiate d'enregistrer "+ 100 UM" dans un compte bancaire en bas de l'actif de ce même bilan qui doit bien entendu être toujours équilibré.

4) - Mais une telle opération a pour objectif de permettre, sous une forme ou une autre, un développement de l'entreprise concernée; par exemple procéder à un renouvellement complet de ses outils de production.

Dès lors le compte bancaire, ci-dessus évoqué, qui a reçu - à hauteur de 100 UM dans l'exemple - tous les fonds émanant des souscripteurs sur le marché primaire, va être amputé à due concurrence, pour acheter lesdits nouveaux moyens de production.

=> Les fonds propres restent inchangés au passif
=> A l'actif le compte bancaire est réduit de 100 UM mais le compte "Immobilisations" de ce même actif en haut de bilan est augmenté à due concurrence.
=> Actif = Passif => Total bilan inchangé.

5) - Supposons donc désormais un accroissement de la valeur boursière de 10% (cas d'école) sur le marché secondaire.

Les porteurs d'actions qui ont souscrit à l'émission sur le marché primaire peuvent effectivement profiter de l'aubaine pour encaisser leur plus value.

Mais comment voudriez vous que les fonds propres, au passif du bilan de l'entreprise, s'en trouvent également majorés et avec quelle contrepartie "palpable" sur son compte bancaire à l'actif de ce même bilan ???

Cdt
merci pour l'explication.

donc

si j'achète des actions sur le marché :

l'actionnaire vendeur encaisse sa vente
les actionnaires restant profitent indirectement d'une éventuelle hausse du cours
l'entreprise ne profite pas de cet achat

et si j'achète des actions nouvelles :

l'entreprise en bénéficie directement
les actionnaires profitent indirectement d'une éventuelle hausse des cours

l'achat d'actions sur le marché ne correspond donc plus à mes objectifs, je m'oriente donc plus vers les augmentations de capital, introductions en bourse, fonds bpifrance. je n'ai pas encore exploré le financement participatif.
 
adivox a dit:
merci pour l'explication.

donc

si j'achète des actions sur le marché :

l'actionnaire vendeur encaisse sa vente
les actionnaires restant profitent indirectement d'une éventuelle hausse du cours
l'entreprise ne profite pas de cet achat

et si j'achète des actions nouvelles :

l'entreprise en bénéficie directement
les actionnaires profitent indirectement d'une éventuelle hausse des cours

l'achat d'actions sur le marché ne correspond donc plus à mes objectifs, je m'oriente donc plus vers les augmentations de capital, introductions en bourse, fonds bpifrance. je n'ai pas encore exploré le financement participatif.
Bonjour,
Juste une petite remarque supplémentaire: en dehors du fait que l'achat d'actions sur le marché (donc hors intros et AK) n'apporte pas directement de capitaux à l'entreprise, cet achat peut être utile à l'entreprise pour répartir son actionnariat et renforcer sa résistance à des actions hostiles de fonds rapaces ou de concurrents.
 
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