Décidée dans le cadre du projet de budget 2024, l'extension de la liste des communes placées en « zone tendue » va faciliter pour ces dernières la mise en place de mesures restrictives sur la location de meublés touristiques.
Ces communes pourront ainsi décider d'obliger les personnes voulant louer leur résidence principale à obtenir un numéro d'enregistrement ou celles souhaitant louer leur résidence secondaire à faire une demande de changement d'usage, des dispositifs déjà utilisés par plusieurs villes comme Paris ou Bordeaux.
Des annonces bloquées sans numéro d'enregistrement
Airbnb « invite » dans un communiqué les élus locaux des 2500 nouvelles villes « à travailler conjointement sur la mise en place et l'application de règles locales proportionnées afin de préserver l'offre de logements disponible tout en permettant aux familles et entreprises locales de bénéficier des revenus du tourisme ».
« Dans toutes les villes ayant voté le changement d'usage et l'enregistrement, Airbnb bloquera les annonces de meublés de tourisme dépourvues d'un numéro d'enregistrement » et « continuera à bloquer les locations de résidences principales à 120 jours dans les villes françaises ayant mis en place des règles locales », assure le groupe.
« Il y a un vrai problème de logements en France, c'est évident. Mais les raisons sont nombreuses. La responsabilité d'Airbnb est faible », s'est défendu Emmanuel Marill, directeur d'Airbnb pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie, dans un entretien à Ouest-France jeudi. « Aujourd'hui, 250 villes ont mis en place une réglementation sur les 4.000 qui peuvent le faire depuis l'extension de la zone tendue », détaille-t-il. « La réglementation actuelle est suffisante, il faut seulement l'appliquer ».
Le géant de la location de logements entre particuliers, dont la France est le deuxième marché, publie également pour l'occasion une étude commandée au cabinet de conseil PwC sur l'impact de la location courte durée. Selon cette étude, à l'échelle du pays, il y a 1 million de meublés touristiques, dont 92% sont des résidences principales ou secondaires louées moins de 120 jours par an.