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« L’Espagne continue de faire face à beaucoup de problèmes structurels, reconnaît Ricardo Molero Simarro. Mais la gestion de la crise du Covid a été très différente de la gestion austéritaire de la crise financière des années 2010, avec plus d’efforts mis sur la réduction des inégalités sociales. On voit aujourd’hui que cette stratégie est plus efficace évidemment d’un point de vue social mais aussi économique. »
« Après la crise de 2008, les Espagnols ont fait face à une purge brutale et violente de leur économie, sous tutelle de Bruxelles. Les effets des réformes d’alors apparaissent désormais atténués car les gouvernements de droite qui ont flexibilisé le marché du travail, réduit les pensions de retraite, ont été remplacés par des partis progressistes qui ont cherché à réduire leurs dégâts autant que possible », retrace Xavier Timbeau, directeur principal de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
L’Espagne, nouvel eldorado européen ? « Porter l’Espagne en exemple alors que le pays a sacrifié sa jeunesse il y a dix ans revient à reconnaître la vertu d’une gestion économique sous forme de stop-and-go brutal et massif. Cela ressemble à ce qui s’est passé au Royaume-Uni sous Margaret Thatcher dans les années 1980. Lorsque les travaillistes ont repris le pouvoir, cela a été présenté comme un âge d’or pour le pays alors qu’il s’agissait simplement de reconstruire les systèmes d’éducation et de santé à partir d’un champ de ruines », avertit Xavier Timbeau.