Ancrage du franc suisse à 1,20, quelle crédibilité?

yannou79

Contributeur régulier
Je me pose des questions sur l'ancrage du franc suisse à 1,20 CHF pour 1 €.
Quelle crédibilité y accorder? Cela me semble trop beau de faire un prêt en CHF avec les taux qui sont les leurs à 1,20 et n'avoir aucun risque de change (uniquement dans le bon sens en tous cas).
Qu'en pense les Cbanquenautes avertis ?
 
Pour ma part je pense que cet ancrage ne durera qu'un temps... et que le risque est toujours la.

Il faudrait étudier le cout d'une couverture sur le FOREX ou avec un autre instrument, pour voir si on peut neutraliser ce risque à bon cout, et profiter alors des bons taux sur le CHF.
 
Pour moi, il ne faut emprunter en CHF que si vous avez des revenus en CHF.
Combien de temps durera cet ancrage ?
Pour l'instant, c'est l'opacite totale du coté de la BNS: on ignore si elle est en train d'acheter des dizaines/centaines de milliards d'euros pour maintenir le 1.20, ou si l'effet d'annonce seul fonctionne.
Certains 'experts' pensent que si les Hedge funds decident de s'attaquer à ces 1.20, cela va devenir tres dur pour la BNS...
 
en effet aucune visibilité sur la durée de l'ancrage...le bon plan etait d'emprunter en aout !
c'est un peu une mesure de dernier ressort, qui risque de créer une masse monetaire en CHF gigantesque (incontrolée) qui a terme (une fois que le dollar et l'euro n'inquiete plus autant), peut provoquer une chute du CHF (ce qui m'arrangerait mais bon...).
A la BNS de bien jauger le timing.

apres emprunter aujourd'hui meme sans ancrage, ne presente pas de gros risques vu que pour un emprunt immo, on emprunte pour longtemps,et a long terme, un franc suisse tres tres fort n'est pas impossible mais bien improbable.
 
J'ai l'impression (en simplifiant) qu'il y a 2 visions assez différentes de la situation :

Beaucoup de frontaliers de la Suisse, et pas mal de Suisses, pensent qu'il est peu probable d'avoir à long terme un CHF (plus) fort, ou au moins dont le cours s'apprécie par rapport à celui de l'€uro... Ils se basent surtout sur la différence de valeur des mêmes objets et services des 2 côtés de la frontière (c'est bien plus cher en Suisse, et les salaires y sont beaucoup plus élevés, et avec un CHF qui monte ça le serait encore plus). Ils considèrent aussi que pour que la Suisse puisse continuer d'exporter un certain nombre de biens et services (sinon le chômage finira par y frapper aussi), il est difficilement possible que la valeur du CHF augmente encore beaucoup plus dans la durée. Ils se rassurent en constatant que les taux d'intérêt en Suisse, assez bas, ne justifient pas une réévaluation du CHF. De plus, ils réalisent que l'économie de la Suisse est quand même largement liée à celles de ses voisins, tous dans la zone €uro.

Pas mal de gens beaucoup plus loin de la Suisse, voire qui n'y mettent jamais les pieds, voient le CHF comme une devise refuge, qui permet de conserver la valeur de leur cash, ce pays étant peu susceptible de subir une forte inflation, si on se réfère à son histoire. Comme ils ont des doutes sur leur propre devise (typiquement l'€uro ou l'USD, souvent considérées comme "faibles" en raison de l'importante création de monnaie, d'un niveau élevé des dettes des états émettant ces devises et de celles de leurs collectivités, et de déficit commerciaux importants en défaveur de la plupart de ces pays), ils cherchent à diversifier une partie de leurs avoirs sur d'autres devises, supposées moins faibles. Comme les montants concernés peuvent être énormes, surtout comparés à la taille somme toute modeste de l'économie Suisse, des déséquilibres peuvent se faire jour, et le CHF monter en conséquence.

L'avenir fera sans doute l'arbitrage entre ces deux visions.

En tout cas, le risque de turbulence n'est pas nul, et le taux de 1.20 CHF = 1 €uro ne devrait pas être pris comme argent comptant pour les dix années à venir.
 
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