Ce qui change en 2025
Nouveaux taux des livrets et produits d'épargne réglementée, avec une érosion attendue. Rendements de l'assurance vie, servis début 2025 mais au titre de l'année 2024, attendus en très légère baisse. Voici ce qui s'annonce lors des prochaines semaines.
L'évolution à la baisse des taux de l'épargne réglementée
Mauvaise nouvelle, le taux du Livret A, du LDDS mais aussi du LEP vont être revus à la baisse au 1er février prochain. Depuis 2023, le taux du Livret A et du LDDS est bloqué à 3%, une décision prise par le gouvernement afin de protéger l'épargne des Français face à une inflation élevée. Le ralentissement de la hausse des prix (+1,3% en novembre) ces derniers mois va malheureusement conduire à une baisse probable du taux de ces deux livrets probablement à 2,5%.
Du côté du LEP, un recul est aussi attendu. Sauf improbable coup de pouce du gouvernement, le LEP devrait passer de 4% à 3%.
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Une baisse attendue des taux de l'assurance vie
Si les taux des fonds en euros de l'assurance vie ne sont pour l'heure pas connus, une tendance à la baisse se profile. En effet, après un rendement moyen à 2,6% à fin 2023, le taux moyen de ces fonds garantis en capital pourrait bien passer à 2,5% au titre de l'année 2024 selon les experts.
Gildas Robert, directeur exécutif d'Accenture estime que la performance moyenne des fonds en euros en 2024 devrait atteindre entre 2,5% et 3%. De son côté, le cabinet Facts & figures anticipe que le taux moyen ne devrait pas dépasser les 2,5%. Facts & Figures reprend dans son dernier baromètre de l'assurance vie l'exemple du fonds en euros du Crédit Agricole qui a annoncé un taux servi à 2,80% en 2023, mais dont « le rendement naturel du fonds euros n'a pas dépassé 2,11% », ce qui signifie que la banque verte a pioché dans ses réserves pour réussir à sortir un tel taux, afin qu'il reste concurrentiel. Les taux servis en 2024 pour les fonds euros devraient être plus proches du « rendement mathématique », assure-t-il.
Les deux premiers taux annoncés (Garance 3,50% et Ampli Mutuelle 3,75%) sont très élevés mais ils ne seront probablement pas représentatifs des plus gros contrats.
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Quid du PEL et du CEL ?
C'est officiel depuis mercredi 18 décembre, un Plan épargne logement (PEL) ouvert en 2025 vous rapportera 1,75%, avant fiscalité. En conservant ce PEL au minimum 3 ans, l'épargnant pourra bénéficier d'un droit à prêt à hauteur de 2,95%.
Les intérêts du PEL sont fiscalisés depuis 2018 à hauteur de 30% (PFU). Résultat après déduction de 30%, le taux net s'élèverait à 1,575%.
Pour rappel en 2024, l'ouverture d'un PEL vous a garanti une rémunération à 2,25%... Toujours avant fiscalité. Après déduction de la flat tax à 30%, ces nouveaux plans ont rapporté 1,575% par an. Si vous conservez votre PEL ouvert minimum 3 ans, le taux du prêt épargne logement s'élèvera alors à 3,45%.
Plan épargne logement : mauvaise nouvelle pour le taux du PEL au 1er janvier 2025
Pour le Compte épargne logement (CEL), le taux devrait passer de 2% actuellement à 1,75% au 1er février 2025, si celui du Livret A passe bien à 2,5%. En effet, le taux du CEL correspond à 2/3 du taux du Livret A arrondi au quart de point le plus proche. Tout comme le PEL, les intérêts du CEL sont soumis à la flat tax de 30%.
Ce qui a changé en 2024
Mais l'année 2025 n'est pas la seule à apporter du changement. Cette année 2024 a été marquée par de nombreuses évolutions pour l'assurance vie, le plan épargne retraite ou encore les contrats de prévoyance. Pour tout se remettre en mémoire, voici un récapitulatif de tous les changements opérés pour vos contrats.
Fin du PER mineur et création du PEAC
Depuis le 1er janvier de cette année, il est impossible pour les parents d'ouvrir un plan épargne retraite (PER) pour leurs enfants mineurs ou d'effectuer des versements sur ceux déjà ouverts. Les parents n'ont donc plus la possibilité de bénéficier des avantages de la déductibilité fiscale. Pour remplacer le PER pour les enfants mineurs, Bercy a créé le Plan Épargne Avenir Climat (PEAC).
