exclusivité mandat de recherche de financement d'un courtier

jul4807

Nouveau membre
Bonjour la communauté,
J'ai entre les mains un contrat de mandat de recherche de financement d'un courtier.
J'hésite à le signer pour une phrase qui ne me paraît pas anodine :

"Veuillez noter que si vous contactez directement une banque que nous aurions déjà sollicitée et acceptez une offre de cette banque, alors vous serez redevable des honoraires."

Sachant que ce courtier annonce travailler avec toutes les banques en France, ça le mettrait quelque peu en situation d'exclusivité alors que je souhaite préserver une concurrence avec les offres que je pourrais obtenir seul voire celles d'autres courtiers moins "exclusifs".
Selon le courtier, je ne pourrais pas obtenir une offre meilleure que la sienne en démarchant par moi-même les banques.
Qu'en pensez-vous ?
Merci de vos commentaires...
 
Bonsoir,
jul4807 a dit:
Selon le courtier, je ne pourrais pas obtenir une offre meilleure que la sienne en démarchant par moi-même les banques.
En même temps il ne dira pas le contraire, c'est un commercial...

jul4807 a dit:
Sachant que ce courtier annonce travailler avec toutes les banques en France
Il s'est pas attaqué au marché européen ? 🤣🤣

Bref...
Il est peut-être très bon, j'en sais rien

Vous pouvez démarcher 1 ou 2 banques dont la votre avant de signer le mandat, et la phrase que vous avez relevée ne s'appliquera pas car il n'aura pas démarché la banque avant vous.

A vous de voir si 100% confiance ou si vous voulez aussi tenter par vous-même
 
Bonjour,
déjà affirmer travailler avec toutes les banques en France est un peu, juste un peu exagéré
encore un de ceux qui affirme que les banques ne peuvent refuser un dossier présenté par un courtier, dixit l'ancien ministre des finances, chose que vient de démentir un tribunal lors d'un procès intenté par un syndicat de courtier envers la banque postale

Ensuite, affirmer que vous ne trouverez pas mieux que lui c'est pareil, avec ce système de mandat "exclusif" vous avez un risque,
j'explique:
Vous allez voir votre banque, elle vous fait une offre, vous allez voir le courtier qui vous fait une offre meilleure, vous retourner à votre banque qui s'aligne
et là vous avez le double effet kisscool car......si vous êtes bien allé voir votre banque en premier, le courtier pourra prétendre à ses honoraires sous prétexte que vous vous êtes servi de son travail pour obtenir le meilleur taux à votre banque.
et là, les tribunaux leur donnent raison.

Cdt
 
Bonjour,
baboune a dit:
encore un de ceux qui affirme que les banques ne peuvent refuser un dossier présenté par un courtier, dixit l'ancien ministre des finances, chose que vient de démentir un tribunal lors d'un procès intenté par un syndicat de courtier envers la banque postale
Intéressant !

Mais c'est contraire à ce que, sur la base de nombreux arguments juridiques, défend cet avocat spécialisé.
Vive le courtage (en crédit)... libre !
……..
…….
Il s’ensuit qu’en l’état du Droit bancaire en vigueur, l’établissement de crédit prêteur :
ne peut refuser d’examiner la demande de crédit d’un Client remise par un Courtier-IOBSP ;
quel que soit le contrat utilisé entre le Courtier en crédit et son Client ;
même en l’absence de convention de partenariat avec le Courtier-IOBSP ;
est libre d’accorder ou de refuser, discrétionnairement, un crédit.

Au-delà des règles régissant le Droit des contrats et des principes de protection des Consommateurs : tout établissement de crédit est simplement tenu de respecter la liberté économique d’exercice du courtage en crédit. Les relations entre banques et IOBSP s’inscrivent sous ce principe juridique supérieur.

Conclusion.

Le Droit en vigueur invite les Courtiers en crédit, comme leurs Clients, à solliciter les banques pour instruire leurs demandes de crédit, sans aucune distinction légitime entre les provenances de ces demandes. En cas de discrimination, les Courtiers et les Consommateurs peuvent signaler ou faire constater toutes les enfreintes que les banques agréées par la Banque de France/ACPR pourraient commettre à l’égard de leurs droits.
Le courtage en crédit est un droit du Consommateur, pas une modalité de distribution. Comme l’animal de la Fable, le Courtier en crédit est libre de courir « où il veut » et auprès de toute banque. Tout comme le Consommateur.

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Ne serait-ce pas un cas d'espèces ?

