Bonjour,
Je pense vous avoir convaincu que le glyphosate, en lui-même, échappe à la notion de dangerosité.
Ce qu’il est fondamental de comprendre, c’est que si vous vaporisez du glyphosate pur — c’est-à-dire sous forme de sel — vous n’obtiendrez aucun effet sur la plante.
Pour que le glyphosate devienne actif, il faut lui ajouter un surfactant, autrement dit un tensioactif.
C’est pourquoi, à partir de maintenant, je ne parlerai plus de glyphosate, mais de Roundup.
Le Roundup est-il dangereux ?
Je suis bien incapable de vous répondre de manière catégorique, et voici pourquoi.
Il y a plus de cinq ans, lorsque le Roundup a été interdit à la vente pour les particuliers en France, il existait déjà 18 formulations différentes de ce produit.
Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, on recense environ 400 variantes de Roundup, toutes différentes sur le plan de leur composition chimique.
Rappelez-vous : pour démontrer que le glyphosate n’est pas cancérogène, une équipe de dix chercheurs, dont Bernard Salles, a mis cinq ans à mener son étude à terme.
Faites le calcul : étudier 400 formules de Roundup différentes de manière rigoureuse est tout simplement irréalisable.
Quelle est la composition exacte des tensioactifs utilisés ?
Là encore, je ne peux vous répondre de façon précise.
On peut cependant classer les Roundup en deux grandes catégories : ceux contenant du POEA, et ceux qui n’en contiennent pas.
Le POEA (PolyEthoxylated Tallow Amine) est une substance complexe composée d’amines grasses éthoxylées, structurée autour d’une amine aliphatique associée à des chaînes d’oxyde d’éthylène.
Le POEA n’est pas officiellement classé comme cancérogène par les grandes agences internationales de santé (telles que l’IARC ou l’ECHA), mais il suscite de vives inquiétudes, notamment en toxicologie cellulaire et environnementale.
Le POEA a d’ailleurs été retiré de nombreuses formulations autorisées dans plusieurs pays de l’Union européenne, en raison de ses risques potentiels pour la santé humaine et l’environnement.
Des alternatives existent, comme les alkylpolyglucosides, plus biodégradables, ou certains ammoniums quaternaires.
Pour améliorer la stabilité dans le temps et la pénétration du produit dans la plante, les fabricants ajoutent également des alcools et des glycols.
Pour avancer, je vais vous donner un exemple d’un Roundup que je considère comme totalement inoffensif.
Avant de partir à la retraite, j’ai préparé moi-même deux litres de glyphosate sous forme de sel.
Avant utilisation, j’y ajoute un tensioactif de ma propre fabrication, élaboré à partir de substances sans aucun danger — notamment du savon, mais je n’en dirai pas plus.
Hier encore, j’en ai donné à un ami.
Je n’ai pas réalisé d’étude rigoureuse, mais disons que ma préparation est largement comparable à celle du Roundup vendu à l’époque chez Jardiland.
À titre informatif, le dosage généralement utilisé par les agriculteurs est de 6 litres pour 1 000 litres d’eau.
Mais encore faut-il préciser de quel Roundup il s’agit !
À la suite des nombreux procès, Bayer propose désormais plusieurs Roundup « écolos », sans POEA.
Pour conclure, voici un exemple inquiétant.
Je ne donnerai pas de localisation précise, mais cela se passe dans la région de Carcassonne.
Un village est traversé par un cours d’eau, le divisant en deux.
D’un côté, il n’y a qu’un seul viticulteur ; de l’autre, plusieurs.
Il y a une dizaine d’années, tous ont traité leurs vignes avec du Roundup à la même période, en juillet.
Quinze jours plus tard, dans les parcelles du viticulteur isolé, tous les lièvres étaient morts.
Même si cela ne constitue pas une preuve scientifique, une explication plausible est que ce viticulteur avait acheté — comme certains d’entre vous l’ont peut-être fait — son Roundup en Espagne, à un prix bien plus bas.
Attention : il ne faut surtout pas en conclure que toutes les formules de Roundup vendues en Espagne sont dangereuses — leur nombre exact m’est d’ailleurs inconnu.