Budget de la France

Vincent41

Contributeur
Bonjour à tous,

J'écoute un peu l'actualité et en tant qu'usager des différents services publics (école, services médicaux, etc), je m'interroge le budget de la France sur le dernier quart de siècle.

J'ai l'impression qu'il n'y a plus d'argent pour financer tous les services publics alors que nous sommes le pays le plus imposé au monde avec un déficit permanent...

Ou va donc l'argent de nos impôts et taxes?

Est ce que quelqu'un pourrait m'aider à comprendre comment la France en est arrivé là?

Bonne journée.
 
Bonjour et merci @Vincent41 pour avoir lancé cette discussion.

En toute modestie, je tente de lâcher quelques axes de réflexion.
J'ai l'impression que :

- on paye énormément de personnes à travailler sur des sujets qui ne servent à rien

- on change d'avis trop souvent, manque de visibilité et d'objectifs clairs, mauvais choix stratégiques

- le chômage et les assistances en tout genre coûtent chers et ne vont pas forcément vers les gens qui en ont besoin, ou avec des biais. Le système ne fait pas assez de différence entre les gens qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.

- on paye extrêmement cher les bureaucrates de Bruxelles pour se faire imposer des règles qui ne nous conviennent pas toujours, donc on repaye d'autres personnes pour lutter contre ces décisions.

- la bureaucratie, complexité, normes, cabinets, sont inefficaces, et énergivores en temps et en argent.

- on nomme des gens à des postes qu'ils ne savent pas tenir, incompétents, donc ces mêmes gens doivent payer des cabinets externes a prix d'or, pour faire le boulot qu'ils devraient faire.
Et, comme ils n'ont toujours pas la bonne vision globale, ils n'ont pas forcément adressés les bonnes questions, ils n'auront pas les bonnes réponses, et prendront des mauvaises décisions.

- avec l'augmentation des taux, les intérêts de la dette vont se faire sentir significativement

Cdlmt
 
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Je ne sais pas s'il y a des stats... Mais la France est un pays où nous assistons beaucoup les gens.
Avec une prise en charge à 100% des maladies divers et variées.
Un handicapé par exemple, on lui paie le transport (en ambulance ou taxi) la structure qui l'accueil, les médecins qui y sont etc...
L'école est gratuite.
On rémunère les demandeurs d'emplois, on donne des aides diverses et variées (APL, PAJE etc...).
Nous routes sont plutôt bien entretenu (comparé à d'autres pays)
Etc...

Notre service publique n'est surement pas géré de manière optimal mais il aide aussi beaucoup.
 
Vincent41 a dit:
J'ai l'impression qu'il n'y a plus d'argent pour financer tous les services publics alors que nous sommes le pays le plus imposé au monde avec un déficit permanent...
Tout est dit. Rien à rajouter.

Vincent41 a dit:
Est ce que quelqu'un pourrait m'aider à comprendre comment la France en est arrivé là?
Facile ! Quand on a un politique imbu de lui-même et qui déclare "Qui aurait pu prévoir la crise climatique", tu comprends mieux que ces gens sont hors sol, vivent dans un monde décalé du quotidien de ceux qui les ont élus, et sont là pour satisfaire leur cour/cénacle/lobbies et autres bailleurs de fonds de leurs campagnes électorales.
Au final, cela ne peut donc marcher.
 
Dernière modification:
lebadeil a dit:
Bonjour et merci @Vincent41 pour avoir lancé cette discussion.
Mais de rien, c'est un sujet qui me titille depuis quelques temps. Quand j'ai le niveau des débats lors des dernières elections, je suis effaré...

lebadeil a dit:
- on paye énormément de personnes à travailler sur des sujets qui ne servent à rien
Vous avez des exemples concrets?

lebadeil a dit:
- on change d'avis trop souvent, manque de visibilité et d'objectifs clairs, mauvais choix stratégiques
Effectivement, on passe à défaire ce que le précédent à fait...

lebadeil a dit:
- le chômage et les assistances en tout genre coûtent chers et ne vont pas forcément vers les gens qui en ont besoin, ou avec des biais. Le système ne fait pas assez de différence entre les gens qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.
Je trouve normal d'aider les personnes qui sont dans le besoin mais quand nous entendons presque tous les jours des cas de fraude sociale, cela me désespère... A quand allons nous mettre le paquet sur la détection de la fraude? Avec les moyens numérique de maintenant, il devrait être possible de faire des choses quand même... Je n'ai pas l'impression qu'il y ait de volonté politique là dessus, je ne comprends vraiment pas.

lebadeil a dit:
- avec l'augmentation des taux, les intérêts de la dette vont se faire sentir significativement
Allons nous profiter de la crise qui vient pour enfin se poser les bonnes questions?
 
la réponse est assez simple et tient dans les déclarations de patrimoine et les professions des députés , sénateurs et ministres...

combien d'entre eux a géré une entreprise ( petite ou grosse ) florissante ? ..

tant que ceux qui dirigent n'auront pas à prouver leur qualité de gestionnaire il y aura de la gabegie .

la plupart des élus sont issu de l'enseignement ou de la fonction publique .

ces gens là étaient sans doute très compétents dans leur activité mais on ne s'improvise pas gestionnaire .
 
