Faut il avoir peur des élections américaines ? - extrait du site Candriam 26 Sep
En
approche du 5 novembre, la course à la présidentielle a été relancée avec le retrait de Joe Biden fin juillet. En quelques semaines, Kamala Harris a réussi à insuffler une énergie nouvelle à la campagne démocrate. Les sondages nationaux lui donnent désormais un léger avantage et son retard dans les « swing states » s’est nettement réduit. Et si Kamala Harris a réussi son premier débat télévisé le 10 septembre dernier, bousculant Donald Trump à de nombreuses reprises et le cantonnant à une posture défensive, la course reste extrêmement serrée : à quelques semaines des élections, rien ne semble donc encore joué.
Programme de Donald Trump
Ce programme retirerait plus d’un point à la croissance de 2025, et entraînerait une hausse significative de l’inflation qui toucherait particulièrement les ménages les moins favorisés, plus sensibles à une hausse du prix des biens importés.
Il dégraderait aussi sensiblement l’équilibre budgétaire sur la prochaine décennie : la dette du gouvernement fédéral atteindrait 132 % du PIB en 2034, contre 122 % dans le scénario de référence du CBO publié en juin 2024. Une guerre commerciale aurait bien sûr aussi des
répercussions pour l’économie mondiale. Elle risquerait en particulier de pousser la zone euro très près de la récession…
Programme de Kamira Harris
Le programme serait financé par une augmentation de la fiscalité sur les plus riches et une remontée du taux d’impôts sur les sociétés de 21 % à 28 %. A ces quelque 5 000 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires attendues sur dix ans s’ajouteraient aussi 1 000 milliards d’économies, notamment grâce à une baisse des prix des médicaments.
La trajectoire de la dette publique deviendrait donc nettement plus favorable qu’à politique inchangée, puisque la dette du gouvernement fédéral se stabiliserait autour de 110 % du PIB.
Ce résultat semble toutefois optimiste : Kamala Harris veut en effet prolonger, pour les seuls ménages qui gagnent moins de 400 000 dollars par an, les baisses d’impôts qui arrivent à expiration fin 2025. Cette mesure coûterait au Budget 2 800 milliards de dollars sur la prochaine décennie, coût dont les Démocrates ont omis de préciser comment ils entendaient le financer...
Plus vraisemblablement donc, la dette publique resterait sur sa trajectoire actuelle, montant graduellement un peu au-dessus de 120 % d’ici 2034. L’effet de ce programme serait stimulant pour l’activité du fait notamment d’une redistribution favorable aux Américains les moins riches dont la propension à dépenser est plus élevée que celle des ménages du haut de l’échelle.
Conséquences sur les politiques monétaires
Ces scénarios conduiraient, il faut le souligner, à des politiques monétaires très différentes.
Dans le premier cas (Donald Trump) , la banque centrale ne pourrait ignorer la hausse de l’inflation et les tensions sur le marché du travail liées à la politique migratoire de Donald Trump.
Elle n’aurait d’autre choix que de monter ses taux malgré un ralentissement de l’activité.
Dans le second cas (Kamala Harris), l’économie étant durablement déprimée,
la banque centrale baisserait au contraire ses taux… d’autant plus rapidement que la liquidité sur les marchés risquerait de se geler.
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