Bonjour,
Cresus93 a dit:
"baisse de rentabilité à cause des taux bas"... quand les banques empruntent à quasi zéro et prêtent parfois entre 15 et 19 % (facilité de caisse, prêt à la conso...) j'ai du mal à y voir une faible rentabilité.
Elle n'emprunte qu'éventuellement et marginalement à la BCE.
Les sommes qu'elles collectent (comptes de dépôts + produits d'épargne bilantiels) sont déposés sur leur compte à la BCE/BDF et sont rémunérés négativement (- 0,20%).
Quand elles consentent un crédit elles créent d'abord de la monnaie "de banque" ou "secondaire" par une double écriture comptable :
+ A l'actif du bilan = "Prêt à Mr X" (= créance)
+ Au passif du même bilan = "Compte dépôts Mr X" (= dette)
Mais si Mr X a éprouvé le besoin de solliciter un crédit c'est qu'il a une dépense à financer et qu'il va devoir faire un chèque par exemple.
Dès lors deux situation peuvent se présenter :
1) - Mr Y, le fournisseur de Mr X a son compte dans la même banque.
Dans ce cas aucun problème de trésorerie pour ladite banque; à son passif la dette correspondant au montant du chèque passera du compte de Mr X à celui de Mr Y par un mouvement interne.
La banque concernée pourrait très bien de disposer d'aucune trésorerie (= zéro euro dans ses caisses et zéro euro sur son compte BCE/BDF); cette monnaie "de banque = secondaire" étant donc parfaitement utilisable.
NB) - D'où l'importance de la part de marché commerciale pour une banque; dans une situation (utopique) où une banque aurait 100% de parts de marché "dépôts" elle n'aurait aucun besoin de "monnaie banque centrale", la seule qui permet de procéder à des règlements extérieurs.
2) - Mais si Mr Y le fournisseur de Mr X est client d'une autre banque cette monnaie "de banque" ne peut servir.
Dès lors - après compensation (***) - pour payer le chèque émis par Mr X à la banque de Mr Y la banque débitrice (celle de Mr X) a divers moyen de trouver les ressources nécessaires.
(***) - Les banques ont toutes des dettes les unes envers les autres; cette technique leur permet donc de n'avoir à payer que les soldes qui résultent de cette "compensation".
+ Utiliser ce dont elle dispose à la banque centrale.
+ Appel au marché interbancaire
+ Appel au marché monétaire
+ Emprunt à la BCE
+ Et il y en d'autres, structurels et conjoncturels.
il faut remarquer que cette ressource en dépôt à la BCE lui a généré plusieurs coûts:
+ Coût de collecte (il faut bien entretenir et payer le réseau et ses outils)
+ Coût de gestion (Déclarations administratives diverses - Editions/envois relevés de comptes.....)
+ Réserves obligatoire (1% de la masse des dépôts bloqués à la BCE/BDF)
+ Rémunération négative à -0,20%
En fonction de ses anticipations/objectifs/stratégie financière et de ses analyses au moment du besoin la banque décide du mode de refinancement qui lui semble le plus approprié.
Cdt