Bonjour,
Membre39498 a dit:
Je reste dubitatif. Si on raisonne en échéances pleines, et s'il y a un taux conventionnel unique, le taux résultant d'un calcul ligne par ligne donnera le même résultat qu'une vérification sur l'ensemble du prêt : normalement, à chaque ligne, le rapport de l’intérêt compris dans la mensualité sur le capital restant dû après paiement de la mensualité précédente donnera toujours le taux mensuel (1/12° du taux annuel). Et cela reste vrai même si les mensualités sont arrondies : s’il arrondit à l'entier le plus proche, le banquier va dérouler son tableau d'amortissement avec le taux mensuel correspondant au taux conventionnel et ajustera la dernière mensualité ; par exemple, pour un prêt de 200.000 € sur 300 mois à 3 % (0,25 % par mois), avec 299 mensualités de 948,42 € arrondies à 948 €, la dernière mensualité sera retenue pour 1.136,50 € ; que l'on contrôle ligne par ligne, ou globalement, on aura toujours un taux mensuel de 0,25 %.
S'il y a plusieurs taux débiteurs successifs (dans ce cas ils doivent être mentionnés sur l'offre), c'est la même chose, la vérification ligne par ligne ou pour toute la période d'application du taux considéré donnera le même résultat.
Je me suis penché de près sur le sujet (éventuellement voir billet ad hoc de mon blog)
Tout dépend ce que l'on entend par "taux débiteur réellement appliqué"
exact par rapport au 'taux débiteur conventionnel".
Pour moi le taux débiteur réellement appliqué peut être inférieur au taux débiteur contractuel mais
il ne peut pas l'excéder.
Issus de mes investigations antérieures vous trouverez ci-joint deux applicatifs (= tableaux d'amortissement) qui montrent que - du fait des arrondis à deux décimales - ce postulat n'est pas forcément respecté.
La difficulté porte sur les échéances brisées et les périodes de préfinancement. C'est de cette difficulté dont parle l'article à l'origine de nos échanges (Dalloz 2020 p. 26, critiquant l’arrêt du 27 novembre 2019) : les auteurs écrivent : Rappelons que la recherche du taux conventionnel effectivement appliqué s’effectue ligne par ligne, à partir du tableau d’amortissement édité après déblocage total ; il n’y a pas à calculer l’incidence, sur le taux conventionnel du prêt dans son ensemble, du surcoût de 3,27 € ; le calcul d’une telle incidence, qui fait appel à une méthode spécifique, réservée au calcul du TEG/TAEG est, en effet, sans pertinence pour le taux conventionnel.
J'ai effectivement démontré que l'on ne peut pas calculer un taux débiteur réellement appliqué lorsqu'il y a une échéance brisée.
Mais j'ai aussi démontré qu'au moyen d'une interpolation et en raisonnant sur des valeurs relatives l'on peut affirmer à 100% si ledit taux réellement appliqué est au plus égal au taux contractuel où supérieur à ce dernier.
Et même si les résultats d'un tel calcul ne permettent sans doute pas une stricte exactitude la différence si situe bien au delà et la première décimale; et même cinq ou sixième.
Je partage tout à fait cette opinion : pendant la période de préfinancement, la vérification du taux conventionnel ne peut s’effectuer que ligne par ligne, et non sur l'ensemble du prêt, car la seule méthode envisageable pour un contrôle global n'est valable que pour le TAEG, comme nos échanges l’ont mis en lumière, et non pour le taux conventionnel.
Et pourquoi donc ?
Lors d'un préfinancement il y a plusieurs déblocages successifs qui génèrent autant d'échéances bisées.
Mais chacune de ces échéances brisées est suivie d'échéances pleines (en intérêts = sans amortissement) et cette phase de préfinancement suivie d'une seconde d'amortissement constitue bien un seul et même prêt.
Ne serait-il pas paradoxal de considérer ce prêt dans son ensemble quand il s'agit de calculer le coût du crédit et/ou le TAEG mais de différencier ces deux périodes quand il s'agit du taux débiteur ?
Et la vérification ligne par ligne doit s’effectuer selon la méthode exact/exact, car le taux conventionnel annoncé est annuel, et la terre accomplit sa trajectoire autour du soleil en 365 jours un quart, ce qui impose de retenir un dénominateur de 365 ou 366 ;
Nous sommes d'accord pour des échéances brisées; pas pour des échéances pleines.
Et, plus généralement, la simple logique me conduit à penser que non seulement un taux contractuel se vérifie sur l'ensemble du crédit mais la règle/méthode doit être universelle et donc s'appliquer à tous crédits quels que soient leurs profils.
Dès lors, même si la technique n'est plus d'actualité, sur le principe, je voudrais bien que l'on m'explique comment contrôler
- ligne par ligne - si un taux débiteur réellement appliqué est ou non conforme au taux débiteur contractuel dans les tableaux d'amortissement à taux différenciés ou
ledit taux débiteur contractuel n'apparaît jamais et n'est jamais utilisé; il n'est que le résultat d'une succession de "taux techniques" encore appelés "taux de construction" ?
=> Exemple fourni dans ce post:
Jurisprudence Année Lombarde
https://www.moneyvox.fr/forums/fil/jurisprudence-annee-lombarde.35089/page-247#post-341629
Cdt