D'ou provient le nom du livret A?

En y réfléchissant je pense que le "livret de la caisse d'épargne" des origines ressemblait plus au livret B que nous connaissons actuellement.

Le livret A n'étant qu'un clone "politique" et fiscal décorrélé de l'économie.

A un moment donné ce livret initial a été scindé en deux, et la lettre ajoutée pour différencier les 2 versions.

Je ne connais pas par contre cette date d'introduction de la règlementation.
 
Bonsoir,

J'ai sous les yeux un livret ouvert en 1982, la couverture est bien "Livret de Caisse d'Epargne", mais sur l'intérieur de couverture il est déjà noté "livret A".

Je n'arrive pas à remettre les mains sur mon premier livret ouvert .......... en 1955.

A+
 
Merisier a dit:
A un moment donné ce livret initial a été scindé en deux, et la lettre ajoutée pour différencier les 2 versions.
Je ne connais pas par contre cette date d'introduction de la règlementation.

Le livret Bleu date de 1975 si c'est ce que tu cherches...
 
Avant 2009, le livret A est désigné dans les codes comme le "premier livret des caisses d'épargne et de prévoyance" ou "livret A de la Caisse nationale d'épargne". Le livret bleu comme le "compte spécial sur livret du crédit mutuel".

D'ailleurs, assez drôle, le vieux code des caisses d'épargnes [lien réservé abonné] sur le livret A, aujourd'hui abrogé :
Article 8 : Aucun versement dans les caisses d'épargne ne peut être inférieur à 1,5 euro. Toutefois, les versements faits, pour le compte d'enfants d'âge scolaire possédant un livret, par le personnel enseignant ou assimilé, sont acceptés à partir de 1 euro.
 
Bon, après un long travail de fourmi :langue:, voici mes conclusions...
Cela n'a pas été facile à trouver, donc je les prends comme vérités par défaut.

J'ai d'abord remonté le temps jusqu'en 1966, année où le paysage bancaire français a connu une révolution, 2 ans avant l'autre...
Nous n'en gardons aucun souvenir, même si ses effets sont encore perceptibles:
Création du livret supplémentaire, du prêt épargne logement, puis du compte et du plan du même nom, du livret portefeuille (ancêtre du CTO) et la première SICAV. Les premières statistiques de taux de la BDF datent d'ailleurs de cette époque.

Partant de ces nouveaux éléments, j'ai pu trouver 2 documents intéressants. Le 1er rédigé par le musée de la poste (pages 3-7) relate l'histoire du livret vu de la poste. Certaines reproductions rappelleront quelques souvenirs aux plus "jeunes" d'entre nous...:biggrin:
[lien réservé abonné]

Le second a été rédigé par une fondation CE, à l'occasion des 190 ans du livret (pages 5-6). C'est l'historique le plus précis et complet sur le sujet.

Quelques dates remarquables:

- Création en 1818 (taux: 5%)
- Plafonné en 1837
- Exempté de l’impôt sur le revenu en 1917 (année de la création de l'IRPP) :colere:
- En 1966 création du livret supplémentaire (taux: 3%)

On a alors 2 produits: le "premier livret", et le "livret supplémentaire".
En interne, les salariés CE parlent très vite de livret Bis ou livret B, puis de livret A pour les différencier. Mais ces termes ne deviennent publics qu'en 1974 suite à une campagne de pub de la CE. Ces noms ont perduré jusqu'à aujourd'hui.
[lien réservé abonné]

C'est intéressant car cela donne du relief à l'image que l'on peut avoir de la vie quotidienne de nos prédécesseurs. Finalement, leurs préoccupations n'étaient pas si différentes des nôtres.
 
Beau boulot, Merisier !!!
 
Merisier [lien réservé abonné]

Bref:

2- Livret épargne orange = LEO
Ok, maintenant vous ressortez vos vieux cours de latin, et vous jetez un oeil sur le logo d'ING sur leur site.
Soit, mais alors comment se dit "Livret épargne orange" en no-landien? :ironie:

Et que faites-vous de la famille d'Orange qui à mon sens peut mieux expliquer le choix de cette couleur? Comme si on avait un livret BBR en France.

En y réfléchissant je pense que le "livret de la caisse d'épargne" des origines ressemblait plus au livret B que nous connaissons actuellement.
Si l'info sur sa création sous la Restauration est exacte, et elle l'est (Google est notre ami) alors il n'était pas fiscalisable en l'absence d'impôt sur le revenu.

