Trajectoire immobilière idéale

PepeR

Contributeur régulier
Bonjour,

j'avais déjà posté un article similaire de finance-fiction. Il s'agit de résumer réflexion et regrets en une trajectoire possible pour se constituer une résidence secondaire.

Hypothèse: l'immobilier est très cher mais nécessaire, le protagoniste souhaite fonder une famille, le protagoniste n'a pas une cuillère en argent dans la bouche, le mariage se termine souvent en divorce, la garde des enfants est soumise à la capacité de les héberger dignement, la période de plus-value permanente est finie.

Etape 1, 4 années: se loger quand on est jeune. Une étape de location est nécessaire pour terminer ses études et pour commencer dans la vie. C'est quand même une bonne phase pour se constituer quelques économies en bossant dur, en vivant chichement, en utilisant les vecteurs du LEP, PEL, voire la bourse. Avoir à terme un emploi stable et un bon profil bancaire. Mettons par exemple 2000/mois et 20000 de constitution d'apport.

Etape 2, 5 ans: acheter au plus vite sa résidence principale avec l'apport généré en 1. Prêt sur 10 à 25 ans.Vu les prix du neuf même à Guéret, ça ne pourra être que de l'ancien, certainement avec travaux. Un appartement (ou une maison) avec le minimum de charges et de taxe foncière. Ma Prim'Rénov est un allié complétement foutraque. Cet appartement est un premier achat mais pourra servir dans les étapes ultérieures comme ressource de loyer (avec un rendement faible certes) ou comme lieu de repli en cas de divorce. La loi permet de récupérer son bien loué dans ce cas. Mettons par exemple un achat à 100 000 euros avec des mensualités de 700/mois.

Etape 3, 2 ans: permettre le couple. S'installer à deux suppose certainement davantage de confort que dans l'étape 2. Louer à deux permet aussi de ne pas léser l'un ou l'autre. Beaucoup de débats byzantins en ce moment sur "faut-il payer un loyer à son copain lorsqu'il est propriétaire du foyer?" ou "est-ce que le 50-50 dans un couple est équitable?". Louer permet de se connaître, de convenir d'un lieu géographique d'installation et de séparer le patrimoine personnel des vicissitudes conjugales. Mettons par exemple une location à 800 euros à deux salaires de 2000, avec la location de l'étape 1 qui rapporte 500.

Etape 4, 10 ans: fonder une famille. A ce niveau le protagoniste a son appartement de l'étape 1 largement payé. Il est dans son patrimoine personnel, consacré par un éventuel mariage en séparation de biens. Le couple est redevenu aussi primoaccédent grâce aux 2 ans de location de l'étape 3. Il est donc largement aidé dans son parcours résidentiel et peut acheter du neuf (en ce moment, beaucoup de ristournes des promoteurs et ça peut durer longtemps vue la morosité ambiante). Les enfants petits peuvent ne pas avoir leur propre chambre, ils sont petits et même une localisation un peu craignos est neutralisée et le temps libre sera rare. Mettons par exemple un achat à 200 000 avec un PTZ, des aides diverses et variées.

Etape 5, 20 ans: installer sa famille. Si le couple n'a pas exposé en vol et que tout va correctement niveau carrières, notre famille peut à ce niveau revendre l'appartement de l'étape 4 pour acheter un bien plus onéreux, en calant la durée du prêt sur le nombre d'années qui le sépare de la retraite. Les enfants seront ados et l'environnement compte davantage. Et en cas de divorce, il reste l'appartement de l'étape 2 pour se replier et éventuellement recevoir les enfants en garde partagée. Mettons par exemple que notre couple a maintenant deux salaires pour un total de 5000/mois, le locatif n'entrant pas en compte. En revendant étape 4, capacité d'achat de 400 000.

Etape 6, 20 ans jusqu'au cercueil: préparer sa succession. Puisque l'abattement pour donation aux enfants est de 100 000 euros tous les 15 ans, un patrimoine un peu solide nécessite 2 voire 3 tournées de donation. Le patrimoine décroit donc en 2 ou 3 fois. Ca se prépare donc en 15 ou 30 ans avant la mort, que toutefois mon exposé idéal-typique ne permet pas de prévoir avec exactitude.
 
Bonjour,

Tout est parfait au pays de Candy ...;)
 
PepeR a dit:
Bonjour,

j'avais déjà posté un article similaire de finance-fiction. Il s'agit de résumer réflexion et regrets en une trajectoire possible pour se constituer une résidence secondaire.

Hypothèse: l'immobilier est très cher mais nécessaire, le protagoniste souhaite fonder une famille, le protagoniste n'a pas une cuillère en argent dans la bouche, le mariage se termine souvent en divorce, la garde des enfants est soumise à la capacité de les héberger dignement, la période de plus-value permanente est finie.

Etape 1, 4 années: se loger quand on est jeune. Une étape de location est nécessaire pour terminer ses études et pour commencer dans la vie. C'est quand même une bonne phase pour se constituer quelques économies en bossant dur, en vivant chichement, en utilisant les vecteurs du LEP, PEL, voire la bourse. Avoir à terme un emploi stable et un bon profil bancaire. Mettons par exemple 2000/mois et 20000 de constitution d'apport.