En tout cas les motivations du jugement de ce tribunal (est-il définitif d'ailleurs = pas d'appel ?) seraient intéressantes; en aurais tu les références .

Merci
baboune a dit:
Vous allez voir votre banque, elle vous fait une offre, vous allez voir le courtier qui vous fait une offre meilleure, vous retourner à votre banque qui s'aligne
et là vous avez le double effet kisscool car......si vous êtes bien allé voir votre banque en premier, le courtier pourra prétendre à ses honoraires sous prétexte que vous vous êtes servi de son travail pour obtenir le meilleur taux à votre banque.
et là, les tribunaux leur donnent raison.
Je confirme.

Cdt
 
Bonjour @jul4807 ,

Le mieux est de faire circuler votre dossier dans pleins de banques pour pouvoir obtenir un accord de principe en premier lieu.

Ensuite, vous faites savoir aux autres banques (même celles qui vous ont refusées auparavant) que vous avez un accord et vous pourrez négocier les taux pour avoir un meilleur deal (ou obtenir d'autres deals).

En général, un conseiller bancaire préfère passer directement par le client direct pour lui donner un meilleur taux qu'un courtier.

Personnellement c'est comme ça que je fais pour tous mes crédits immobiliers.

Beaucoup de gens prennent un courtier qui, en général, vous fait patienter jusqu'à la date fatidique de signature, vous en général vous vous dites "tout va bien j'ai un professionnel qui bosse pour moi", mais en réalité beaucoup de ces courtiers attendent ce moment clef pour vous faire payer plus cher puisque vous n'avez fait aucune démarche en amont. Vous sentant bloquer, vous signez.

Pour cela rien de plus simple, faites vous une liste d'adresse mail de différents banquiers de votre entourage et vous leurs transmettez les pièces suivantes en expliquant que vous souhaitez faire un crédit immobilier :

- vos 3 derniers bulletins de salaire (en CDI de préférence)
- vos 2 derniers avis d'impositions
- vos 3 dernières quittances de loyer (si vous êtes locataire)
- vos 3 derniers relevés de comptes (avoir des comptes propres)

Et vous leurs expliquer votre projet.

----

Pour en revenir au courtier, rien que cette phrase me glace le sang :

"Veuillez noter que si vous contactez directement une banque que nous aurions déjà sollicitée et acceptez une offre de cette banque, alors vous serez redevable des honoraires."

En gros ce que va faire le courtier c'est tout ce que je vous ai cité plus haut, la différence étant que lui à juste quelques banquiers favoris en contact.

Cordialement
Keusty
 
Il ne faudrait pas non plus diaboliser la profession.
Il y a de nombreux courtiers qui bossent très sérieusement.
Et il est logique que les mandats prévoient des clauses qui protègent les 2 parties quant au règlement des honoraires.

Le courtier peur être très utile quand on n'a pas le temps de démarcher toutes les banques (de par une profession et/ou vie de famille déjà très chargée) ou quand on ne souhaite pas y consacrer ce temps.

Et certains courtiers arrivent à avoir des conditions que le conseiller n'a pas, pour des dossiers qui se décident en plus hauts lieux.

Donc comme pour beaucoup de choses, ce n'est pas une science exacte... chaque dossier est unique
 
Kizzo a dit:
Il ne faudrait pas non plus diaboliser la profession.

C'est exact Kizzo, vous avez raison, tous les courtiers sont différents.

Certains sont plus sérieux que d'autres et évidemment, ils sont obligés de protéger leurs revenus avec clauses.

Mon but n'étant pas de cracher non plus sur le métier ;)

Désolé aux différents courtiers présents sur le forum
 
Bah...........
on commence à avoir l'habitude ... ;)
 
Aristide a dit:
En tout cas les motivations du jugement de ce tribunal (est-il définitif d'ailleurs = pas d'appel ?) seraient intéressantes; en aurais tu les références .
Tribunal Judiciaire de Paris, 9e chambre 2e section, du 15 octobre 2024, n° 23/12021

Cdt
 
Bonjour,

Je te remercie.

Je vais regarder et tenter de comprendre.

Cdt
 
Ci-dessous extrait du jugement avec les six motivations sur lesquelles s'est fondé le Tribunal Judiciaire de Paris pour débouter le syndicat des courtiers indépendants Union des intermédiaires de Crédit.
Ceci étant exposé.

01)
- Comme le rappelle justement la banque, en vertu de la liberté contractuelle, elle dispose du droit discrétionnaire de refuser d’octroyer un crédit, sans avoir à justifier sa décision.

