Credit revolving

Floriane

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Pourquoi les banques commercialisent le credit revolving?

Qu'est-ce que ça leurs apportent? Des commissions chez les commerçants mais ce n'est pas suffisant pour générer du PNB? Des taux d'intérets élevés mais est-ce suffisant? Est-ce pour le développement de l'économie sachant le taux de risque de ce produit?

En quoi exactement y trouvent-elles un intéret?

Merci à tous de donner votre avis.

Floriane.
 
Le fait d'avoir en permanence une ligne de crédit pré-accordée se paye par le taux en effet, de la même façon que l'est une autorisation de découvert ou un simple découvert avec les agios. C'est ce taux et éventuellement celui de l'assurance qui renforce un peu le PNB. C'est la source du PNB. Le risque est également présent mais plus que largement compensé par le taux, car le taux de casse sur les crédits de ce genre est bien plus faible qu'on ne le pense. Et le risque n'apparait qu'à compter du moment ou le crédit est activé, la banque qui octroi cette ligne à un client lui fait confiance, elle préférera toujours qu'il possède un contrat de ce genre chez elle que chez le concurrent, car elle sait que même si il est faiblement utilisé, elle bénéficiera de ce PNB.

Le problème des cas de crédits renouvelables sources de situations critiques ne vient pas forcément de ceux octroyés par les banques dites "classiques" mais bien souvent par des organismes de crédits et des crédits qui sont souscrit sur le lieux de ventes et commercialisés sans la moindre connaissance du client, le plus souvent avec le stricte minimum de vérification, en conclusion des crédits qui même s'ils sont renouvelables, une banque classique aurait refusée d'accorder, dans son intérêt comme celui de son client (j'ai volontairement placé l'intérêt de la banque avant celui du client pour éviter les retours des mauvaises langues ;) puis après les deux sont liés).

Le crédit renouvelable est une très forte source de PNB et le taux de casse est faible, mais ce crédit a été très très mal commercialisé, trop d'acteurs y ont eu accès pour le vendre, principalement les sociétés de financement filliales des sociétés de grande distribution et aussi au départ quelques filiales de banques spécialisées dans ce genre de crédit (les deux ayant souvent été liées l'une à l'autre, l'un apportant la compétence et le second la clientèle).

Dans le fond ce crédit n'est pas forcément idiot ou dangereux, mais il faut qu'ils soit bien vendu et expliqué. Je pense que la seule solution efficace serait la mise en place du fichier positif sur les crédits, c'est le seul moyen réel de contrer ce problème, l'interdiction n'aurait pas forcément de réelles efficacité car un palliatif serait vite trouvé.

Ce que je ne comprends pas par contre c'est que le principal opposant à ce fameux fichier positif, c'est le lobby bancaire, et là j'ai du mal à saisir la raison de cette opposition, peut être l'aveu qu'en l'état, la situation reste suffisamment rentable pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y changer quoi que ce soit, car derrière les sociétés de crédits il y a presque toujours une banque nationale.
 
Dernière modification:
Bonsoir,

Je ne suis pas une spécialiste du marketing bancaire… mais j’ai travaillé avec beaucoup de ses représentants.

Je ne parlerai pas de la rentabilité directe de ce type de financement ; les taux sont certes élevés mais les ressources (argent acheté par la banque pour le prêter) le sont aussi… quant aux coûts de gestion (infrastructures, informatique, personnel,…), je n’en parle même pas.
La rentabilité (nette des pertes générées par le contentieux) est un sujet ultra confidentiel et aucune société ne communique sur ce thème. Mais on peut raisonnablement penser que, si ces sociétés travaillaient à perte, elles cesseraient de commercialiser ce produit.

Les gens de marketing mettent en avant la fidélisation du client et le fait de pouvoir, grâce à ce produit, rester en contact avec lui et être informé des événements qui interviennent dans sa vie.

Prenons le cas d’un prêt amortissable consenti par une société de crédit qui n’est pas le banquier habituel du client. Le client paie ses échéances par prélèvements ; si il change de domicile, personne ne le sait (tant qu’il paie ses échéances).
Après remboursement de son prêt, il est parfois difficile de le joindre par courrier ou par téléphone car il a peut-être déménagé.

Avec un crédit renouvelable (car c’est ainsi qu’il faut maintenant l’appeler), la société de crédit reste en contact permanent avec son client puisqu’elle lui adresse chaque mois un relevé de compte. Si le client change d’adresse (même sans communiquer la nouvelle), la société le sait... et fait tout pour le retrouver.

