En 2009, plus d’un Français sur huit détenait des actions en direct. En 2015, seul un Français sur seize en détient. En clair : « les actionnaires en direct sont deux fois moins nombreux qu’il y a 6 ans » selon l’AMF, qui se base sur l’enquête SoFia (1) de TNS Sofres. En élargissant l’analyse aux valeurs mobilières (actions, obligations et placements collectifs), le bilan est le même : le taux de détention parmi les Français de 15 ans et plus est passé de 18,2% à 10,9% de 2009 à 2015.

PEA : un taux de détention de 7,1%

L’AMF dresse un constat tout aussi défavorable en ce qui concerne les « enveloppes » dédiées aux produits boursiers. 12,5% des Français avaient un Plan d’épargne en actions (PEA) en 2009, pour 7,1% en 2015. Dans la population française, le taux de détention de comptes-titres affiche une baisse plus mesurée (8,6% à 5,4%) mais ce produit reste moins couru que le PEA.

« La majorité des détenteurs d’actions le sont désormais indirectement, au travers de FCP (fonds commun de placement) et de Sicav, via de l’assurance-vie ou de l’épargne salariale », relève l’Autorité des marchés financiers dans l’éditorial de sa lettre, diffusée hier. Car, parallèlement à cette désaffection des valeurs mobilières en direct, l’assurance-vie en unités de compte a elle vu son taux de détention grimper de 8% à 10,5%, dans la population française, en six ans. Les supports risqués de l’assurance-vie (par opposition au fonds en euros, avec une garantie en capital) se positionnent ainsi petit à petit comme le support privilégié pour investir sur les marchés boursiers.

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(1) L’enquête restituée par l’AMF se base sur le panel TNS Sofres-SoFia, « constitué de 12.000 Français de 15 ans et plus, interrogés trois fois par an depuis 2009 ».