Bonsoir,
Je ne suis pas une spécialiste du marketing bancaire… mais j’ai travaillé avec beaucoup de ses représentants.
Je ne parlerai pas de la rentabilité directe de ce type de financement ; les taux sont certes élevés mais les ressources (argent acheté par la banque pour le prêter) le sont aussi… quant aux coûts de gestion (infrastructures, informatique, personnel,…), je n’en parle même pas.
La rentabilité (nette des pertes générées par le contentieux) est un sujet ultra confidentiel et aucune société ne communique sur ce thème. Mais on peut raisonnablement penser que, si ces sociétés travaillaient à perte, elles cesseraient de commercialiser ce produit.
Les gens de marketing mettent en avant la fidélisation du client et le fait de pouvoir, grâce à ce produit, rester en contact avec lui et être informé des événements qui interviennent dans sa vie.
Prenons le cas d’un prêt amortissable consenti par une société de crédit qui n’est pas le banquier habituel du client. Le client paie ses échéances par prélèvements ; si il change de domicile, personne ne le sait (tant qu’il paie ses échéances).
Après remboursement de son prêt, il est parfois difficile de le joindre par courrier ou par téléphone car il a peut-être déménagé.
Avec un crédit renouvelable (car c’est ainsi qu’il faut maintenant l’appeler), la société de crédit reste en contact permanent avec son client puisqu’elle lui adresse chaque mois un relevé de compte. Si le client change d’adresse (même sans communiquer la nouvelle), la société le sait... et fait tout pour le retrouver.
Chaque mois, elle peut communiquer avec son client en lui adressant des publicités ciblées en fonction de son profil (connu et mis à jour autant que possible). Elle est souvent rémunérée en fonction des retours que va générer cette publicité.
Les partenaires des sociétés de crédit (les grandes enseignes qui acceptent la carte proposée par l’établissement bancaire) sont prêts à payer très cher l’insertion d’une publicité sur un relevé de compte renouvelable.
Il s’agit aussi d’un type de crédit avec lequel il est bien plus facile de commercialiser des assurances (décès, IPT, perte de clés ou de papier d’identité) sur lesquelles les établissements de crédit sont commissionnés.
Souvent, les personnes qui demandent l’ouverture d’un crédit renouvelable le font parce que leur dossier a été refusé par leur banquier ; il est donc d’autant plus facile de leur vendre une assurance facultative… comme si elle était obligatoire.
Il faut donc distinguer la rentabilité directe (crédits de faible montant et frais de gestion importants) et la rentabilité indirecte (les commissionnements des partenaires).
Vous évoquez le taux de risque mais il faut savoir que les pertes enregistrées sur des dossiers de crédit renouvelable ne sont pas plus élevées que celles relatives aux prêts amortissables. Les méthodes des services recouvrement de ces sociétés sont en effet très efficaces (mais c’est un autre sujet

).