MAJ octobre 2025 (1/2) - w''4([à@Grr.)]"3#+&!§%...
Vous n'avez pas compris ce titre ?
Ça tombe bien, moi non plus.
La situation politique, cas de la France, est tellement ubuesque, ou affligeante, quand la situation géopolitique mondiale devient désespérante, voire inquiétante, que la position à adopter par rapport aux marchés financiers, pour les petits épargnants que nous sommes, reste l'attentisme.
Pourtant, tout se passe (passait) plutôt bien en bourse avec un CAC40 retrouvant les 8000pts et des marchés US toujours plus hauts.
Et patatras… Vendredi 10 octobre, en l'espace d'1/2 heure en fin de séance, le CAC 40 perd 1,5%. Sur cette journée les marchés US vont aussi s'afficher en baisse sensible, entre -1,90% et -3,49% pour le Nasdaq.
Que se passe-t-il? Trump aurait-il fait, une fois de plus, des siennes ?
Eh oui, Trump a frappé.
Probablement que le choix du comité Nobel pour le Nobel de la paix qui s'est porté sur la leader de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, a passablement énervé Trump.
Dans le même temps, la Chine a annoncé jeudi, avec effet immédiat, de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares.
Un domaine vital pour les secteurs de pointe, comme les EnR, la Tech et surtout la défense.
C'en était trop, il ne l'a pas supporté.
Trump s'est emporté :
Il menace d’annuler sa rencontre avec Xi et la promesse d’imposer des droits de douane de 100% sur toutes les importations chinoises à partir du 1er novembre, ainsi que des contrôles à l’exportation sur "tous les logiciels critiques".
L'annonce de Donald Trump a provoqué une chute brutale des marchés actions, les investisseurs se ruant vers les obligations.
Un possible nouveau bras de fer entre les deux plus grandes économies mondiales qui arrive au moment où les marchés sont au plus haut, ce qui les fragilise un peu plus.
Adam Crisafulli, de Vital Knowledge, estime que la chute des actions ne représente pas une opportunité d’achat.
Il soutient que le véritable problème n’est pas seulement les droits de douane, mais le positionnement du marché. En effet, les actions sont entrées dans cette phase
"exubérantes, complaisantes et chères".
Le risque principal, selon lui, réside dans la forte dépendance du marché envers la technologie, et plus précisément l’optimisme lié à l’IA associé aux dépenses massives liées à OpenAI.
Les
"engagements de dépenses d’environ 1000Mds$ au cours des derniers mois ont fait plus que tout autre chose pour propulser les actions à la hausse", a écrit Crisafulli.
La liaison est toute trouvée vers le sujet que je comptais traiter dans ce reporting : IA, bulle ou pas bulle ?
Les indicateurs d’une bulle boursière :
- 1 Une histoire convaincante;
- 2 Une concentration du marché;
- 3 Une augmentation de l’endettement;
- 4 Une hausse rapide des prix.
- 1 Une histoire convaincante est l’un des meilleurs cadres pour créer une bulle boursière. La bulle Internet de la fin des années 1990 en avait une : "Internet change tout". La bulle immobilière des années 2000 en avait une : "Le prix de l’immobilier ne baisse jamais".
La bulle des compagnies de chemin de fer aux États-Unis dans la seconde moitié du 19ème siècle est intéressante parce qu'elle ressemble étrangement avec ce qui se passe actuellement autour de l'IA.
L'industrie ferroviaire aux États-Unis avait connu une croissance majeure dans les décennies précédant 1873, en partie grâce au fort intérêt européen pour les obligations émises par les compagnies de chemin de fer.
Les actions de compagnies ferroviaires représentaient 63% du marché actions américain. Et ça c'est très mal terminé.
La faillite de Jay Cooke & Co. en 1873, un acteur majeur du système bancaire américain fortement investie dans les obligations ferroviaires, a déclenché une crise dans l'industrie ferroviaire.
En novembre 1873, quelque 55 compagnies de chemin de fer du pays avaient fait faillite, et 60 autres au premier anniversaire de la crise.
L'IA a aussi une histoire convaincante : Les investisseurs sont convaincus que l’IA rendra l’économie beaucoup plus productive. Ainsi, les bénéfices des entreprises exploseront, l’économie prospérera et la bourse avec.
En même temps,
les dépenses importantes d’investissement liées à l’IA pourraient engendrer des surcapacités, conduisant à des rendements décroissants, et provoquant in fine des dépréciations d’actifs. Cela pourrait à terme fragiliser les bilans des acteurs de la tech.
Les dépenses d’investissement des 4 hyperscalers (Alphabet, Meta, Microsoft, Amazon) devraient s’élever à 361Mds$ pour le seul exercice 2025.
1000Mds$ ont déjà été investis dans l'IA.
Cela pose évidemment la question du modèle économique.
