Devenir co-propriétaire, en binôme avec votre banque : voilà ce que propose Crédit Mutual Arkéa (Crédit Mutuel de Bretagne et du Sud-Ouest) avec une nouvelle solution baptisée Duoprimo. Déjà déployé en Ille-et-Vilaine, ce nouveau mode de financement devrait s'étendre à toute la Bretagne à partir de septembre.

Dans le détail, Crédit Mutuel Arkéa propose aux primo-accédants de co-investir et d'acheter jusqu'à 10% du logement, dans la limite de 40 000 euros. Les 90% restants sont financés par un crédit immobilier classique. L'acheteur devient donc propriétaire à hauteur de 90% du bien, les derniers 10% étant la propriété de la banque. Tous les biens ne sont cependant pas concernés : seuls les dossiers pour un premier achat dans le neuf en VEFA (vente en l'état futur d'achèvement) ou dans l'ancien, à condition que ce soit sans travaux et pour des logements dont la lettre du DPE serait au moins classée E, peuvent bénéficier du dispositif.

10 ans pour racheter la part de la banque ou revendre le bien

Pourquoi 10% ? La banque assure auprès du Figaro qu'« une très grande majorité des demandes de financement actuellement refusées en raison d'un taux d'effort conséquent, pourraient être accompagnées si le plan de financement ne reprenait que 90% du montant global ». L'idée serait donc alors de proposer une sorte d'apport de 10% pour permettre aux jeunes ménages les moins aisés, où ne pouvant bénéficier d'une aide financière familiale, de concrétiser leur projet immobilier.

Les emprunteurs ont ensuite deux solutions : soit racheter les 10% détenus par la banque mutualiste, soit rembourser la banque une fois le bien revendu. Quoi qu'il en soit, les ménages disposent de dix ans pour faire leur choix. « Le modèle est posé pour que le rachat de la quote part ou bien la vente du logement soient réalisées avant l'anniversaire des 10 ans », explique Crédit Mutuel Arkéa à MoneyVox.

« Dans le cas d'un rachat de la quote part dans les 2 ans, le référentiel est le prix d'achat. Dans le cas d'une revente du bien, le prix de cession devient l'assiette de référence », fait également savoir la banque mutualiste à MoneyVox. En clair, sauf si les emprunteurs rachètent la part de la banque sous deux ans, ils devront reverser 10% de la plus-value du bien au moment de rembourser la banque.

Si la proposition montre bien que les banques sont prêtes à aider les emprunteurs, notamment jeunes et avec de bons profils, cette solution est déjà portée depuis plusieurs années par la start-up Virgil. Cette dernière propose de fournir aux jeunes « un apport en fonds propres pour compléter leur crédit bancaire et augmenter ainsi leur pouvoir d'achat immobilier. Précisément, nous mettons entre 10% et 20% du prix du bien. Typiquement, le cas classique est un emprunt de 500 000 euros auxquels nous rajoutons 100 000 euros, menant à une enveloppe totale de 600 000 euros », expliquait Keyvan Nilforoushan, co-fondateur de Virgil, à MoneyVox en 2019.