Imaginez : alors que vous êtes locataire, vous recevez un courrier d'une banque qui n'est pas la vôtre, vous enjoignant de régler la somme de 320 000 euros correspondant aux échéances d'un prêt immobilier. Simple erreur ? C'est ce que pensait Virginie, dont l'identité avait en fait été usurpée. Les escrocs se sont servis de son nom pour souscrire un crédit immobilier auprès de la Banque Palatine.

Et elle n'est pas la seule à avoir vécu cette mésaventure. Entre 2014 et 2017, pas moins de 96 crédits immobiliers frauduleux ont été accordés par la Banque Palatine, pour un préjudice estimé à 18 millions d'euros, selon une information rapportée par Le Parisien. Or, ces « propriétaires » qui n'ont rien demandé à personne et ne peuvent pas revendre ce bien qu'ils ne possèdent pas vraiment, se retrouvent parfois en grave difficulté financière et voient tous les ans le fisc réclamer certaines taxes, à l'image de la taxe foncière.

Identité usurpée ou utilisation de prête-nom

Mais alors, comment les arnaqueurs ont-ils fait ? Après avoir usurpé l'indentité de personnes lambda ou recruté des gens pour servir de prête-nom moyennant le versement d'une somme allant jusqu'à 30 000 euros, les dossiers de crédit étaient montés sur la base de documents falsifiés, comme des fausses fiches de paye ou encore de faux avis d'imposition. Une fois les dossiers complets, ils passaient entre les mains de deux chargés de clientèle de la Banque Palatine, soupçonnés d'être de mèche avec les escrocs.

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Ces derniers, licenciés après la découverte des faits, jurent qu'ils n'avaient pas les moyens de vérifier l'authenticité des justificatifs. Ils seront tous les deux jugés pour « escroquerie en bande organisée ». Une notaire basée dans l'Orne, qui validait les transactions frauduleuses et par qui transitaient les fonds, sera de son côté jugée pour blanchiment aggravé. Un homme de 67 ans, surnommé « Patoche » et qui a reconnu être à la tête de ce réseau d'aigrefins, sera également jugé à la fin de l'année.