Le contrôle de l’avancement des travaux est impératif
Il est impératif de réaliser des contrôles de l’avancement des travaux lorsque le promoteur effectue un appel de fonds à votre banque. En tant qu’acquéreur, vous êtes légalement responsable du risque financier que représente l’échelonnement du paiement. La Cour de Cassation a récemment tranché le cas d’un couple qui a acheté un logement en VEFA et qui n’avait pas vérifié que les appels de fonds adressés par la banque étaient bien justifiés par l’avancement des travaux. Le couple s’est ainsi aperçu que le chantier prenait beaucoup de retard et qu’il ne pouvait pas percevoir les loyers espérés. Il a donc demandé l’annulation de la vente, ce qui implique la remise des choses en l’état antérieur, chacun rendant à l’autre ce qu’il a reçu.
Le vendeur devait donc rendre aux acquéreurs les fonds qu’il avait reçus en leur nom, mais ce dernier a été placé en faillite, la restitution devenait donc hypothétique. Le couple devait de son côté rendre à la banque les montants qu’elle avait payés, puisque l’annulation de la vente entraînait l’annulation du prêt. Comme ils ne pouvaient pas rembourser, les acquéreurs ont estimé qu’en versant directement l’argent au vendeur, sans contrôler l’avancement des travaux [lien réservé abonné], la banque avait commis une faute. Les juges ont rejeté cet argument et ont considéré que la banque n’a pas à vérifier elle-même la réalité de ce que lui demande le promoteur dans la mesure où ses clients lui ont donné mission de payer celui-ci au vu des attestations d’avancement des travaux.
Les acquéreurs devaient donc vérifier eux-mêmes que les appels de fonds étaient justifiés, et ces derniers se sont retrouvés dans l’obligation de rembourser la banque.
Cass. Civ 1, 26.9.2018, K 17-19.535
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