Après une année 2024 difficile marquée par un ralentissement du crédit immobilier, l'assurance emprunteur est entrée en 2025 dans une phase de reprise mesurée, selon le dernier baromètre de MetLife Assurance Emprunteur, réalisé avec l'institut CSA auprès de 200 professionnels de la distribution. Selon ces derniers, la relance de la production de prêts, combinée à une diminution des résistances bancaires à la délégation, redonne espoir au secteur.

L'étude révèle que l'assurance emprunteur représentait désormais 10 % de l'activité des courtiers, contre 8% un an plus tôt. Ce léger rebond témoigne d'un retour de confiance, même si les volumes restent en deçà de la période d'avant-crise. Le redémarrage du crédit immobilier — aidé par une baisse des taux et un regain d'intérêt des ménages — sert de moteur à cette dynamique.

Parmi les faits marquants : la délégation d'assurance (choix d'un contrat externe à celui proposé par la banque) a repris la tête des parts de marché, avec 51% des contrats en 2025 contre 49% pour la substitution classique. Cette évolution s'inscrit dans la continuité de la loi Lemoine, qui a renforcé la liberté de choisir son assureur.

Des emprunteurs encore assez peu concernés par le changement d'assurance

Cependant, les emprunteurs ne sont pas tous encore attentifs : 39% des professionnels estiment que leurs clients ne sollicitent pas spontanément un changement d'assurance, souvent par méconnaissance des économies possibles.

Sur le plan tarifaire, l'écart reste significatif : les offres groupées sont en moyenne 2 à 4 fois plus coûteuses que les contrats externes à garanties équivalentes. À long terme, sur un prêt de 20 ou 25 ans, ce surcoût peut représenter plusieurs milliers d'euros. Le temps joue en faveur du changement : plus tôt la délégation ou la substitution est effectuée après la signature du prêt, plus les gains potentiels sont élevés, car l'assurance se calcule sur le capital restant dû.

L'accélération de la digitalisation est un autre marqueur fort de 2025. Les principaux assureurs ont mis en place des parcours de souscription simplifiés : signature électronique, suppression ou allègement du questionnaire de santé pour certains montants, simulation instantanée en ligne. Ces usages facilitent la comparaison et incitent à agir. Du côté emprunteur, la loi Lemoine a permis de franchir une étape : changer d'assurance à tout moment est maintenant possible, sans attendre la date anniversaire du contrat initial.

Assurance emprunteur : trois ans après la Loi Lemoine, une révolution qui se fait encore attendre