Chaque mois, elle peut communiquer avec son client en lui adressant des publicités ciblées en fonction de son profil (connu et mis à jour autant que possible). Elle est souvent rémunérée en fonction des retours que va générer cette publicité.

Les partenaires des sociétés de crédit (les grandes enseignes qui acceptent la carte proposée par l’établissement bancaire) sont prêts à payer très cher l’insertion d’une publicité sur un relevé de compte renouvelable.

Il s’agit aussi d’un type de crédit avec lequel il est bien plus facile de commercialiser des assurances (décès, IPT, perte de clés ou de papier d’identité) sur lesquelles les établissements de crédit sont commissionnés.

Souvent, les personnes qui demandent l’ouverture d’un crédit renouvelable le font parce que leur dossier a été refusé par leur banquier ; il est donc d’autant plus facile de leur vendre une assurance facultative… comme si elle était obligatoire.

Il faut donc distinguer la rentabilité directe (crédits de faible montant et frais de gestion importants) et la rentabilité indirecte (les commissionnements des partenaires).

Vous évoquez le taux de risque mais il faut savoir que les pertes enregistrées sur des dossiers de crédit renouvelable ne sont pas plus élevées que celles relatives aux prêts amortissables. Les méthodes des services recouvrement de ces sociétés sont en effet très efficaces (mais c’est un autre sujet :clin-oeil:).
 
Vanille95 a dit:
Les méthodes des services recouvrement de ces sociétés sont en effet très efficaces (mais c’est un autre sujet :clin-oeil:).

C'est vrai que sur ce point il faudrait légiférer, et condamner les initiateurs de ce type de méthodes indignes.
 
Prolapsus a dit:
C'est vrai que sur ce point il faudrait légiférer, et condamner les initiateurs de ce type de méthodes indignes.
Prolapsus, je ne voudrais pas être désagréable mais, si à chaque fois qu’il y a dysfonctionnement quelque part, tu proposes de légiférer… tu vas ressembler à un petit bonhomme que nous connaissons tous. :clin-oeil:

Plus sérieusement, il existe une abondante législation sur le sujet qui réprime l’immense majorité des pratiques que tu qualifies à juste titre d’indignes ; le problème est de faire appliquer cette législation et de prouver qu’elle n’est pas toujours respectée.

Dans beaucoup de cas, le débiteur ne connaît pas cette législation et c’est pour cette raison qu’il fait l’objet de tant de mauvais traitements (recouvrement de créances forcloses, harcèlement téléphonique, trahison du secret professionnel par communication à des tiers de sa situation,…).
 
Désolé, je dois faire une crise d'adolescence tardive comme notre seigneur ;).
 
Bonjour,

Prolapsus a dit:
Ce que je ne comprends pas par contre c'est que le principal opposant à ce fameux fichier positif, c'est le lobby bancaire, et là j'ai du mal à saisir la raison de cette opposition, peut être l'aveu qu'en l'état, la situation reste suffisamment rentable pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y changer quoi que ce soit, car derrière les sociétés de crédits il y a presque toujours une banque nationale.

La raison est toute simple; elle émane surtout des Etablissements ayant les plus fortes part de marché.

En effet leur crainte (justifiée ou non ???) est qu'un tel fichier positif permette à des concurrents de "cibler" des prospects et qu'en fait ce fichier "risques" puisse être détourné à des fins commerciales.

Vanille95 a dit:
Je ne parlerai pas de la rentabilité directe de ce type de financement ; les taux sont certes élevés mais les ressources (argent acheté par la banque pour le prêter) le sont aussi… quant aux coûts de gestion (infrastructures, informatique, personnel,…), je n’en parle même pas.
La rentabilité (nette des pertes générées par le contentieux) est un sujet ultra confidentiel et aucune société ne communique sur ce thème. Mais on peut raisonnablement penser que, si ces sociétés travaillaient à perte, elles cesseraient de commercialiser ce produit.

Je vais peut-être vous surprendre mais le risque final est nul dans ce type de produit.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que les Etablissements qui le distribuent fixe à priori le "taux de casse" disons 1% pour l'exemple (qui reste fictif).

Le taux de la ressource étant évalué ainsi que les frais de gestion la banque y ajoute la marge souhaitée.

Supposons que ce total fasse 17%.

Eh bien, en fait, le taux réel client sera de 17% + 1% de pertes supposées = 18%

Cordialement,
 
C'est un peu le cas de tous les crédits, la marge prise tient compte du risque statistique des impayés prévisionnels, c'est ainsi que les bons payeurs paient pour les mauvais à travers du taux qu'on leur applique.
 
Que veut dire taux de casse?