Accessible dès la naissance, le PEAC s'adresse aux jeunes de moins de 21 ans et peut être souscrit par les parents aux noms de leurs enfants mineurs depuis cet été... En théorie. Car ce nouveau placement dont les intérêts sont complètement défiscalisés à l'image du Livret A, du LDDS et du LEP, n'est encore proposé nulle part. Pourtant, le PEAC a pour vocation d'être vertueux. En effet, les versements sont « affectés à l'acquisition de titres financiers qui contribuent au financement de la transition écologique et d'instruments financiers bénéficiant d'un faible niveau d'exposition aux risques ». Si pour le moment un flop se dessine pour le PEAC, l'année 2025 marquera peut-être le début de son succès.
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Les nouveaux cas de déblocage anticipé de l'épargne salariale
Normalement, l'argent placé sur le Plan d'épargne entreprise (PEE) est bloqué pendant cinq ans. Mais sous certaines conditions, le salarié peut récupérer son épargne avant ce délai. Un nouveau décret publié cet été a ajouté trois nouveaux cas de déblocage anticipé. Il était déjà possible d'effectuer un déblocage anticipé pour invalidité, décès, surendettement et l'achat ou construction (ou l'agrandissement) de sa résidence principale. Le PEE pouvait aussi déjà être débloqué en cas de divorce, violences conjugales, mariage, PACS ou encore naissance d'un enfant et rupture du contrat de travail. Depuis cet été, le PEE peut aussi être débloqué pour financer la rénovation énergétique de la résidence principale, l'activité de proche aidant et l'achat d'un véhicule propre.
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Les contrats de prévoyance au cœur des débats
Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) applique, depuis le mois de février, une nouvelle mesure pour rendre plus lisible les contrats de prévoyance, et notamment le fonctionnement du régime de base et de la complémentaire. D'ici le 1er janvier 2025, les assureurs ont l'obligation de mettre à disposition des adhérents des tableaux d'exemples de remboursement. Et ce, afin de faciliter la lecture et permettre aux futurs adhérents de mieux comparer les offres existantes sur le marché. Ces tableaux standardisés doivent présenter des exemples de fonctionnement des couvertures prévoyance entre le régime de base, soit le régime obligatoire de la Sécurité sociale, et le régime de prévoyance pour les salariés du secteur privé ou le contrat de prévoyance pour les travailleurs non-salariés.
Contrat de prévoyance : ce qui va changer pour vos indemnités
En novembre, une nouvelle mesure a été adoptée pour les contrats de prévoyance collectifs, souscrits par les employeurs. Cette mesure appliquée aux nouveaux contrats souscrits à compter du 23 novembre et pour les contrats renouvelés à partir du 1er janvier 2025, concerne le calcul des rentes de la retraite supplémentaire. Jusqu'ici, les contrats d'assurance relatifs aux contrats collectifs des salariés faisaient une distinction entre les hommes et les femmes. Les primes et prestations souscrites étaient calculées sur la base d'une table de mortalité différente pour les assurés de sexe féminin et de sexe masculin. Désormais, la table de mortalité, basée sur celle des femmes, est la même pour tout le monde. La règle des contrats collectifs s'aligne donc sur celle qui s'appliquait déjà pour les contrats individuels.
De nombreuses évolutions pour les contrats d'assurance vie et de PER
Plus de visibilité pour les mandats de gestion. Depuis fin octobre, certaines informations doivent obligatoirement être mentionnées dans les mandats de gestion des contrats d'assurance vie : l'identité du mandataire, la description précise du profil de gestion ou d'allocation, la durée de convention, les modalités de reconduction ou de résiliation du mandat et enfin la nature de rémunération du mandataire.
Autre nouveauté qui impacte autant les contrats d'assurance vie et de PER : la standardisation des profils de gestion. Jusqu'ici les assureurs ou gérants des mandats de gestion pouvaient choisir la répartition de leur allocation pour leurs profils de gestion. Ils doivent désormais obéir à certaines contraintes d'allocations pour pouvoir qualifier les mandats de gestion pour les trois profils « prudent », « dynamique » ou équilibré » Pour un mandat de gestion « prudent », au moins 50% de l'encours doit être investi sur des supports « à faible risque » comme les fonds en euros. Cette part passe à 30% pour le profil « équilibré » et à 20% pour le mandat « dynamique ».
Les actifs non cotés désormais obligatoires. Désormais 4% de l'encours pour un mandat équilibré et 8% pour un profil dynamique en assurance vie sont investis dans des actifs non cotés, c'est-à-dire sur des « unités de compte constituées de catégories d'organismes de placements collectifs et de titres de sociétés commerciales », précise le décret. Une obligation qui vaut aussi pour les pour les profils « prudent », « équilibré » et « dynamique » de la gestion profilée à horizon des PER.
Ce qui change pour vos contrats d'assurance vie et de plan épargne retraite (PER)