Selon l'Unaf, la Caisse des dépôts (CDC) ne financera plus, à partir de 2025, l'accompagnement délivré aux particuliers pour leur obtention de microcrédits - une des missions de l'Unaf qui coûte 650.000 euros par an à l'Etat pour des milliers de personnes, selon un communiqué.
Le microcrédit personnel permet à certains ménages, exclus des mécanismes classiques de crédit en raison de leurs revenus ou d'une situation sociale précaire, d'accéder à des prêts bancaires de faibles montants.
En 2023, l'inflation a fait « exploser les demandes » à l'Unaf, avec une hausse de 37% du nombre de microcrédits octroyés par son réseau en un an.
L'Unaf joue l'intermédiaire avec les banques en accompagnant la personne dans l'obtention et le remboursement du prêt.
Un recours massif au RSA ?
« Pourquoi l'Etat laisserait-il anéantir ce dispositif d'accompagnement peu coûteux et efficace porté par des acteurs de la société civile ? », interroge la lettre publiée mercredi, qui craint un recours massif au RSA dans les départements le cas échéant.
Le financement de l'Unaf provient en grande partie de la Caisse des dépôts, via des subventions annuelles et une somme fixe par dossier accepté par la banque.
Mais en début d'année, « la CDC nous a dit qu'elle souhaitait rationaliser son budget et se concentrer sur le dispositif des maisons France Service », espaces d'aide aux démarches administratives, assure à l'AFP Stéphanie Truquin, économiste de Familles rurales.
« Les priorités ont changé », confirme une source interne à la Caisse des dépôts. « Nous nous concentrons maintenant sur l'inclusion par les services publics numériques, qui correspond à l'évolution de la société ».
« Les potentiels bénéficiaires de ce microcrédit pourront toujours chercher un accompagnement auprès d'autres structures », ajoute la source, soulignant que « l'Unaf et Familles Rurales n'accompagnent que 1.500 microcrédits octroyés par an ».
En 2022, près de 18.000 microcrédits personnels, de 8.000 maximum, ont été octroyés en France selon l'Unaf. Plus de 90% des projets de financement concernent la mobilité, comme la réparation ou l'achat d'une voiture, ou encore l'inscription au permis.
Grace au microcrédit, « plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens » ont « retrouvé un emploi ou évité de perdre celui qu'ils occupaient », soutient encore l'Unaf.