D'aprés ce que tu dis, le fait que le taux du crédit renouvable soit élevé rapporte du PNB?

Je ne pensais pas ça, dans la mesure où l'utilisation de ce crédit doit se faire avec une courte durée (dans sa meilleure utilisation), cela représente peu. Aprés, à nuancer, puisque si on le fait souscrire à un nombre élevé de client, le pnb généré est proportionnel.

Je pensais, en effet, que je fais octroyer un crédit permanent dans la mesure où il est renouvable, était la raison qui poussait les banques à le commercialiser. Qu'elles trouvaient un intéret dans ce principe.
 
La marge est certes supposée absorber le risque.

Mais dans les crédits renouvelables et assimilés, la marge souhaitée (marge cible) est d'abord ajoutée au coût estimé de revient (coût ressource + coût gestion) et le "taux de casse présumé" est encore ajouté à la suite si bien que la marge nette cible de la banque est quasiment toujours atteinte.
 
Floriane a dit:
Que veut dire taux de casse?
Jargon technique pour dire "Taux de pertes"

D'aprés ce que tu dis, le fait que le taux du crédit renouvable soit élevé rapporte du PNB?
Ne pas confondre chiffre d'affaires (Produit Net Bancaire pour une banque) et bénéfices (marge bancaire)

Un taux élevé ne signifie pas forcément marge élevée

La marge est un résultat :
En simplifiant:
Taux marge = Taux emprunteur - (Taux coût ressources + Taux coût gestion + Taux Pertes)

Je pensais, en effet, que je fais octroyer un crédit permanent dans la mesure où il est renouvable, était la raison qui poussait les banques à le commercialiser. Qu'elles trouvaient un intéret dans ce principe.
Il y a un effet:
+ Nombre de contrats ouverts
+ Montants utilisés
+ Durées utilisées
+ Taux pratiqués
+ Coûts de revient
+ Taux de pertes
C'est la combinaison de tous ces paramètres qui aboutit à un résultat et plus les 4 premiers items sont importants et, inversement, moins les 2 derniers le seront, plus la marge bénéficiaire en euros (Produit Net Bancaire) sera élevée.

Cdt
 
ok.

Ce n'est pas très compréhensible pour moi tout ça.

Je débute en tant que conseillère, et mon agence doit développer ses cartes à crédit renouvable et je voulais savoir pourquoi c'était si important pour elle.

Je suis en formation et je dois traiter ce sujet.
 
Floriane a dit:
Pourquoi les banques commercialisent le credit revolving?

comme l'a dit Prolapsus, c'est un produit utile mais mal distribué, et parfois par des entreprises sans vergogne qui ne prenne le soin de rien vérifier.

La derniere fois que j'ai rempli une demande de credit renouvelable, on ne m'a rien demandé sur mon endettement en cours, ou meme mes prets immo.
On m'a demandé si j'etais locataire ou proprietaire. J'ai répondu expres ni l'un ni l'autre en leur précisant que j'etais en accession a la propriété (proprio mais avec un gros crédit sur le dos). Ca ne leur a pas non plus aiguisé la curiosité et ils m'ont accordé mon crédit renouvelable sans sourciller.
 
ZRR_pigeon a dit:
, c'est un produit utile mais mal distribué, et parfois par des entreprises sans vergogne qui ne prenne le soin de rien vérifier.
Quelle importance puisque la perte finale est infime ? :clin-oeil:
 
Vanille95 a dit:
Quelle importance puisque la perte finale est infime ? :clin-oeil:

la perte *financière* finale est infime OK.
Mais qu'en est-il de toutes les souffrances psychologiques qu'il provoque ?
Dans les conditions actuelles, je ne considère pas que ce produit soit bénéfique a la population.
 
Je ne juge pas le produit... j’essaie seulement d’expliquer ce que j’ai constaté à force de travailler dans l’arrière-cuisine de nombreux établissements.

On vous dira : pourquoi dépenser du temps et de l’argent à enquêter sur un client alors que nous aurons en temps utile les moyens de le faire payer ? :clin-oeil:

Moi, je ne fais pas de morale... et je comprends très bien cette approche basée sur la rentabilité de l’opération.

Le problème du crédit renouvelable est que le prêteur n’a pas toujours la visibilité suffisante sur l’endettement du client même si celui-ci complète très minutieusement la demande de prêt (sans mentir).

Je prends un cas extrême (qui n’est pas une hypothèse d’école) :
Une personne dispose de 10 lignes de compte renouvelable pour environ 200.000 euros... qu’elle n’utilise pas. Elle a seulement souscrit à tous ces contrats pour bénéficier selon le cas, d’opérations 3 fois sans frais, du parking gratuit, ou d’autres avantages comme les sociétés savent en proposer.

