Transport maritime et inflation

fvl

Contributeur
Bonjour,

Le transport maritime prend des mesures face à l'insécurité en mer rouge.

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"Vers un ralentissement du commerce maritime ?

Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre américains et français qui patrouillent dans la zone. Le ministre de la Défense du Royaume-Uni Grant Shapps a annoncé samedi que le destroyer britannique HMS Diamond avait abattu dans la nuit de vendredi à samedi un « drone d'attaque présumé qui visait la marine marchande en mer Rouge. »

Maersk évoque des hausses de 200% des primes d'assurance dans la zone. Les navires devront donc changer de route, mais passer au sud par le Cap de Bonne Espérance s'avère long et couteux. La mer Rouge est surveillée comme le lait sur le feu par la communauté internationale depuis des années. Cette « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à l'océan Indien est une zone géopolitique et commerciale majeure.

Cela pourrait ralentir durablement le commerce maritime. Les prix du fret qui s'étaient effondrés cette année après l'euphorie post-covid sont en train de remonter."



Tout le monde parie sur une baisse des taux mais j'imagine que cet évènement peut relancer l'inflation et par incidence les taux des banques centrales.

Vous en pensez quoi ?
 
fvl a dit:
navires de guerre américains et français
Alors américain mais français 🤣🤣

Ce canal est juste le reflet des autres conflits internationaux. La guerre froide entre 2/3 grandes puissances qui ne s'est jamais arrêté.
 
Bonjour,

Le cout du transport maritime n'a que peu d'impact sur le prix final des produits.
On estime à 1.5% l'inflation induite par l'augmentation du cout du transport maritime alors que celui-ci a été multiplié par 10 en 2020-2021, et il est maintenant redescendu à des niveaux normaux.
On voit l'incidence de la crise de la mer rouge avec le dernier pic.
C'est à surveiller, mais le prix du pétrole et autres intrants a beaucoup plus d'impact que le cout du transport.
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Bonjour à tous,

Article intéressant qui m'a fait faire des recherches et amené à ce media* où j'ai appris que les Houthis ciblent des navires depuis plusieurs années déjà :
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J'ai trouvé le déroulé intéressant c'est pourquoi je le poste.

* Je ne connais pas ce media, si la Modération le trouve partisan ou tenant des propos propagandistes ou hors charte, elle peut bien sûr supprimer mon post.
 
Pas nouveau dans le secteur.
quand le pognon passe sous ton nez tu aimerais bien en croquer aussi.

film : Captain Phillips
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Pas nouveau non, mais pour trouver une "piraterie" avec autant de moyens, ils faut remonter aux corsaires...
Qui étaient mandatés par les royaumes pour piller les ressources des nations rivales.
Ce n'est pas tout à fait le même problème que Captain Philipps. Ces derniers ont/avaient des AK47, quelques lances roquettes, tandis que les autres ont des drones, de l'équipement militaire et des hélicoptères de combat...
 
si ça pouvait entraver les exportations chinoises vers l'Europe ça serait déjà un bon point
 
Buffeto a dit:
si ça pouvait entraver les exportations chinoises vers l'Europe ça serait déjà un bon point
Mais heu! Ma belle télé 150cm commandée sur Wish!! 😢
 
Si on arrête les exportations chinoises vers l' Europe , il ne va pas nous rester grand chose à acheter ... Un bien , un mal ? En tout cas ce ne serait plus au même prix !
 
pipiou a dit:
Si on arrête les exportations chinoises vers l' Europe , il ne va pas nous rester grand chose à acheter ... Un bien , un mal ? En tout cas ce ne serait plus au même prix !
Plus de pièces détachées, plus de câble, plus de batterie! On serait mal barré sans la main d'oeuvre légalement forme et bien payé de Chine ;)
 
fvl a dit:
Tout le monde parie sur une baisse des taux mais j'imagine que cet évènement peut relancer l'inflation et par incidence les taux des banques centrales.

Vous en pensez quoi ?
Bonjour,
Ah ben non... Il en faut énormément plus pour que l'incidence de l'événement sur l'économie soit assez forte pour inciter les banques centrales à relever les taux... Qui sont déjà au plus haut depuis des lustres.
Le trafic via la mer Rouge, et donc Suez, c'est, ai-je lu, 12% du trafic mondial.
Trafic qui, à l'inverse de la pandémie du Covid, n'est pas interrompu pour autant.. Au pire doit-il changer de route.
Alors, Powell et Lagarde, ils doivent bien peu se soucier de si peu.
 
poam5356 a dit:
Trafic qui, à l'inverse de la pandémie du Covid, n'est pas interrompu pour autant.. Au pire doit-il changer de route.
ça pose juste un problème de revenus aux égyptiens.....
 
Buffeto a dit:
ça pose juste un problème de revenus aux égyptiens.....
Ils baisseront le prix du passage pour garder du volume.
Ils l'ont déjà fait en 2016 et en 2020 (75% de réduction).

