De l’obligation d’une assurance emprunteur

lopali

Modérat'or
Staff MoneyVox
Bonjour,

En théorie, l’assurance emprunteur n’est pas obligatoire. Mais la banque prêteuse peut l’exiger. Et c’est elle qui a le dernier mot.

Comment peut-on y échapper ? Quels pourraient être les arguments à avancer, les contreparties à proposer ?

Est-ce un cas, certes rare, mais que l’on peut facilement négocier ? Ou alors les banques sont-elles totalement réfractaires à cette idée ?

Je pense déjà à cet argument gagnant-gagnant : « Ce n'est pas dans mon intérêt de faire un prêt avec une assurance. Et ce n'est pas dans le vôtre que je n'en fasse pas et que du coup je sois obligé d'utiliser mes avoirs chez vous. ».
Et à celui-là : « Dans tous les cas, vous savez très bien que pour l’assurance le choix est déjà naturellement fait et que cela ne pourra pas se faire chez vous. ».

Merci par avance.

Cdlt. :sourire:
 
Bonjour,

En matière de crédits aux particuliers - immobilier et consommation - il n'y a pas d'obligation réglementaire d'avoir une assurance décès invalidité.

Pour les crédits à la consommation cette assurance est pratiquement toujours contractuellement facultative..........mais certaines banques la rendent "commercialement obligatoire".

Par contre, en matière de crédits immobiliers, à ma connaissance, elle est toujours rendue contractuellement obligatoire.

A mon avis aucune chance d'obtenir une acceptation sans une telle assurance.

Cdt
 
Aristide a dit:
Par contre, en matière de crédits immobiliers, à ma connaissance, elle est toujours rendue contractuellement obligatoire.

A mon avis aucune chance d'obtenir une acceptation sans une telle assurance.

Cdt

Bonjour,
je suis bien d'accord.
je me suis toujours posé la question si une action par les consommateurs ne serait pas possible pour entente illicite;
la loi n'oblige pas , mais on constate que toutes les banques obligent contractuellement;
En défense du consommateur averti, il devrait pouvoir être possible de souscrire un crédit sans l'assurance;
 
moietmoi a dit:
En défense du consommateur averti, il devrait pouvoir être possible de souscrire un crédit sans l'assurance;
Si le consommateur averti accepte de nantir l'équivalent du prêt, je pense qu'une banque serait prête à se passer d'assurance.
Encore faut-il avoir une excellente relation avec sa banque, et avoir prouvé sa qualité avant.

Par ailleurs, vu les taux actuels, l'assurance est une des dernières choses qui rapportent de l'argent à la banque.
Attaquer une relation commerciale en disant à son interlocuteur qu'il peut s'asseoir sur sa principale commission, c'est un drole de départ !
 
Membre33312 a dit:
Par ailleurs, vu les taux actuels, l'assurance est une des dernières choses qui rapportent de l'argent à la banque.
Attaquer une relation commerciale en disant à son interlocuteur qu'il peut s'asseoir sur sa principale commission, c'est un drole de départ !

c'est clair .

je viens juste de demander un crédit immo .
dans l'offre de crédit l'assurance fait 0.93% .
je cherche ailleurs , je trouve et j'envoie un mail à mon banquier pour lui demander s'il s'aligne ......

sa réponse montre clairement qu'il n'a pas apprécié.... ( ceci dit la délégation va me faire gagner 1800€ sur 7ans :clin-oeil:)
 
Aristide a dit:
Par contre, en matière de crédits immobiliers, à ma connaissance, elle est toujours rendue contractuellement obligatoire.
A mon avis aucune chance d'obtenir une acceptation sans une telle assurance.
moietmoi a dit:
je suis bien d'accord.

Ça part mal... :triste:


moietmoi a dit:
je me suis toujours posé la question si une action par les consommateurs ne serait pas possible pour entente illicite

Ça je vais éviter, ce n'est pas bon pour ma tension. :biggrin:


Membre33312 a dit:
Si le consommateur averti accepte de nantir l'équivalent du prêt, je pense qu'une banque serait prête à se passer d'assurance.

