Aristide a dit:
Non; je ne partage pas votre analyse.
Si la volonté avait été d'écarter les encours antérieurs à la loi ladite loi l'aurait précisé.
Or, n'étant pas le cas, tous les encours sont à considérer.
Cdt
Je crois que nous ne sommes pas en contradiction.
Et je crois aussi que vous prenez une position trop restrictive de l'interprétation d'un texte, fût-il de loi.
Soit un 1er assureur qui prendrait tous les encours (avant / après la loi)
Il prend ainsi nécessairement autant (si pas d'encours avant)
ou plus d'encours (s'il y a des encours de crédit souscrits avant la loi) que le 2nd assureur.
Donc en faisant cela :
a- il respecte l'esprit de la loi - je partage votre avis
b- il est
plus strict puisqu'il atteindra plus vite 200k seuil au-delà duquel il sera autorisé à exiger un questionnaire médical
Soit un 2nd assureur qui ne prendrait que les encours après la loi
Il prend ainsi nécessairement autant (si pas d'encours avant)
ou moins d'encours (s'il y a des encours de crédit souscrits avant la loi) que le 1er assureur.
Donc en faisant cela, le 2nd assureur :
a- fait une interprétation de la loi qui n'est pas celle qui vient le plus intuitivement à la lecture - je partage là encore votre avis
b- est
plus généreux pour l'emprunteur puisqu'il atteindra moins vite 200k, prenant moins d'encours en compte, seuil au-delà duquel de la même façon il sera autorisé à exiger un questionnaire médical
La 2ème interprétation est donc sans doute tirée par les cheveux, je vous l'accorde bien volontiers. Elle est sans doute plus rare. Je vous l'accorde bien volontiers. La 1ère interprétation est très certainement l'interprétation générale et la plus commune. Je vous l'accorde bien volontiers.
Mais, cette 2ème interprétation est plus généreuse pour l'emprunteur puisqu'elle lui permet d'être moins vite soumis à un questionnaire médical. Elle va donc dans le sens de l'emprunteur.
Et je ne vois rien dans le texte du code des assurances qui s'oppose à cette 2nde interprétation - certes moins naturelle, mais qui n'est absolument pas contraire au texte - ou alors, je vous mets au défi de me montrer ce qui, dans le texte, empêche d'avoir cette 2nde interprétation. Gageons que vous ne trouverez pas, car rien ne l'empêche justement. Car, pour reprendre votre raisonnement, si le législateur avait voulu interdire cette 2nde interprétation, il l'aurait fait. Or il ne l'a pas fait. Il est bien évident par ailleurs que rien n'empêche d'interpréter une loi de plusieurs façons si sa rédaction le permet (que son ambiguïté soit volontaire ou involontaire, peu importe, c'est un autre débat) et tant que rien ne vient empêcher cette double interprétation (précision réglementaire ou législative apportée par un texte ultérieur ; jurisprudence ; recommandation d'une autorité administrative ; réponse ministérielle ...). Différents acteurs de la société peuvent tout à fait interpréter un texte différemment jusqu'à ce que quelqu'un les mette - ou pas - d'accord. Et si les deux interprétations arrangent tout le monde, dans certains cas elles peuvent même fort bien coexister éternellement sans que personne ne les remette en cause ni l'une ni l'autre et n'y trouve à redire si personne n'a intérêt à le faire.
De plus, comme cette 2nde interprétation va dans le sens de l'emprunteur, on voit mal qui pourrait se lever et aller reprocher à l'assureur qui ferait cette 2nde interprétation d'avoir fait ce choix. Pour quoi le lui reprocherait-on ? Pour contraindre plus les emprunteurs ? Qui voudrait faire cela ?
Enfin, ce qui est certain, c'est que cette seconde interprétation a été adoptée par au moins un assureur. Je l'ai vue pratiquer. Vous n'êtes pas obligé de me croire, et je vois que vous n'en avez pas très envie. Mais je vous le certifie, c'est une certitude. C'est peut-être une position minoritaire, ça je n'en sais rien et ne suis pas en mesure de le dire. Mais c'est une position qui existe bel et bien à ce jour. Sera-t-elle suivie par d'autres ? Mystère. Sera-t-elle suivie longtemps ? Mystère.