Merci pour le lien qui va bien:

Car livret A n’est pas son nom de baptême. Lorsqu’il naît en
1818 à la création de la Caisse d’épargne de Paris pour permettre
« l’inscription des sommes versées dans la Caisse », il est
d’abord appelé « livret de dépôts », puis « livret d’épargne ».
Une telle appellation peut paraître bien banale aujourd’hui. C’est
oublier qu’au début du XIXe siècle le geste d’épargne n’est accessible
qu’à la partie la plus aisée de la population ; qu’il n’existe,
pour les autres, aucun dépositaire coutumier, sinon le notaire...
ou le bas de laine. C’est oublier aussi que l’« épargne », notion
longtemps péjorative, n’a droit aux honneurs publics que depuis
les Encyclopédistes.
C’est au milieu des années soixante que notre livret d’épargne
change de nom.
Dans les textes réglementaires et législatifs, le livret des origines
devient le « premier livret », pour notamment le distinguer de
son frère cadet, le livret « supplémentaire » – ou livret bis – qui
lui ressemble tant. Mais avouons-le, l’appellation n’est pas du plus
bel effet et manque de praticité technique. Comptables et spécialistes
vont dès 1966 user du terme de livret B – peut être en
abrégé de « bis » – pour désigner le livret supplémentaire. Et
dès l’année suivante l’on voit son aîné défiscalisé devenir livret A
dans le jargon de l’Écureuil. Il faut toutefois attendre l’année
1974 pour qu’à la faveur d’un changement de taux le terme de
livret A – comme celui de livret B – soit utilisé à grande échelle
dans une campagne promotionnelle. Cette nouvelle dénomination
emporte l’adhésion du public.
ZRR_pigeon [lien réservé abonné]

De memoire en 88-89, c'était pas encore livret A...mais livret caisse d'epargne.
Et le livret de la Poste, qui existait des décennies avant?

[lien réservé abonné]

Le livret A est créé le 22 mai [lien réservé abonné] 1818 [lien réservé abonné], concomitamment à la Caisse d'épargne [lien réservé abonné] de Paris, à l'initiative de Benjamin Delessert [lien réservé abonné], qui fut industriel et banquier. La présidence de cette nouvelle institution sera rapidement confiée au duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt [lien réservé abonné].
Les motivations de sa création par Louis XVIII [lien réservé abonné] étaient de solder la crise financière léguée par les guerres napoléoniennes [lien réservé abonné]. Pendant cette période, l'État a en effet dilapidé l'épargne de ses citoyens, la considérant comme la sienne propre.
Depuis sa création en 1818 et jusqu’au 31 décembre 2008, le Livret A n’aura été distribué que par deux types d’établissements :

  • Depuis l’origine par les Caisses d’épargne [lien réservé abonné] nouvellement créées ;
  • Depuis les années 1875-1879 par les différents bureaux de poste au titre de la Caisse nationale d’épargne [lien réservé abonné], absorbée en 1990 par ce qui deviendra la Banque postale [lien réservé abonné].
[lien réservé abonné]

En France [lien réservé abonné], la Caisse d'Épargne est une initiative privée de Benjamin Delessert [lien réservé abonné] et François de la Rochefoucault-Liancourt [lien réservé abonné], deux philanthropes [lien réservé abonné], destinée à encourager l'épargne populaire dans une période marquée par des conditions économiques et sociales difficiles. La première ouverture d'une Caisse d'Épargne a eu lieu à Paris [lien réservé abonné] le 22 mai 1818 [lien réservé abonné]. Le livret va concrétiser l'acte d'épargne en permettant de conserver la trace des versements et intérêts perçus. La Caisse d'épargne ne rencontre pas un succès immédiat du fait de la faible capacité d'épargne des classes populaires, mais aussi d'une confiance trop faible envers l'institution. Les fondateurs demandent alors à l'État d'assurer les relais et de s'impliquer davantage. C'est ce qu'il fait en prenant en charge le placement et la garantie des fonds en fixant le plafond des livrets. La loi du 5 juin 1835 reconnaît alors les Caisses d'Épargne comme établissements privés d'utilité publique. Le succès du système s'amorce alors avec, 18 ans après la création du livret, un montant des dépôts qui atteint 147 millions de francs. Devant cette croissance, l'État, à travers la loi du 31 mars 1837, confie à la Caisse des Dépôts [lien réservé abonné] l'administration des fonds. En 1839, les Caisses d'Epargne sont 284, puis 364 en 1847, 546 en 1895.[2 [lien réservé abonné]
 
Retour
Haut