C'était bien l'idée que je sous-entendais dans mon premier message :

« Ce n'est pas dans mon intérêt de faire un prêt avec une assurance. Et ce n'est pas dans le vôtre que je n'en fasse pas et que du coup je sois obligé d'utiliser mes avoirs chez vous. »​


Membre33312 a dit:
Encore faut-il avoir une excellente relation avec sa banque, et avoir prouvé sa qualité avant.

Ça c'est un critère qui devrait être au vert.


Membre33312 a dit:
Par ailleurs, vu les taux actuels, l'assurance est une des dernières choses qui rapportent de l'argent à la banque.
Attaquer une relation commerciale en disant à son interlocuteur qu'il peut s'asseoir sur sa principale commission, c'est un drole de départ !
buffetophile a dit:
c'est clair .

Dans tous les cas, ils ne l'auront pas. Et ils le savent déjà, juste en regardant mon profil, et avant même la première entrevue.
 
Ca peut donc se tenter.
Il va falloir avoir un banquier qui accepte de sortir des sentiers battus et de se battre pour vous (en général, ils doivent défendre leurs choix "hors-normes" devant un comité)

Il faudra bien mettre en valeur que tu vas leur apporter davantage d'argent en gestion, et bien montrer qu'avec les frais de gestion appliqués au nantissement, ils n'y perdront pas.

Bon ça, c'est la théorie...
Honnêtement, je me demande franchement si peut être rentable de nantir une somme importante, moyennant des frais de gestion non négligeables pour éviter une assurance que tu es libre de changer pour une moins chère. D'autant plus que ça va limiter ton pouvoir de négociation sur le taux (et sur les frais de gestion du nantissement).
Et du coté du banquier, il faudrait vraiment qu'il t'ait à la bonne pour se donner autant de mal.

Ca peut se tenter "pour le fun", mais la rentabilité de l'opération ne me semble pas acquise (à moins de trouver un faible nantissement, ou un nantissement sur un support rentable)
 
lopali a dit:
Comment peut-on y échapper ? Quels pourraient être les arguments à avancer, les contreparties à proposer ?
sorry je n'avais pas lu correctement le message ....

alors oui c'est possible d'y échapper , je l'ai déjà fait .

effectivement ca passe par le nantissement de produits d'épargne ou des parts de SCPI si le créditest dédié à ce genre d'investissements .
 
Bonjour,

Aristide a dit:
Par contre, en matière de crédits immobiliers, à ma connaissance, elle est toujours rendue contractuellement obligatoire.

Il y a une banque mutualiste en Bretagne qui, dans ses offres / contrats, indique sous la forme d'un tableau que l'assurance est facultative, mais qui dans les faits la rend obligatoire.

L'intérêt pour la banque est de minorer le TEG et de rester dès lors sous le taux de l'usure. Pour résilier cette assurance "facultative" il a fallu être très insistant et adresser deux recommandés au Service Relations Clientèle.

Cdlt
 
Membre33312 a dit:
Il faudra bien mettre en valeur que tu vas leur apporter davantage d'argent en gestion, et bien montrer qu'avec les frais de gestion appliqués au nantissement, ils n'y perdront pas.

En refusant, ils perdent tout : un crédit et mon épargne. Comment pourraient-ils perdre plus ? :confus:


Et du coté du banquier, il faudrait vraiment qu'il t'ait à la bonne pour se donner autant de mal.

Son boulot n'est-il pas de récupérer de l'épargne et de faire des crédits ?


Honnêtement, je me demande franchement si peut être rentable de nantir une somme importante, moyennant des frais de gestion non négligeables pour éviter une assurance que tu es libre de changer pour une moins chère.
Ca peut se tenter "pour le fun", mais la rentabilité de l'opération ne me semble pas acquise (à moins de trouver un faible nantissement, ou un nantissement sur un support rentable)

Il faut juste que le placement soit un peu plus rentable que le crédit. Et quand on voit les taux des prêts actuellement, cela ne devrait pas être difficile, non ?


D'autant plus que ça va limiter ton pouvoir de négociation sur le taux

Pourquoi ?
 
buffetophile a dit:
alors oui c'est possible d'y échapper , je l'ai déjà fait .
effectivement ca passe par le nantissement de produits d'épargne

Assurance-vie ?


vivien a dit:
Il y a une banque mutualiste en Bretagne qui, dans ses offres / contrats, indique sous la forme d'un tableau que l'assurance est facultative, mais qui dans les faits la rend obligatoire.