Microsoft est un excellent exemple. Les CAPEX du groupe (dépenses d'investissement), représentaient moins de 15Mds$ par an jusqu'en 2019. Sur le dernier exercice, la facture est montée à 64,5Mds$. Elle devrait atteindre 89,5Mds$ cette année, et dépasser 90Mds$ sur les deux suivantes.
Le pari, c'est que ces dépenses sont nécessaires pour maintenir les positions de leaders de ces entreprises, et qu'elles permettront d'assurer leur prochain cycle de domination et de marges élevées.
Est-ce que ces efforts vont produire des effets à deux ans, à cinq ans, ou jamais ?
Le média internet The Information a rapporté le 08/10/2025, que des données internes d'Oracle qu’il avait consultées montrent que l'entreprise perd des sommes considérables sur la location de petites quantités de versions plus récentes et plus anciennes des puces de Nvidia. Des chiffres qui jettent une ombre sur le modèle économique d’Oracle, malgré ses investissements massifs dans l’infrastructure d’intelligence artificielle.
- 2 Concentration sur les marchés, ça se termine généralement mal :
Sur les marchés publics, Nvidia, Microsoft et leurs homologues de Mag 7 ont porté le Nasdaq et le S&P 500 à des sommets historiques répétés, alors que les indices à pondération égale sont loin derrière.
Quand on observe un poids aussi marqué pour un groupe restreint d’actions, comme en l’an 2000 quand les valeurs technologiques représentaient 40% du marché actions américain, en 1989, quand les actions japonaises représentaient 45% du marché actions mondial, en 1972, quand les NiftyFifty représentaient 40% du marché actions américain, ou encore en 1870, quand les actions de compagnies ferroviaires représentaient 63% du marché actions américain,
"ça s’est toujours mal terminé", fait valoir BDL Capital Management.
le poids des “Magnificent 7 (les 7 Magnifiques), représentent plus d’un tiers du S&P 500.
Les valorisations sont tendues. Le multiple cours/bénéfice à terme de l’indice S&P se situe actuellement à près de 23, soit dans la partie supérieure du spectre.
La semaine dernière, le gestionnaire de fonds spéculatifs milliardaire Leon Cooperman a déclaré à CNBC qu’il pensait que nous en étions au stade du marché haussier contre lequel Warren Buffett avait mis en garde, à savoir que c’est l’exubérance irrationnelle qui semble contrôler la situation, et non les fondamentaux.
Le "
Buffett Indicator", qui consiste à diviser la capitalisation boursière totale des entreprises américaines cotées au PIB US (Buffett Indicator % = (Capitalisation boursière totale / PIB) x 100), a dépassé les 200 % la semaine dernière nous indiquant que le marché actions est très surévalué et largement au-delà de ses moyennes historiques.
Ce qui signifie qu'il existe une déconnexion totale entre la Bourse et l'économie réelle.
Cela s'explique en partie par la psychologie des investisseurs qui ne veulent pas rater le train de la hausse.
Avantage du Buffett Indicator :
il permet aux investisseurs d’obtenir un aperçu rapide de la situation du marché, qu’il soit potentiellement surévalué ou sous-évalué.
Rien de tout cela ne garantit qu’un krach va arriver à un horizon proche. Mais ayant vécu la frénésie de l’internet à la fin des années 90, je sais ce qui peut arriver lorsque le capital des investisseurs est trop étroitement concentré sur une poignée de noms. Si un repli de l’IA se produit, il pourrait être brutal.
- 3 Une augmentation de l’endettement : Les investisseurs peuvent être tentés de s’endetter pour acheter des actions, ce qui peut amplifier la bulle.
Le marché boursier d’aujourd’hui est alimenté par la dette des investisseurs qui se déverse dans la tech pour que la fête continue. La dette de marge, c’est-à-dire l’argent que les investisseurs empruntent à leurs courtiers pour spéculer, a atteint le chiffre record de 1000 Mds$, soit une hausse de près de 33 % par rapport à l’année dernière. Comme le montre le graphique ci-dessous, les pics de dettes sur marge ont souvent précédé des corrections majeures du marché.
- 4 Une hausse rapide des prix :
Quelques communiqués récents qui font bondir les valorisations des entreprises concernées à la seule lecture des 2 lettres IA :
03/10/2025 -
OpenAI et Hitachi s'associent pour développer des technologies d'économie d'énergie dans les centres de données IA et l'IA générative. Hitachi gagne 10% le jour de cette annonce.
06/10/2025 -
AMD s'envole après un partenariat stratégique majeur avec OpenAI
L’action AMD s'affiche en avant bourse à +35% en ce moment (15h06) à la suite de l’annonce d’un accord de grande ampleur avec OpenAI
06/10/2025 -
Alibaba a bondi de 50% en septembre, porté par les perspectives d'investissements massifs dans l’infrastructure.
Pas une semaine ne se passe sans une nouvelle annonce du genre de celles publiées ci-dessus.
