En janvier 2025, selon le courtier Meilleurtaux, il est possible d'emprunter à 3,25% en moyenne sur 20 ans, contre 4,3% un an plus tôt. Une baisse bienvenue pour les aspirants à un prêt immobilier. Mais alors que de nombreux professionnels du secteur misaient il y a encore un mois sur des taux à 3% dans le premier trimestre 2025, l'optimisme est redescendu ces derniers jours.
En cause, les OAT 10 ans. Les taux OAT - pour Obligations Assimilables du Trésor français - sont des emprunts d'État. Parfois désignés comme des « bons du Trésor », ces derniers sont émis pour 7 ans minimum, et 50 ans maximum. Les OAT déterminent l'intérêt avec lequel empruntent les organismes financiers sur le marché. La durée moyenne de vie réellement constatée d'un crédit immobilier étant de l'ordre de 8 ans, c'est donc ce taux que les banques retiennent comme référence pour déterminer leurs grilles de taux.
Mais alors que le taux des OAT 10 ans frôlait les 3% en décembre, il s'affiche désormais à 3,35% fin janvier, après avoir dépassé les 3,50% au cours du mois. Résultat : après une baisse de taux quasiment continue depuis un an, des établissements bancaires ont décidé de remonter leurs barèmes pour le mois de février.
Vers une hausse généralisée des taux de crédit ?
Une grande banque nationale augmente ses taux affichés de 0,05% sur le profil de base quand une autre les monte de 0,1% pour tous les profils. « Ce sont les banques qui étaient les mieux disantes qui ont besoin de faire une pause ou de remonter un peu leurs taux, alors que celles qui sont à 3,60% ont encore un peu de marge », explique Maël Bernier, directrice de la communication du courtier Meilleurtaux.
Un autre paramètre protège pour le moment les emprunteurs : « Dans une banque, il y a deux services qui fixent les taux : le service financier, qui va calculer le taux optimal pour la rentabilité de la banque sur le crédit, mais également le service commercial, qui milite pour un ajustement des taux en fonction des objectifs commerciaux, estime la porte-parole de Vousfinancer. Pour le moment, le commercial prime, et les banques peuvent rogner sur leur marge de crédit pour acquérir de nouveaux clients. »
Mais pour combien de temps ? Si la situation se maintenait, la majorité des établissements bancaires pourraient revoir leurs barèmes à la hausse. « Si l'OAT reste à ce niveau, d'ici le printemps, le taux de crédit moyen pourrait revenir à 3,70% ou 3,80% », prévient le fondateur de MoneySmart, Olivier Lendrevie, dans Le Parisien. Bien loin des taux à 3% espérés il y a encore quelques jours par les emprunteurs et les professionnels du secteur.