Les taux de crédit immobilier vont-ils continuer à baisser ? Pour rappel, ces derniers, qui avaient atteint 4,5% en moyenne sur 20 ans fin 2023, ont connu une lente mais régulière décrue tout au long de l'année 2024, pour s'établir à 3,33% en moyenne mi-novembre 2024 selon le courtier Meilleurtaux.
« Les taux d'intérêt du crédit immobilier ont pas mal baissé, ils étaient à plus de 4%, on est à 3,5% en moyenne », confirmait sur France Inter il y a quelques jours le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Selon lui, « les banques ont aujourd'hui la volonté de prêter ». Les emprunteurs ayant un projet immobilier ne devraient donc pas hésiter à « aller tester les banques, c'est le moment d'aller les mettre en concurrence pour avoir les taux les plus bas possibles ».
Les taux à 1%, de l'histoire ancienne ?
La baisse étant continue depuis plusieurs mois, faut-il attendre encore pour espérer revenir à des taux très bas, à l'image de ceux négociés entre 2020 et 2022 ? Pour François Villeroy de Galhau, « on ne retrouvera pas les taux d'intérêt exceptionnellement bas, entre 1 et 1,5%, qu'on avait au moment du Covid ». Mieux vaudrait donc s'y prendre dès maintenant.
Une analyse partagée par Maël Bernier, directrice de la communication chez Meilleurtaux. « Les banques font aujourd'hui de gros efforts pour prêter. Si décembre, qui est un mois traditionnellement calme, devrait marquer une pause, on pourrait voir un coup de boost en janvier sur les taux. Mais alors que les OAT sont toujours à 3,15% aujourd'hui, les banques ne pourront pas descendre beaucoup plus. »
Les banques se basent en effet sur les OAT, soit les obligations assimilables du Trésor à 10 ans, c'est-à-dire le taux fixe auquel l'Etat français emprunte sur une décennie, pour calculer les taux de crédit immobilier. Au 18 novembre, le taux de ces dernières est toujours supérieur à 3% (3,11%). Difficile donc, voire impossible pour les banques de continuer à baisser leurs taux de crédit immobilier.
« Si les taux de crédit poursuivent leur mouvement de baisse, celui-ci tend à ralentir notamment dans les banques qui ont déjà beaucoup baissé leurs taux ces derniers mois. Ainsi on pourrait aller vers une stabilisation dans les prochaines semaines, aux alentours de 3,3% sur 20 ans, avant une année 2025 sur laquelle on manque encore de visibilité, confirme de son côté Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer. En tous cas, rien ne sert d'attendre de plus fortes baisses des taux, c'est le moment de passer à l'acte » complète-t-elle.