Bonjour,
Chico a dit:
Rachat d'actifs aux banques pour relancer le credit : pouvez vous expliquer exactement ? c'est la BCE qui prête aux banque? Si c'est le cas comment cela se passe concrètement svp.
Quand une banque de dépôts accorde un crédit, dans un premier temps elle inscrit le montant de ce crédit en tant que créance sur l'emprunteur ( = dette de l'emprunteur) à l'actif de son bilan et, simultanément, le même montant sur le compte de ce client/emprunteur en tant que dette envers l'emprunteur (= créance de l'emprunteur sur la banque) au passif de son bilan.
Ce faisant elle crée de la "monnaie de banque" encore appelée "monnaie secondaire".
En contrepartie de ce crédit la banque à un titre de créance matérialisé par le contrat de prêt.
Mais si le client a sollicité un crédit c'est qu'il en avait besoin pour financer un projet.
Donc, dans un second temps, ce client emprunteur va émettre un titre de paiement (chèque par exemple) au profit d'un fournisseur/vendeur.
Si ce dernier est client dans la même banque il n'y a aucune incidence sur la trésorerie de cette dernière; c'est un simple jeu d'écritures internes.
Mais si le fournisseur est client d'un autre Établissement, au moment de l'encaissement du titre de paiement la trésorerie de la banque (compte BDF/BCE ou autres comptes de trésorerie) sera amputée du montant concerné cependant que, simultanément, le compte du client/emprunteur sera débité du même montant.
A ce stade, la banque doit alors non seulement disposer de "vraie monnaie" Banque Centrale (BCE/BDF) car c'est ce compte à la banque centrale qui va permettre de payer la banque du fournisseur mais il est aussi nécessaire qu'elle ait à disposition suffisamment de cette "vraie monnaie".
Pour cette raison (***) les banques de dépôts détiennent donc un ou plusieurs comptes à la Banque Centrale qui, suivant les politiques et règlements en vigueur, peuvent ou non être rémunérés.
(***) La réglementation sur les réserves obligatoires ( = obligation de déposer 1% des comptes clients à la BCE/BDF) est une autre raison.
Si, au moment de "la compensation" (moment où les banques procèdent aux règlements entre elles via comptes BCE/BDF) la banque n'a pas suffisamment de trésorerie = "vraie monnaie" à disposition elle doit impérativement en trouver sous peine d'être en situation de faillite (divers procédés sont possibles).
Voilà pour la "mécanique "générale.
Maintenant, pour répondre à votre première question, afin de faire en sorte que les comptes BCE/BDF des banques soient bien alimentés en monnaie "Banque Centrale" cette dernière peut leur "acheter" leurs titres de créances (= contrats de prêts).
Ainsi faisant, à l'actif du bilan des banques concernées, les comptes de prêts (= créances sur les clients emprunteurs) vont être amputés des montants concernés (ils vont parallèlement augmenter l'actif de la Banque Centrale) mais - à due concurrence - le montant de leur compte BCE/BDF sera augmenté. Le total du bilan restera donc inchangé; il y aura un transfert des titres de créances vers la trésorerie.
Au niveau BCE/BDF, pour équilibrer son bilan, l'achat de ces titres de créances aura pour contrepartie une création monétaire dont les produits seront inscrits aux comptes des banques concernées das ses livres.
Le même procédé est possible avec le rachat de n'importe quels autres actifs telles les devises ou autres
C'est ce que l'on appelle "faire marcher la planche à billets" (= Quantative Easing = QE aux USA)
L'objectif étant que le banques aient plus de facilités pour accorder des crédits lesquels sont de nature à accentuer la consommation et l'investisement donc à soutenir l'emploi.
Taux de dépôt négatif qui dissuaderait les banques de placer: explications svp
La logique habituelle est qu'un dépôt/épargne soit rémunéré; c'est le propriétaire de cet avoir qui, plaçant 100€ reçoit 102€ au bout d'un an si le taux convenu est de 2%
Si les autorités monétaitres (BCE) décidaient que non seulement il n'y aura pas de rémunération des dépôts des banques à la Banque Centrale mais que cette rémunération sera négative, cela voudrait dire, en reprenant l'exemple ci-dessus, que la banque ayant 100€ à la BCE ne recevrait plus que 98€ au bout d'un an.
Ce ne serait donc pas du tout intéressant pour les banques qui seraient donc plus incitées à "placer" ces fonds auprès des agents économiques (particuliers - entreprises - collectivités territoriales...) en leur consentant plus de crédits assortis cette, fois-ci, de taux de rémunération positifs bien entendu.
Et l'on retrouve alors la même logique et la même motivation que ci-dessus.
Cdt