Buffeto a dit:
...ces gens là étaient sans doute très compétents dans leur activité mais on ne s'improvise pas gestionnaire .
Ni gestionnaire, ni capitaine d'industrie, ni visionnaire, avec des yeux n'allant pas plus loin que ses pieds.... et n'ecoutant pas les sachants.
Et on n'encourage pas les gens à travailler, et encore moins à reussir en France (versus US)
 
Si je peux me permettre, notre président vient quand même du monde de la banque, et a tenté de mettre au gouvernement des gens qui n'était pas forcement avec des formations politiques mais plutôt des formations en rapport avec le ministère occupé. E Dupond-Moretti en est un exemple. Si je ne dis pas de bêtise, il est avocat et est maintenant ministre de la justice.
Alors ce ne sont pas des gestionnaires ou chef d'entreprise, il faut reconnaitre une certaine tentative... qui n'a pas changé grand chose je l'admets volontiers !
 
Pour se faire réélir il ne faut pas bien gérer, il faut savoir flatter et distribuer l'argent qu'on a pas.
Quand tu es fonctionnaire et élu, si tu perds à la prochaine tu retrouve ton boulot de fonctionnaire, quand tu n'es pas fonctionnaire tu trouve Pole emploi.

Le budget de la France est déficitaire tous les ans depuis Raymond Barre en 77, le premier poste budgétaire de la France, c'est les intérêts de la dette.

En France, on tend la main et il faut que ça tombe ou met un gilet de couleur vive.

L'essence augmente : on donne chèque
L 'électricité augmente : on donne un chèque
On a des gosses : on passe à la CAF : plus de 25 aides diverses et variées.
On veut se loger, on fait des HLM, on donne des APL
On veut acheter un appartement pour le louer, on a eu du Borloo, du Denormandie et du Pinel et j'en oublie
On veut se soigner : on va à l'hosto et si pas de moyen, la CMU est là, çà s'aggrave on passe à l'ALD c'est Sécu qui paie
On veut partir en vacances c'est le chèque vacances qui arrive et l'aide au vacances famille
On veut manger le midi, pas de problème chèque dej est là
Tu peux pas travailler, t'en fait pas on a ce qui faut pour toi, la liste est trop longue
Tu veux étudier, on sort les bourses
etc, etc, etc

Je ne pas vais aborder les niches fiscales, ici personne n'en profite, mais une niche fiscale c'est quand même des impôts en moins, donc des recettes en moins....


Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publié le 20 juin, les prestations sociales versées s’élevaient en 2017 à 727,9 milliards d’euros. Cela représente plus d’un tiers du PIB (31,7%) de la France, c’est-à-dire l’ensemble de la richesse produite par le pays sur une année.


Bref, on veut tout, surtout des aides, tout en payant le minimum
 
Et si au lieu de travailler plus, on travaillait mieux ?
 
Je vis dans un pays où le reset général a été fait à la chute du Mur. Ca a grincé, mais on s'adapte.
En France, ce reset général date de 1945.
Depuis, on empile les lois, les subventions, les taxes sans repenser le fond.
Un exemple: les politiques natalistes de 1945 ont été faites par consensus entre tous les partis, des communistes aux gaullistes, dans une vision de long terme murement réfléchie et débattue.
L'objectif était de faire trois enfants par femme, pour rattraper le nombre de baïonnettes de l'Allemagne et éviter une quatrième manche de nos épisodes guerriers. Puis de construire en masse dans les années 60 avec des grands ensembles ciblés sur les familles.
Objectif réussi à long terme: dix millions d'habitants de différences alors que l'Empire Allemand était deux fois plus peuplé que la troisième République. On ne perdra pas vite la prochaine.
Mais les législations restent. Un fonctionnaire reçoit walou pour son premier enfant, un bonus de 8% pour le troisième. Les impôts intègrent un nombre de part variable selon le nombre d'enfants. Les allocations familiales ciblent également les familles nombreuses. Les logements sociaux restent ce qu'ils sont. A Paris, une bonne partie des 21% de ceux-ci sont de grands logements pour grandes familles. A se demander si ce n'est pas un appel à faire des enfants en masse... Qui n'iront heureusement pas dans un tranchée contre Wolfgang ou Helmut.
Le paradigme a complément changé mais rien ne change. Rendant le système illisible.
Pourtant le diagnostic est simple: le progrès technique touche ses limites (si, la fusion dans un siècle), le niveau de vie moyen est humainement assez haut (espérance de vie, infrastructures, éducation) mais mal géré et répartie, l'urgence climatique devant nous est gérable (cf Jancovici), le vivre-ensemble est catastrophique. Les outils sont présents. Reste donc à changer le paradigme. Et peut-être avoir des politiques publiques à hauteur d'homme et non à hauteur d'une certaine "bourgeoisie" qui a comme définition universelle de vouloir se distinguer du peuple et de son réel.
Dans ma ville d'origine se trouve un "quartier sensible", même si le reste de la ville est populaire. Il y a des budgets pour le développement durable, très bien. Il y a une association subventionnée qui apprend à faire du vélo sur deux heurs, très bien. Le tarif est gratuit pour les ressortissants du "quartier sensible", 60€ pour les autres. Qui ira payer 60€ pour apprendre à faire du vélo, alors qu'un vélo d'occasion ne coûte même pas ces 60€ et qu'apprendre tout seul n'a pour risque qu'un bobo vite soigné?
On en arrive à faire des chèques "bois" alors que tous les outils de gestion de la forêt ont été détruits...
 