Il existe, en outre, une imbrication de plus en plus forte entre les acteurs de l'IA qui s'apparente de plus en plus à ce qui a été vu lors de la bulle internet.
Nvidia investit, par exemple, dans OpenAI, qui achète des services à un fournisseur de services cloud dans lequel le fabricant de puces a également investi, comme CoreWeave, qui, lui, acquiert (ou loue) à son tour des GPU NVidia.
Pour certains investisseurs, ce type d’accords circulaires constitue un écho inquiétant à la bulle internet à la fin du XXe siècle, lors de laquelle les fabricants d’équipements (Cisco, Lucent, etc.) prêtaient des fonds à leurs clients pour qu’ils achètent et déploient ceux-ci.
"L’accord entre OpenAI et Nvidia alimentera clairement ces inquiétudes", avançait récemment Stacy Rasgon, analyste chez Bernstein Research.
OpenAI est au centre de cette révolution technologique
OpenAI gagne désormais un milliard de dollars par mois grâce à 700 millions d’utilisateurs, mais ses pertes demeurent abyssales
Investing.com- 29/09/2025 - OpenAI a généré environ 16% de revenus supplémentaires au premier semestre 2025 – soit 4,3Mds$ – par rapport à l’année précédente, a rapporté The Information lundi 29/09/2025.
OpenAI a consommé 2,5Mds$ de trésorerie au premier semestre, selon le rapport de The Information, citant des informations financières communiquées aux actionnaires.
OpenAI a dépensé environ 6,7Mds$ en recherche et développement au premier semestre de l’année, indique le rapport. La start-up semble être en bonne voie pour atteindre son objectif de revenus annuels, 13Mds$, et son objectif de consommation de trésorerie de 8,5Mds$.
En outre, OpenAI se fixe un ambitieux objectif à l'horizon 2029 en visant 125Mds$ par an. Soit une multiplication par 10 en quatre ans.
L'entreprise envisage d'être rentable en 2030.
Sam Altman, le pdg d'OpenAI, lui-même estimait devant un parterre de journalistes cet été que l'enthousiasme des investisseurs était disproportionné.
Voulait-il lancer un avertissement ?
Il est clair que cette économie circulaire repose dangereusement sur un bon équilibre financier entre toutes les parties concernées.
Or, les sommes en jeu sont tellement importantes que la rentabilité espérée par OpenAI pour 2030 reposant sur de doux espoirs pourrait bien ne jamais se réaliser.
Le moment est venu de se rappeler l'histoire des chemins de fer américains qui représentaient alors une évolution majeure dans l'histoire et l'économie des États-Unis et qui s'est terminée dans les larmes.
- Des marchés chèrement valorisés à cause de la Tech :
Le P/E ajusté du cycle (CAPE, ou P/E de Shiller) atteignit 44x au printemps 2000, contre une moyenne historique de 18x. Le P/E à 12 mois du S&P 500 oscillait autour de 25, et les multiples du Nasdaq dépassaient souvent 100.
Le P/E du S&P 500 avoisine aujourd'hui 23 fois les bénéfices, et le Nasdaq se situe à 35x.
Il est vrai qu’une large part de cette surcote provient des valeurs américaines les plus brillantes. L’indice qui les regroupe, appelé «Magnificent 7», s’échange à 37 fois les bénéfices. NVIDIA atteint même 48.
Cependant, à la différence de 2000, les leaders actuels que sont Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla, sont en situation de capacité bénéficiaire très forte et leurs perspectives étincelantes peuvent justifier une surcote considérable.
Oui, c'est vrai. Le problème réside plutôt dans les sommes considérables investies dans un écosystème fonctionnant en vase clos.
Qu'un défaut de l'un d'entre eux arrive, et les dépréciations que cela entrainera dans les comptes des autres entreprises concernées seront telles que la réactualisation immédiate des valorisations et perspectives les plomberont sérieusement avec, pour corollaire un entrainement baissier sur le marché.
Pour moi, il apparait clairement que la bulle IA est maintenant formée mais personne ne peut dire quand elle éclatera.
Le marché action américain est revenu en mode "FOMO", l'acronyme de "Fear Of Missing Out", le peur de manquer l'immanquable.
La thématique IA, c'est 53% de hausse en 2025.
Cette configuration place les investisseurs dans un dilemme classique: investir à des niveaux record revient à acheter «cher», mais rester en dehors du marché expose au risque de manquer plusieurs années de hausse.
L'ancien responsable de la Fed Alan Greenspan s'était ému le 5 décembre 1996 de la hausse importante de Wall-Street en parlant de "
l'exubérance irrationnelle des marchés".
Alan Greenspan avait raison, mais trop tôt.
Entre 1996 et 1999, malgré des signaux d’excès dès le départ, le Nasdaq a bondi de plus de 200% avant l’éclatement de la bulle.
En ce qui me concerne, c'est réduction des lignes Tech. Les liquidités dégagées iront vers des valeurs défensives, de rendement, ou vers des actions de matières premières.