L'intérêt pour la banque est de minorer le TEG et de rester dès lors sous le taux de l'usure. Pour résilier cette assurance "facultative" il a fallu être très insistant et adresser deux recommandés au Service Relations Clientèle.

Merci, c'est bon à savoir pour les bretons. Mais pour moi, ça va faire trop loin.
 
Perso en insistant bien et en faisant signer une lettre de décharge de responsabilité, jusqu'à 7 ans je pouvais me laisser convaincre, jamais au delà.

Au delà de l'éventuel gain sur le contrat, si les "banquiers" se refusent à ne pas assurer c'est peut être aussi qu'ils ont les occasions de voir les dégâts que cela cause sur les héritiers d'un crédit non assuré ou mal assuré et comme par hasard c'est toujours un défaut de conseil de la banque.

Quant à la banque Bretonne elle a fait depuis très longtemps un argument commercial de passif successoral en cas de décès avec un prêt mais de là à le commercialiser au tout venant, y a une marche. Maintenant si c'est votre dixième crédit pour du locatif
 
lopali a dit:
En refusant, ils perdent tout : un crédit et mon épargne. Comment pourraient-ils perdre plus ? :confus:
Le crédit, c'est un (éventuel) manque à gagner.
Et l'épargne, soit elle est déjà chez eux et vous leur faites du chantage au départ mais dans ce cas vous montrez que vous n'êtes pas forcément un client intéressant (c'est à dire rentable à moindre frais). Soit elle n'est pas chez eux, et il s'agit encore d'un simple manque à gagner.

Dans les deux cas, ils gagnent un client pointilleux et procédurier (sans critique aucune), ce qui n'est pas le profil le plus intéressant.

Son boulot n'est-il pas de récupérer de l'épargne et de faire des crédits ?
Son boulot est de rapporter de l'argent et de ne pas prendre de risques inutiles.
Récupérer de l'épargne et faire des crédits n'est son boulot que s'ils sont rentables, et sans assurance seul un nantissement total permettrait de réduire les pertes.

Il faut juste que le placement soit un peu plus rentable que le crédit.
C'est faux.
Il faut que le placement en question soit plus rentable que le meilleur placement équivalent moins le prix de l'assurance.

Imaginons:
- un crédit à 1.5% et une assurance à 0.3% (proportionnelle)
- rendement du meilleur Fond Euro est de 3% mais que le Fond euro proposé au nantissement donne du 2%
Avec un nantissement total, vous perdez 0.7% de rendement, tout compris.

Parce que tu négocies déjà un point difficile à obtenir.
Autant réussir une négociation tendue est difficile, autant en réussir deux sur le même sujet et le même interlocuteur est quasi-impossible.
Dans une négociation commerciale, chacun doit faire un pas vers l'autre. La stratégie du "je suis le client, pliez vous à mes exigences" ne marche que quand on parle de montants vraiment TRES élevés (ou d'un négociateur hors-paire)
 
lopali a dit:
Assurance-vie ?
oui et même un PEA ( dans le cadre d'un crédit pour une SARL de famille . le décès d'un des associés n’empêchant pas la poursuit de l'activité de la SARL , je ne voyais pas trop l’intérêt de payer une assurance )
 
lopali a dit:
Son boulot n'est-il pas de récupérer de l'épargne et de faire des crédits ?
J'ajouterai un point à mon commentaire précédent:
On reproche régulièrement aux banques de faire des prêts à taux fixes alors que dans les faits, elles empruntent à taux variable, créant donc un risque en cas de grosse remontée des taux.

Signer un crédit ne veut pas dire "gagner de l'argent" pour la banque. Ca veut dire "prendre un pari sur l'avenir".
Un pari, on le prend si on juge que la rémunération compense le risque. Plus vous réduisez la rémunération, mais le pari est intéressant à prendre.
 
juste une question à la candide:

n'est-on pas en train de mélanger "assurance emprunteur" et "garantie du prêt" ?

exemple que j'ai a vous soumettre:

j'ai 800.000 € sur un contrat d'assurance vie

j'achète un bien pour lequel je fait 800.000 € d'emprunt pour lequel je nantis mon assurance vie en garantie

je ne fait pas d'assurance emprunteur.

je meurs dans 3 mois d'un infarctus

ma femme qui ne travaille pas et mes enfants mineurs héritent de mon bien immobilier (résidence principale) et de mon prêt.....

il reste quoi ?

bien cordialement
 
ICF62 a dit:
n'est-on pas en train de mélanger "assurance emprunteur" et "garantie du prêt" ?

