De l'électricité au gaz en passant par les carburants, depuis maintenant un an et demi, les prix de l'énergie augmentent. Si le gouvernement tente par des primes et le bouclier tarifaire de contenir l'envolée des factures (+15% minimum depuis janvier 2023), ces mécanismes ne sont pas éternels. « Maîtriser sa consommation et la suivre précisément au quotidien sont la seule méthode efficace sur le long terme », explique à MoneyVox Sylvain le Falher, cofondateur d'Hello Watt, qui propose ce service de contrôle et de suivi de la consommation via une application mobile.

Mais la clé de tout, c'est le chauffage qui « représente deux tiers de la facture d'un logement qui dépense 250 euros par mois en énergie », détaille-t-il sur la base du montant moyen dépensé par ses clients. Selon l'agence gouvernementale Ademe, le chauffage représente précisément 62% de la consommation d'énergie d'un ménage, devant l'électroménager (20%), l'eau chaude (11%) et la cuisson (7%).

La question du chauffage est donc centrale. Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, la Première ministre Elisabeth Borne a poussé les foyers français à se prendre en main. En octobre, 7 Français sur 10 (70%) déclaraient à l'Ifop être prêts à appliquer la règle des 19°C au sein de leur logement et réduire la facture de 7%.

Des comportements salvateurs face aux hausses des prix de l'énergie en janvier pour le gaz et en février pour l'électricité puisque baisser la température du chauffe-eau entre 55 et 60°C permet de gagner 20% sur le coût annuel de l'eau chaude, et installer un thermostat réduit la note en chauffage de 15%.

Des hausses de facture de 400 euros

La start-up Lite a estimé sur la base de 35 000 contrats au tarif réglementé d'EDF que la hausse des prix de l'électricité (TRV) avait été en moyenne de 5,4%, avec des pics à 11% en 2023. Pour 2023, selon leurs calculs, la hausse moyenne sera précisément de 15,74% en 2023, soit 184 euros de plus par an, en moyenne, avec de fortes disparités. Sur la base d'une consommation moyenne de 4,7 mégawattheure, « le montant moyen de la facture d'électricité d'un ménage au Tarif Bleu passe au 1er février 2023 de 966 à 1 112 euros TTC par an », explique de son côté EDF.

La hausse en option base sera de 94 euros pour l'année, soit 15,3% de plus, contre 205 euros de plus (+15,2% sur un an) pour les contrats en heures pleines-heures creuses. Selon EDF, les vrais gagnants sont les 270 000 contractants de l'offre Tempo, avec une augmentation limitée à 53 euros sur l'année, soit +4%.

Une baisse de la consommation de plus de 13%

Selon Hello Watt et ses 170 000 utilisateurs actifs, pour une maison de 100 m2, équipée de radiateurs électriques et qui payait entre 2 500 et 2 600 euros d'électricité en 2022, la facture annuelle monte en 2023 à presque 3 000 euros, soit plus de 400 euros d'augmentation ! Pour un appartement qui avait une facture d'électricité annuelle de 1 650 euros en 2022, cette dernière passe à 1 930 euros, soit 280 euros de plus. Enfin, dans le cas d'une petite consommation (2 400 kWh environ), une facture de 550 euros en 2022 passe à 640 euros en 2023, soit 80 euros en plus. Sans le bouclier tarifaire du gouvernement qui limite la hausse à 15% pour les TRV, ça aurait été plus de 400 euros de hausse.

Avec les outils à disposition des consommateurs, associés aux écogestes, il est donc possible de contenir sa facture. Grâce aux compteurs Linky et Gazpar, les utilisateurs d'HelloWatt réalisent ainsi une baisse de 13,5% de leur consommation d'électricité et de 16,2% pour le gaz en baissant la température de deux degrés par rapport à leurs habitudes antérieures.