Petite anecdote :
Il faut toujours donner autant de cigarettes au pilote.
Ce n'est pas pour rien qu'il s'appelle le Marlboro Canal dans le milieu maritime ! ☺️
 
Bonsoir,

Débat relancé, aujourd'hui CMA-CGM a annoncé doubler le coût des containers 40 pieds et de 75% celui des 20 pieds en provenance de l'Asie.
Les autres armateurs ont suivi.

Hapag Lloyd fait 15% en une journée. Maersk 4.5% (36% en un mois).

Elle a bon dos la crise en mer rouge. 😁
 
Ils prennent exemple sur les champions des excuses à deux roubles : les grandes surfaces alimentaires. Ils ont réussi à faire exploser leurs marges en mettant tout sur le dos de l'inflation. Le niveau de clientélisme et de populisme des gouvernements ayant été mis au jour, tous industriels confondus ne se ménagent plus : n'importe quelle micro-crise devient une justification à un doublement de leurs tarifs (cf. "C'est la guerre en Ukraine" / "C'est l'inflation" / "Oui mais j'ai un mot de mes parents")...
 
100% d'accord avec Bowboy
 
@Niluje @Pascal Eric

Bonjour,

Concernant l'inflation, je pense que vous avez un peu raison tous les deux.
L'inflation comment avec l'augmentation de la masse monétaire, il y a plus d'argent disponible partout,
donc plus de demande,
donc tout le monde en profite pour augmenter les prix puisqu'on a de la demande, donc inflation, donc augmentation des salaires (dans une moindre mesure souvent...), et c'est la boucle infernale.

Du coup on augmente les taux, l'argent devient plus cher, il y a moins de demande, et les prix arrêtent d'augmenter voir baissent.

Évidemment il y a plein de choses qui vont faire augmenter ou baisser les prix (tensions géopolitiques) mais au final l'inflation n'est que la résultante de l'augmentation de la masse monétaire.
 
ApprentiEpargnant a dit:
@Niluje @Pascal Eric

Bonjour,

Concernant l'inflation, je pense que vous avez un peu raison tous les deux.
L'inflation comment avec l'augmentation de la masse monétaire, il y a plus d'argent disponible partout,
donc plus de demande,
donc tout le monde en profite pour augmenter les prix puisqu'on a de la demande, donc inflation, donc augmentation des salaires (dans une moindre mesure souvent...), et c'est la boucle infernale.

Du coup on augmente les taux, l'argent devient plus cher, il y a moins de demande, et les prix arrêtent d'augmenter voir baissent.

Évidemment il y a plein de choses qui vont faire augmenter ou baisser les prix (tensions géopolitiques) mais au final l'inflation n'est que la résultante de l'augmentation de la masse monétaire.
Le phénomène inflationniste actuel a commencé par une pénurie liée à la guerre en Ukraine. Les prix ont commencé à monter, la demande n'a pas réellement baissée ou moins que ce qu'il faut pour casser le rythme. Il y eu une réorientation de la consommation vers les marques de distributeurs par exemple, pas un réel arrêt de consommation.

Tant que la demande sera là, l'inflation continuera.

Je suis 100% ok sur le reste.
 
Il se peut par contre que le rappel à l'ordre soit brutal, il y a eu énormément de liquidité mise sur le marché pendant le covid pour éviter une crise globale mais il va falloir finir par rembourser. Est-ce que toutes les entreprises le pourront ?

Si les salaires ne suivent pas la hausse, la paupérisation peut aussi déclencher d'autres crises type gilets jaunes.
 
Quelques infos extraites de "Pour l'éco" :

Quelques pirates yéménites avec des moyens relativement limités vont-ils massivement pertuber l'économie mondiale et la lutte contre l'inflation en 2024 ? Le risque n'est pas neutre. Le trafic maritime en mer Rouge est aujourd'hui crucial dans la consommation des Européens et une partie de vos cadeaux de Noël et autres colis y sont sans doute passés en 2023.

Rendez-vous compte : quelques 20 000 navires et 12 % des marchandises mondiales (900 milliards d'euros) – dont les deux tiers des biens manufacturés et des matières premières destinées à l’Europe – transitent chaque année par la mer Rouge et le canal de Suez.
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Or, depuis le début des attaques menées par les rebelles Houthis au Yemen, qui veulent ainsi afficher leur soutien à Gaza dans le conflit entre le Hamas et Israël, les navires commerciaux se détournent par sécurité de cette « autoroute maritime » qui relie l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Les grandes multinationales du transport maritime ont annoncé une à une qu'une partie plus ou moins importante de leur flotte allait renoncer à y passer (CMA-CGM, MSC, Costco, Maersk...).

