« Diriger c'est faire des choix, donc on a fait des choix », a affirmé Julien Denormandie, interrogé sur la radio BFM Business. « La conséquence de ça, c'est d'assumer que la maison individuelle en périphérie (des villes), son chiffre de construction diminue », a-t-il ajouté. « Moi, je l'assume. »

Depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, le gouvernement a réduit ou compte supprimer certaines aides à la propriété, en particulier le prêt à taux zéro, dans les zones les moins « tendues », pour beaucoup rurales et en périphérie des villes, qui correspondent largement au marché des maisons individuelles.

« On ne veut pas de logements vacants »

Cette politique est largement tenue pour responsable par les entreprises et les économistes d'un fort déclin de la construction de maisons depuis l'an dernier. « Il y a des maisons individuelles qui naissent du fait de dispositifs fiscaux que l'Etat avait créés et qui avait une conséquence, c'était que le centre-ville périclitait », a détaillé Julien Denormandie. « Tout le monde allait vers ces nouvelles maisons individuelles. » « Ça, ce n'est pas la société qu'on souhaite », a-t-il ajouté. « Dans toutes ces villes (...), on va plutôt aller revitaliser l'intérieur, parce qu'on ne veut pas de logements vacants ou de logements qui se paupérisent à l'intérieur. » Avant d'insister : « Evidemment, vous avez une diminution de la construction des maisons individuelles. »

Pour autant, le ministre du Logement, qui met depuis un an l'accent sur des incitations à la rénovation des logements avec notamment un dispositif fiscal dédié dans plus de 200 villes moyennes (dispositif Denormandie), a refusé de se satisfaire du déclin plus général de la construction de logements. Celui-ci dépasse la question des maisons puisqu'il concerne aussi les logements collectifs et les raisons en sont plus complexes, les promoteurs évoquant notamment la timidité des élus à octroyer des permis de construire à l'approche des municipales de 2020. « Il nous faut construire davantage dans certains endroits, je vous le confesse bien volontiers », a reconnu Julien Denormandie, comptant sur les effets de la loi logement adoptée l'an dernier mais excluant l'idée d'une « recette miracle » ou d'une « baguette magique ».