hargneux a dit:
Je ne pas vais aborder les niches fiscales, ici personne n'en profite,
une niche fiscale ? c'est quoi?
 
Vincent41 a dit:
nous sommes le pays le plus imposé au monde
ah bon? l'impot est assez faible en France; il ne fait que baisser depuis 35 ans. par exemple un celibataire à 59 000 euros de revenus est dans la tmi 30% en France et 42% en allemagne..., il payera plus en Finlande, en Israel, et dans beaucoup de pays...je crois en Angleterre il sera à 40%
 
Sur ce site (qui date un peu) :
[lien réservé abonné]

on retrouve les dépenses par secteur :

tableau-grand-debat800 (1).png
 
moietmoi a dit:
ah bon? l'impot est assez faible en France; il ne fait que baisser depuis 35 ans. par exemple un celibataire à 59 000 euros de revenus est dans la tmi 30% en France et 42% en allemagne..., il payera plus en Finlande, en Israel, et dans beaucoup de pays...je crois en Angleterre il sera à 40%
Je ne pensais pas juste à l'impôt sur le revenu mais au global (entre le super brut payé par l'employeur et ce qu'on touche réellement sur notre compte), il faut ensuite ajouter la TVA et compagnie.

A global, seul le Danemark doit être plus taxé que les français si je ne me trompe pas.
 
J'ai souvent pour habitude de dire qu'on a ce qu'on mérite. Je pense avoir raison en ce qui concerne nos politiques. Les Français ont les politiques qu'ils méritent. Ils ont mal voté depuis des années. Et ils continueront de le faire, certainement aux prochaines élections.
A leur décharge, l'offre est tellement nulle désormais qu'il faut avoir le courage de se déplacer. Mais s'ils y avait eu de l'exigence (un gros mot en France), les politiques, prêts à tout pour garder leurs places au soleil, auraient certainement fait le nécessaire pour limiter la casse. Là, ils n'ont même pas eu besoin de se bouger. Les Français ont donc la gestion qu'ils méritent. Et effectivement, elle est globalement catastrophique.


Il y a, à mon sens, un seul truc qui fonctionne encore correctement. L'exception qui confirme la règle ? Le secteur de la santé. Mais on s'est rendu compte ces dernières années que c'est plus grâce au dévouement des médecins et du personnel soignant qu'aux décideurs. Là pour le coup, ça aurait mérité plus que des applaudissements à nos fenêtres.
 
Buffeto a dit:
une niche fiscale ? c'est quoi?
C’est une maison anciennement pour chien avec DPE passoire énergétique, où tous les français pensent payer leur impot avec évaporation de leur argent
 
moietmoi a dit:
ah bon? l'impot est assez faible en France; il ne fait que baisser depuis 35 ans. par exemple un celibataire à 59 000 euros de revenus est dans la tmi 30% en France et 42% en allemagne..., il payera plus en Finlande, en Israel, et dans beaucoup de pays...je crois en Angleterre il sera à 40%
On parle de taxation globale tous impôts, "taxes" diverses (telles TVA, CSG, RDS) et charges (telles patronales et salariales) confondus.
Et effectivement dans l'inconscient collectif, cet ensemble est improprement appelé "Impots" par extension.
 
Dernière modification:
moneymoneymaker a dit:
A leur décharge, l'offre est tellement nulle désormais qu'il faut avoir le courage de se déplacer. Mais s'ils y avait eu de l'exigence (un gros mot en France), les politiques, prêts à tout pour garder leurs places au soleil, auraient certainement fait le nécessaire pour limiter la casse. Là, ils n'ont même pas eu besoin de se bouger. Les Français ont donc la gestion qu'ils méritent. Et effectivement, elle est globalement catastrophique.
Bravo ! (y)

moneymoneymaker a dit:
Il y a, à mon sens, un seul truc qui fonctionne encore correctement. L'exception qui confirme la règle ? Le secteur de la santé. Mais on s'est rendu compte ces dernières années que c'est plus grâce au dévouement des médecins et du personnel soignant qu'aux décideurs. Là pour le coup, ça aurait mérité plus que des applaudissements à nos fenêtres.
Re-bravo ! (y)
 
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