Quand cette personne va signer son 11ème contrat, elle affirmera qu’elle n’a aucun endettement (rien à rembourser)... ce qui est exact. Sauf que, si elle perd la tête et qu’elle tire sur toutes les lignes en même temps... ce sera la catastrophe.
 
Vanille95 a dit:
Quand cette personne va signer son 11ème contrat, elle affirmera qu’elle n’a aucun endettement (rien à rembourser)... ce qui est exact. Sauf que, si elle perd la tête et qu’elle tire sur toutes les lignes en même temps... ce sera la catastrophe.

Dans ce cas, il y aura "casse" mais ce n'est pas si grave, ce n'est que de l'argent. Et puis la banque pourra se servir sur sa maison, sa voiture. Un SDF de plus, c'est tout.
 
Bonjour,

le dernier post de Vanille m'intéresse car je suis dans ce cas où j'ai souscrit à une "carte" chez un grand magasin suédois afin d'obtenir un bon de réduction assez conséquent.
Je pensais que c'était une carte de fidélité, quand j'ai compris en lisant toute la paperasse qu'il s'agissait en réalité d'une carte de crédit avec un montant associé débloquable à tout moment.

Je ne compte bien entendu pas utiliser de crédit à la consommation (je suis du type :"si je n'ai pas les moyens, je n'achète pas, hormis dans le cadre d'un appartement ou d'une voiture"), et du coup j'aimerais connaître les conséquences que cela pourrait avoir pour moi d'avoir souscrit à cela.

Je compte clôturer mon adhésion à cette carte une fois le bon d'achat utilisé, et du coup je me demandais si l'on était vraiment gagnant en souscrivant à une carte (même en la clôturant juste après) afin d'obtenir un rabais.

Pourrais-tu également développer lorsque tu dis : "Sauf que, si elle perd la tête et qu’elle tire sur toutes les lignes en même temps… ce sera la catastrophe"?

Merci.
 
americ1 a dit:
du coup j'aimerais connaître les conséquences que cela pourrait avoir pour moi d'avoir souscrit à cela.
Aucune tant que le crédit n'est pas utilisé. Il faut aussi vérifier si cette carte est gratuite.
americ1 a dit:
Pourrais-tu également développer lorsque tu dis : "Sauf que, si elle perd la tête et qu’elle tire sur toutes les lignes en même temps… ce sera la catastrophe"?
Si on part du principe que cette carte est gratuite et qu’elle apporte quelques avantages annexes
  • Réductions sur l’achat de certains articles
  • Paiement en 3 fois sans frais
  • Parking gratuit (dans les endroits où il en coûte 5 euros de l’heure, c’est un vrai cadeau)
Pourquoi s’en priver ? Il appartient à chacun d’arbitrer.

Quand je dis qu’il ne faut pas perdre la tête, c’est qu’à chacune de ces cartes est associée une ligne de crédit renouvelable et, quand on dispose de beaucoup de cartes, le total de ces lignes de crédit peut représenter des sommes importantes.

Quand l’autorisation est donnée par la société de crédit, l’emprunteur peut tirer sur ces lignes à n’importe quel moment ; on ne lui demandera rien.

Il va sans dire que, si l’emprunteur dispose de 200.000 euros auprès de plusieurs établissements, rien ne lui interdira d’utiliser la totalité des plafonds. Et, rembourser 200.000 euros avec un taux à plus de 20% au moyen de la mensualité minimum prévue par les contrats… permet de s’endetter sur 100 ans au moins ! :cri:

C’est pour cela que je disais que ce serait la catastrophe.

Je connais des personnes qui ont au moins 20 cartes différentes depuis des années et qui n’ont jamais utilisé un centime de crédit ; de là à dire que tout le monde peut vivre ainsi, c’est une autre histoire…

Avec les dispositions de la réforme du crédit à la consommation qui entreront en vigueur le 1er mai prochain (nouvel art. L311-16 du code de la consommation), les crédits renouvelables qui n’auront enregistré aucune utilisation durant 2 ans (contre 3 actuellement) seront résiliés (sauf si l’emprunteur demande expressément leur reconduction).

La souscription de tels contrats uniquement pour bénéficier des avantages annexes sera donc moins intéressante sur la durée mais rien n'empêche de signer un contrat pour profiter des avantages durant quelques mois.
 
Alors réponse courte : source de revenu pour le banquier.

Au-dessus de 5000€ c'est un vrai jackpot pour le banquier, une rentrée de 100 euros par mois les premiers mois.
 
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