Lire aussi > Enrichi par le Covid, CMA CGM rêve d’un porte-conteneurs durable [lien réservé abonné]

« Depuis le début de la crise, 260 navires ont été déroutés vers le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, a expliqué Mike Wackett, courtier maritime et consultant du site spécialisé The Loadstar, à La Croix [lien réservé abonné]. Désormais, 90 % des bateaux évitent le canal de Suez, pour la sécurité de leurs marins et pour tenir compte de la hausse des primes d’assurance, sinon du refus des assureurs d’assumer le risque d’un passage par la mer Rouge. »
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Le fait d'emprunter une route bien plus longue n'est pas sans conséquence économique, en raison notamment d'une surconsommation de carburant des navires. « Le contournement de l'Afrique, par le cap de Bonne-Espérance, c'est dix jours de mer en plus. C'est donc un surcoût pour les armateurs qui vont le répercuter », explique Pierre Cariou, professeur à Kedge Business School et spécialiste de l'économie du transport maritime, à Europe 1 [lien réservé abonné].

Ainsi, l’indicateur de référence pour mesurer le tarif du transport des marchandises acheminées depuis la Chine, le Shanghai Containerized Freight Index (SCFI), a quasiment doublé par rapport à septembre dernier.​

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La capacité de pirates yeménites à pertuber une part non négligeable du commerce mondial illustre à quel point cette maritimisation du commerce international, soit le processus d’accroissement des échanges internationaux par voie maritime, a rendu la mondialisation, c’est-à-dire l’intensification des relations économiques entre les pays, dépendante des canaux et des détroits.

Cette maritimisation s’est accélérée depuis les années 1970, sous l'effet de la réduction des coûts et des temps de transport conjuguée à une innovation majeure apparue aux États-Unis après la Seconde guerre mondiale : la conteneurisation. Aujourd’hui, les plus gros porte-conteneurs peuvent en transporter plus de 20 000. Le trafic maritime mondial est ainsi passé de 2,6 milliards de tonnes en 1970 à 11,07 milliards de tonnes en 2019.

Et en contribuant à rendre le commerce mondial de marchandises plus fluide, plus rapide et moins coûteux, la maritimisation a ainsi contribué à la transformation de l’espace productif mondial.

Elle a permis aux firmes multinationales de délocaliser une partie de leur production pour bénéficier des avantages comparatifs d’autres pays découlant de leurs différences de dotation technologique ou factorielle, comme les pays d’Asie qui proposent une main-d'œuvre abondante et bon marché : c’est ce que l’on appelle la fragmentation de la chaîne de valeur, clé de voûte de l'internationalisation de la production.

Résultat, quelques lieux clés sont devenus peu à peu des points de passage obligés - d'ailleurs, les navires pétroliers continuent de passer par la mer Rouge en dépit des risques [lien réservé abonné] - pour les flux commerciaux mondiaux, augmentant de fait leur vulnérabilité.

Et ce n'est pas la première fois que des crises dans ces endroits perturbent le commerce mondial. En mars 2021, lorsque le porte-conteneurs Ever Given s'était échoué dans le canal de Suez et avait provoqué son obstruction, cela avait coûté entre 5 et 8 milliards par jour au commerce maritime mondial. De même que la sécheresse qui touche actuellement le canal de Panama inquiète les autorités du pays, dont 10 % des recettes fiscales et 6% du PIB dépendent de l’activité maritime.

Lire aussi > Porte-conteneurs et canaux : la mondialisation, toujours plus maritime [lien réservé abonné]

Cette augmentation des risques pousse de plus en plus les États à intervenir dans ces zones maritimes pour garantir leur approvisionnement. Depuis plusieurs années, différents pays du monde effectuent des opérations pour sécuriser les espaces les plus cruciaux. Par exemple, les Forces maritimes combinées (Combined Maritime Forces, CMF), regroupent 38 pays qui luttent en particulier contre la piraterie dans le Golfe arabo-persique et en mer Rouge.

Une sécurisation qui est montée d'un cran depuis la fin 2023 face à la multiplication des attaques - plus d'une vingtaine - Houthis contre des navires commerciaux, avec le lancement de l’opération Prosperity Guardian, pilotée par les Etats-Unis [lien réservé abonné], et qui comprend des pays comme l’Australie, le Japon, le Royaume-Uni ou l’Italie.

Et le message aux pirates se veut clair : fini de jouer [lien réservé abonné] ! « Les Houthis devront porter la responsabilité des conséquences s’ils continuent à menacer des vies, l’économie mondiale et la libre circulation du commerce dans les voies navigables essentielles de la région. »​
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« Celui qui commande la mer commande le commerce; celui qui commande le commerce commande la richesse du monde, et par conséquent le monde lui-même. »

Une sentence de Sir Walter Raleigh, explorateur britannique du XVIe siècle, qui n'a rien perdu de sa pertinence quelques siècles plus tard.​
 
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