Effets de la crise actuelle sur l'économie « réelle »

DryClepsydra

Contributeur
Bonjour à tous,

Je ne pense pas que ce topic ait été créé et je n'ai pas trouvé de section plus appropriée pour le poster. Beaucoup de sujets sont relatifs à l'attitude des uns et des autres quant à la crise du coronavirus en matière de placement boursier ou AV, mais aucun à mon sens ne traite des impacts sur l'économie dite réelle, à savoir le tissu de PME/TPE et des sociétés de plus grande envergure.

J'aimerais connaître votre analyse sur ce sujet.
De mon (modeste) point de vue, la situation paraît très assombrie.
Dans un contexte de fort endettement en partie causé par les taux bas, les entreprises de toutes tailles sont particulièrement endettées.
Jusqu'à présent, nous redoutions tous la remontée des taux, ce qui ne semble pas se produire dans la mesure où les banques centrales et les Etats sont prompts à les abaisser au plus fort de la crise (jusqu'à probablement atteindre -1% à terme?).
Le véritable risque n'est-il pas situé ailleurs ? Ou du moins, s'agit-il du seul risque... ? J'en doute.
Ainsi que je l'interprète :
(i) le ralentissement de la production de la Chine et de ses exportations entraînera une pénurie de matières premières pour les entreprises européennes et américaines d'ici deux à trois mois, lorsque les stocks dont elles disposent localement seront épuisés ;
(ii) la chute de la consommation des ménages et du secteur de l'évènementiel en raison de la raréfaction des rassemblements publics.

Nous entrerions donc dans une phase de récession relativement longue dont le coronavirus n'aura été que le déclencheur, le catalyseur et/ou le révélateur. De nombreuses ETI/PME/TPE pourraient déposer le bilan à cette occasion puisqu'elles ne seraient plus en mesure de rembourser leur emprunt bancaire.

Dans la mesure où la crise des subprimes a révélé des montages sous-jacents, comme les pyramides de Madoff, quels nouveaux problèmes sont susceptibles d'être révélés par celle-ci ? Je pense notamment à certains secteurs non régulés, ou peu régulés, comme la gestion d'actifs.

À supposer, à l'inverse, que la production et les exportations chinoises reprennent avant que les stocks européens et américains ne soient écoulés, dans quelle mesure le tissu économique sera-t-il touché ? J'imagine que cela dépendra de la durée de paralysie de l'économie chinoise.

Beaucoup de questions pour un vaste sujet.
 
J'ai toujours pris soin de regarder l'endettement des entreprises avant de faire un choix en bourse.
Toutes ne sont pas endettées, mais il est vrai qu'elles sont nombreuses à avoir voulu profiter de taux extrêmement bas. On oublie toujours que même en empruntant à 0%, il faut quand même rembourser le capital emprunté!
Et là, on parle de sociétés cotées... A mon avis, c'est pire dans le private equity qui est largement surévalué du fait de cet argent bon marché dont les petites startup ont obligatoirement besoin.

Avec le coronavirus, le plus grave me semble être la lente diffusion du virus dans les différentes zones géographiques.
D'un virus qui aura plombé la Chine pendant 8 à 10 semaines, ce qui est très court, on va arriver à un impact mondial qui va s'étaler sur 6 ou 9 mois avec un enchainement bien ordonné des zones touchées.
Une entreprise peut tenir le coup 2 ou 3 mois... Mais ensuite, ça risque de faire mal.
Les US vont sans doute sortir l'artillerie lourde, surtout à moins de 9 mois des élections.
 
DryClepsydra a dit:
Dans la mesure où la crise des subprimes a révélé des montages sous-jacents, comme les pyramides de Madoff, quels nouveaux problèmes sont susceptibles d'être révélés par celle-ci ?

Je pense que Main Street va enfin se rendre compte de l’énorme connerie des politiques non conventionnelles d’apprenti sorcier des BCs.
Ce virus c’est un petit problème dont on pourrait raisonnablement espérer sortir à l’échelle d’une année voir quelques mois (on parle pas d’une guerre ou d’une catastrophe majeure). Mais comme les BCs ont préféré défoncer le système financier à la morphine pendant des années et par ruissellement saturer de dettes toute l’économie réelle, le système est hyper faible maintenant. Il pourrait se désintégrer mais plus probablement on va mettre bcp plus de temps à s’en remettre car une fois la crise externe passée, il n’y ne reste plus rien pour relancer.

poam5356 a dit:
Les US vont sans doute sortir l'artillerie lourde, surtout à moins de 9 mois des élections.
Laquelle QE infinity, helicopter money ? Il lui reste 4 cartouches dans sa veille pétoire fatiguée.

Edit: ah si j’avais oublié une bonne guerre. C’est ce que les us savent faire de mieux.
 
Tricky a dit:
Il lui reste 4 cartouches dans sa veille pétoire fatiguée.
"Pétoire fatiguée".... S'il y a bien un endroit où ils ont des capacités immenses, pour ne pas dire infinies, c'est bien aux US.
On va voir qui va sortir gagnant du bazar actuel.
 
DryClepsydra a dit:
De nombreuses ETI/PME/TPE pourraient déposer le bilan à cette occasion puisqu'elles ne seraient plus en mesure de rembourser leur emprunt bancaire.
Tricky a dit:
Laquelle QE infinity, helicopter money ? Il lui reste 4 cartouches dans sa veille pétoire fatiguée.
si je comprends bien B Lemaire a indiqué que si les banques prêtent aux entreprises, on va modifier les règles de la comptabilité pour ne pas inscrire directement dans le compte des banques, ce prêt: cela me semble une cartouche nouvelle;
il a également proposé que des factures soient honorées, même si le service rendu ne l'est pas;
ai je bien compris?
dans ce cas, c'est du "non conventionnel" dernière mode
 
poam5356 a dit:
On va voir qui va sortir gagnant du bazar actuel.
Pour l’amour du risque: je mets une pièce sur les chinois

 
Bien vu, je suis assez tenté d'en faire de même.
 
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