Bonjour,
michel74 a dit:
Mon prêt date de 2004, la méthode lombarde a été décelée par un expert parce que suite au refus de ma banque d'appliquer le taux libor négatif, j'ai fait vérifier mon contrat par un expert via un avocat, et, c'est là ou a été découverte l'année lombarde, que seul un expert pouvait déceler. Je continue mon action pour assigner ma banque.
Du fait de la complexité des calculs (et des textes dont ils découlent !!!) j suis d'accord pour que la découverte d'un TEG erroné ne soit pas à la portée d'un emprunteur lambda et, nécessitant donc l'intervention d'un "expert" la prescription de 5 ans démarre à partir du rapport dudit expert.
Mais il me semble d'abord utile de rappeler que ce n'est pas à partir d'un TEG que l'on peut voir si le calcul des intérêts compris dans les échéances est fait suivant l'une des deux méthodes légales que sont la méthode "exact/exact" ou la méthode "du mois normalisé" ou celle illégale dite "lombarde" (= mois de 30 jours/année civile de 360 jours).
En effet c'est bien l'inverse qui est vrai c'est à dire que si les intérêts compris dans les échéance sont calculés sur 360 jours le TEG est alors réputé inexact.
Partant de là il y a deux possibilités; ou bien le contrat mentionne clairement que ce calcul est ainsi fait et là il n'existe aucune ambiguïté et une procédure a toutes les chances d'aboutir favorablement pour l'emprunteur.
Mais, seconde possibilité, le contrat ne précise pas la méthode de calcul ("coup de chapeau" au passage à nos avisés énarques et autres parlementaires qui nous "pondent" ces textes aussi alambiqués qu'imprécis !!!)
Dans ce cas il devient nécessaire de démonter le prétendu mauvais calcul de la banque.
Et là, ce cas de figure se divise lui même en deux possibilités que je reprendrai ci-dessous mais, à ce stade, il faut se poser la question de l'impérative utilité d'un "expert".
=> Supposons un prêt de 100.000€ à 3% dont la première échéance se situe dans un mois de 30 jours sur une année de 365 jours.
Premier cas : il n'y a que des mois entiers c'est à dire pas d'intérêts intercalaires dus à un différé/anticipation et pas de première échéance minorée ou majorée du fait d'un décalage avancé ou retardé du premier prélèvement.
=> Calcul des intérêts de la première échéance :
+ Méthode "exact/exact" (légale) = 100.000€ x 3% /365 x 30 = 246,58€ (arrondi au plus proche - ajustement en fin de prêt)
Les intérêts des autres mois seraient calculés avec 28, 29, 30 ou 31 jours, à partir du capital restant dû, sur toute la durée du prêt .
+ Méthode "Mois normalisé (légale) = 30,41666...66 = 365j/12" = 100.000 x 3% /365 x (365/12) =
250€
Les intérêts de tous les autres mois seraient calculés ainsi à partir du capital restant dû.
+ Méthode "lombarde" (illégale) = 100.000€ x 3% /360 x 30 =
250€
Dès lors une remarque :
L'on voit que la méthode légale "du mois normalisé" et la méthode illégale "lombarde" donne exactement le même résultat; cherchez la logique...???...!!!
En l'absence de précision dans le contrat il sera donc impossible de démontrer laquelle a été utilisée par la banque.
Second cas : Du fait d'un premier prélèvement avancé la première échéance est minorée les intérêts n'étant dus que pour 20 jours par exemple.
+ Méthode "exact/exact" (légale) = 100.000€ x 3% /365 x 20 =
164,38€
+ Méthode "Mois normalisé (légale) = 30,41666...66 = 365j/12"
Impossible à utiliser
+ Méthode "lombarde" (illégale) = 100.000€ x 3% /360 x 20 =
166,67€
Dans ce cas, même en l'absence de précision dans le contrat, il sera donc facile de démontrer laquelle a été utilisée par la banque.
=> Mais une question :
A partir du moment ou un emprunteur sait faire une multiplication et une division il semble que dès la réception de son tableau d'amortissement où - outre le taux de l'emprunt - apparaissent le capital restant du au mois le mois et les intérêts calculés également mois par mois n'est-il pas en mesure de vérifier lui même si la base de temps utilisée est 360 jours ou non ???
Dans ce cas l'impérative utilité d'un expert ne semble pas évidente...............ce qui changerait tout par rapport au délai de prescription de 5 ans............que les juges pourraient donc faire remonter à la date de réception du tableau d'amortissement.
Autre remarque.
Page 82 ci-dessus j'ai joint un exemple de calculs sur un prêt de 200.000€ amortissable sur 20 ans au taux de 3% et avec 10.000€ de frais divers.
Les intérêts ont d'abord été calculés par la méthode "lombarde" puis par la méthode "exact/exact".
Résultats :
+ En 20 ans 4,04€ d'intérêts en plus avec la méthode lombarde
+ Différence de TEG = 0,00012%
Question:
Intentez vous une action sur la base du code de la consommation (= offre de prêt) ou sur celle du code civil (= acte de prêt) ?
Dans le premier cas c'est le juge qui décide de la sanction.
Par exemple, dans le cas d'école ci-dessus, il pourrait décider de seulement pénaliser la banque à hauteur du préjudice subi ???
Remarque :
Dans cet exemple l'incidence sur le TEG n'est sensible qu'à partir de la quatrième décimale.
Or, à raison ou à tort (?) la jurisprudence estime qu'une erreur inférieure 0,01% n'est pas une erreur ???
Cdt