Si ce refus ne saurait être discriminatoire, la loi définit limitativement vingt-six critères de discrimination, parmi lesquels ne figure pas le fait d'avoir recours à un mandataire pour obtenir un crédit.

Il en résulte que la BANQUE POSTALE n'est pas tenue d’examiner les dossiers de candidats emprunteurs qui lui sont présentés par certains courtiers, pas plus par conséquent que d'examiner la solvabilité de ces dossiers.

02 - C'est également à tort que le syndicat reproche à la défenderesse, en n'instruisant pas les demandes de ses adhérents, de commettre un refus de vente, alors qu'il est de jurisprudence constante que les dispositions relatives au refus de vente ne sont pas applicables aux opérations de banque, dont les opérations de crédit.

03) - Par ailleurs, l’article L. 314-22 alinéa 1 du code de la consommation dispose que dans le cadre de l'élaboration, de l'octroi et de l'exécution d'un contrat de crédit, les prêteurs agissent d'une manière honnête, équitable, transparente et professionnelle, au mieux des droits et des intérêts des emprunteurs.

Du fait de son caractère très général, cette disposition excipée par le syndicat n'est pas de nature à fonder sa demande, outre que ce texte vise l'élaboration, l'octroi et l'exécution d'un contrat de crédit, et non les conditions dans lesquelles une banque instruit les demandes de prêt qu'elle reçoit. Il est ajouté que la pratique suivie par la BANQUE POSTALE ne porte pas atteinte aux droits et intérêts des emprunteurs, dans la mesure où ces derniers restent libres de solliciter un crédit directement auprès de la banque.

04) - S'agissant de la pratique commerciale agressive, l'article L. 121-6 3° du code de la consommation rappelle qu'elle est constituée du fait de sollicitations répétées et insistantes ou de l'usage d'une contrainte physique ou morale, et compte tenu des circonstances qui l'entourent, lorsqu'elle entrave l'exercice des droits contractuels d'un consommateur.

Ainsi que la BANQUE POSTALE le relève, il n’existe en l'espèce ni sollicitations répétées et insistantes ni l'usage d’une contrainte de sa part envers un consommateur. En outre, les droits contractuels du consommateur ne sont nullement entravés puisqu'il conserve la possibilité d'avoir recours aux courtiers agréés par la banque ou de solliciter directement une offre de crédit.

05) - Pour ce qui concerne les pratiques commerciales déloyales, celles-ci sont interdites par l'article L. 121-1 du code de la consommation. Une telle pratique est déloyale lorsqu'elle est contraire aux exigences de la diligence professionnelle et qu'elle altère ou est susceptible d'altérer de manière substantielle le comportement économique du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé, à l'égard d'un bien ou d'un service.

Cependant, la BANQUE POSTALE ne peut pas altérer le consentement des candidats emprunteurs, uniquement en n’examinant pas les dossiers qui lui sont transmis par certains courtiers.

06) - Enfin, sur les pratiques anticoncurrentielles, l'article L. 420-1 du code de commerce prohibe, même par l'intermédiaire direct ou indirect d'une société du groupe implantée hors de France, lorsqu'elles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché, les actions concertées, conventions, ententes expresses ou tacites ou coalitions, notamment lorsqu'elles tendent à :

1° Limiter l'accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d'autres entreprises ;

2° Faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse ;

3° Limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le progrès technique ;

4° Répartir les marchés ou les sources d'approvisionnement.

Or, en l'espèce, le syndicat ne soutient pas qu’il existerait un accord de volontés entre différents acteurs du marché, qu’il n’identifie d'ailleurs pas, et qui restreindrait le jeu de la concurrence.

Le syndicat ne peut donc qu'être débouté en ses demandes.

Sur les autres demandes :

Au titre des frais exposés et non compris dans les dépens, le syndicat sera condamné à payer la somme de 1 500 euros.

PAR CES MOTIFS

Le tribunal, statuant publiquement, par jugement contradictoire et en premier ressort, par mise à disposition au greffe,

Déboute le syndicat des courtiers indépendants Union des intermédiaires de Crédit de ses demandes ;

Le condamne aux dépens, ainsi qu'à payer à la SA BANQUE POSTALE la somme de 1 500 euros au titre des frais irrépétibles.

Fait et jugé à Paris le 15 Octobre 2024

La Greffière Le Tribunal

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Maintenant reste à savoir s'il y a appel et, dans l'affirmative, quel sera la décision arrêtée ?

Cdt
 
Edit:
Maintenant reste à savoir s'il y a appel et, dans l'affirmative, quelle sera la décision arrêtée ?:confused:
 
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