L’emprunteur avait souscrit le 4 mars 2006, un « emprunt dit à taux variable » à un taux d’intérêt de 3,15%. Au fil du temps, la durée de remboursement avait été allongée et le taux d’intérêt augmenté. Au mois de mai 2008, ce taux d’intérêt était passé à 6,40% et le montant d’échéance était devenu insuffisant pour amortir l’emprunt, le capital restant dû passant de 102.730 euros en juin 2008 à 104.320 euros en mai 2009.

Le tribunal a reconnu que l’emprunteur n’avait pas été correctement informé car le prêteur n’avait pas remis une notice « présentant les conditions et modalités de variation du taux », et que « les conditions particulières et financières du contrat ne comportaient strictement aucune explication (...) sur les conditions de calcul des taux d’intérêts pratiqués ».

Regroupez vos crédits! Jusqu'à -60% sur vos mensualités. Réponse en 48h

Le jugement considère comme ambigüe et contradictoire la clause stipulant que « le taux maximum servant de calcul des échéances est de 4,65%. Ce taux est distinct du taux d’intérêt. »

En conséquence, l’article L133-2 du code de la consommation a été appliqué. Cet article prévoit que « Les clauses des contrats proposés par les professionnels aux consommateurs (...) doivent être présentées et rédigées de façon claire et compréhensible » sinon elles doivent être interprétées « dans le sens le plus favorable au consommateur », c’est à dire, ici, avec l’application d’un véritable taux capé à 4,65%.

La suite de l’affaire

Ce jugement étant prononcé en premier ressort, le Crédit Foncier de France a la possibilité de faire appel de cette décision.

Une enquête au parquet de Créteil est toujours en cours, faisant suite au dépôt du rapport de la répression des fraudes du Val-de-Marne qui concernent 121 dossiers à taux révisable.

Une médiation en vue

Le 5 mai 2009, le Crédit Foncier a annoncé avoir confié à un médiateur du CMAP (Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris) la recherche d’une solution aux litiges avec certains souscripteurs de crédits à taux révisable. Les associations de consommateurs UFC Que Choisir et l’Afub participeront à cette médiation.

Pour le « Collectif Action », l’association regroupant « les clients trompés par le crédit foncier » qui milite depuis 2007 pour la reconnaissance du caractère trompeur de ces contrats, ce jugement et l’annonce d’une médiation sont d’excellentes nouvelles.