Oui !

Dans le cas d'école évoqué si la succession perçoit des revenus suffisants pour assurer les charges de l'emprunt; pas de problème.

Dans le cas contraire, du fait d'impayés résultant de cette insuffisance de capacité de remboursement, la banque sera, tôt ou tard, amenée à prononcer la déchéance du terme et à réaliser sa garantie.

L'immeuble restera propriété de la succession mais l'AV nantie disparaîtra de leur patrimoine pour rembourser le solde dû du crédit.

Alors qu'avec une assurance décès-invalidité le solde du crédit aurait été pris en charge par l'assureur cependant que le bien immobilier et l'AV nantie restaient dans le patrimoine des héritiers.

Ceci est expliqué ci-dessous :
Financer un investissement avec un crédit ou bien avec son épargne ? (2è partie)

Suite première partie

II) – Aspect « Prévoyance/Sécurité »

[lien réservé abonné]

Cdt
 
ICF62 a dit:
n'est-on pas en train de mélanger "assurance emprunteur" et "garantie du prêt" ?

Non !

On ne mélange pas. On dit simplement que pour qu'une banque accepte de se passer d'assurance emprunteur, il lui faut une sérieuse garantie en compensation.
 
Si; on mélange deux choses.

Une assurance vie nantie est une garantie réelle mobilière dont l'objectif est de couvrir la banque en cas de défaillances dans les remboursements.

Une assurance décès invalidité est - comme son nom l'indique - une assurance dont l'objectif n'est pas du tout de couvrir un risque de non remboursement mais celui de "prévoyance/sécurité" pour palier à un éventuel "accident de la vie".

De même que transformer une assurance décès-invalidité en garantie d'un risque de non remboursement serait un non sens, l'idée de transformer une telle assurance vie en garantie d'un risque "accident de la vie" détourne le produit de son objectif premier.

Cdt
 
hargneux a dit:
Perso en insistant bien et en faisant signer une lettre de décharge de responsabilité, jusqu'à 7 ans je pouvais me laisser convaincre, jamais au delà.

Ça c'est toujours bon à savoir.

Et cela pourrait amener à une solution intermédiaire : un prêt gigogne avec le premier sur 7 ans sans assurance et le second sur une plus longue période avec assurance. Maintenant, à voir si c'est viable économiquement pour moi... Et la banque ! :sourire:


Membre33312 a dit:
Son boulot est de rapporter de l'argent et de ne pas prendre de risques inutiles.
Membre33312 a dit:
Signer un crédit ne veut pas dire "gagner de l'argent" pour la banque. Ca veut dire "prendre un pari sur l'avenir". Un pari, on le prend si on juge que la rémunération compense le risque.
J'ai donc le même objectif que ma banque. :clin-oeil: Le plus dur cela va être de trouver le juste milieu.


Membre33312 a dit:
La stratégie du "je suis le client, pliez vous à mes exigences"

Ce n'est pas du tout mon état d'esprit. Je veux juste arriver à une solution gagnante-gagnante (j'adore cette expression). Et donc j'essaye d'envisager toutes les solutions car mon conseiller ne le fera pas à ma place.


Membre33312 a dit:
Dans une négociation commerciale, chacun doit faire un pas vers l'autre.

J'ai le choix entre deux solutions. Celle du paiement comptant pour une RP est plébiscitée par une majorité. Toutefois, je suis prêt à aller contre cette idée générale et à m'engager dans un prêt. Donc le pas, je le fais. Mais il ne faut pas non plus que je risque d'y perdre des plumes. Et avec l'assurance, je pense que ce n'est pas jouable comme le montre ta démonstration.


Aristide a dit:
Dans le cas d'école évoqué si la succession perçoit des revenus suffisants pour assurer les charges de l'emprunt; pas de problème.

Ce sera bien le cas d'école évoqué.
 
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