Etape 2, 5 ans: acheter au plus vite sa résidence principale avec l'apport généré en 1. Prêt sur 10 à 25 ans.Vu les prix du neuf même à Guéret, ça ne pourra être que de l'ancien, certainement avec travaux. Un appartement (ou une maison) avec le minimum de charges et de taxe foncière. Ma Prim'Rénov est un allié complétement foutraque. Cet appartement est un premier achat mais pourra servir dans les étapes ultérieures comme ressource de loyer (avec un rendement faible certes) ou comme lieu de repli en cas de divorce. La loi permet de récupérer son bien loué dans ce cas. Mettons par exemple un achat à 100 000 euros avec des mensualités de 700/mois.

Etape 3, 2 ans: permettre le couple. S'installer à deux suppose certainement davantage de confort que dans l'étape 2. Louer à deux permet aussi de ne pas léser l'un ou l'autre. Beaucoup de débats byzantins en ce moment sur "faut-il payer un loyer à son copain lorsqu'il est propriétaire du foyer?" ou "est-ce que le 50-50 dans un couple est équitable?". Louer permet de se connaître, de convenir d'un lieu géographique d'installation et de séparer le patrimoine personnel des vicissitudes conjugales. Mettons par exemple une location à 800 euros à deux salaires de 2000, avec la location de l'étape 1 qui rapporte 500.

Etape 4, 10 ans: fonder une famille. A ce niveau le protagoniste a son appartement de l'étape 1 largement payé. Il est dans son patrimoine personnel, consacré par un éventuel mariage en séparation de biens. Le couple est redevenu aussi primoaccédent grâce aux 2 ans de location de l'étape 3. Il est donc largement aidé dans son parcours résidentiel et peut acheter du neuf (en ce moment, beaucoup de ristournes des promoteurs et ça peut durer longtemps vue la morosité ambiante). Les enfants petits peuvent ne pas avoir leur propre chambre, ils sont petits et même une localisation un peu craignos est neutralisée et le temps libre sera rare. Mettons par exemple un achat à 200 000 avec un PTZ, des aides diverses et variées.

Etape 5, 20 ans: installer sa famille. Si le couple n'a pas exposé en vol et que tout va correctement niveau carrières, notre famille peut à ce niveau revendre l'appartement de l'étape 4 pour acheter un bien plus onéreux, en calant la durée du prêt sur le nombre d'années qui le sépare de la retraite. Les enfants seront ados et l'environnement compte davantage. Et en cas de divorce, il reste l'appartement de l'étape 2 pour se replier et éventuellement recevoir les enfants en garde partagée. Mettons par exemple que notre couple a maintenant deux salaires pour un total de 5000/mois, le locatif n'entrant pas en compte. En revendant étape 4, capacité d'achat de 400 000.

Etape 6, 20 ans jusqu'au cercueil: préparer sa succession. Puisque l'abattement pour donation aux enfants est de 100 000 euros tous les 15 ans, un patrimoine un peu solide nécessite 2 voire 3 tournées de donation. Le patrimoine décroit donc en 2 ou 3 fois. Ca se prépare donc en 15 ou 30 ans avant la mort, que toutefois mon exposé idéal-typique ne permet pas de prévoir avec exactitude.
C'est motivant !!!
Métro boulot dodo.
Mieux vaut faire la révolution ( n'importe laquelle) plutôt que ce lent enterrement.
 
Je trouve le scénario de @PepeR très pragmatique (et réaliste). Sans fioriture, certes, mais beaucoup de couples tombent de haut quand plus rien ne va entre eux. Alors prévoir les conséquences d'un éventuel divorce quand on se marie et qu'on a des enfants me semble plutôt sain... et cela ne veut pas dire que divorce il y aura.
Et ce scénario n'exclue pas de bien vivre, il jalonné juste les éventuels écueils.
La partie qui me plaît moins c'est l'achat en étape 4 d'un bien dans une zone "craignos". Je préfèrerais miser sur l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement.
Je connais des "romantiques" sur ce forum qui vont ruer dans les brancards à la lecture de mon post 😁
 
orage29 a dit:
Je trouve le scénario de @PepeR très pragmatique (et réaliste). Sans fioriture, certes, mais beaucoup de couples tombent de haut quand plus rien ne va entre eux. Alors prévoir les conséquences d'un éventuel divorce quand on se marie et qu'on a des enfants me semble plutôt sain... et cela ne veut pas dire que divorce il y aura.
Et ce scénario n'exclue pas de bien vivre, il jalonné juste les éventuels écueils.
La partie qui me plaît moins c'est l'achat en étape 4 d'un bien dans une zone "craignos". Je préfèrerais miser sur l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement.
Je connais des "romantiques" sur ce forum qui vont ruer dans les brancards à la lecture de mon post 😁
Le scénario est comme tous les scénario, il scénarise; c’est à dire qu’il trace sur un tableau vierge une trajectoire élégante et parfaitement cohérente qui n’aura probablement rien à voir avec le parcours imposé par la vie réelle.
Ça doit dépendre des profils mais envisager son passage sur la terre de manière aussi déterministe avec feuille de route à l’appui, je n’aurais jamais pu; il me semble que ça retire à la vie ce qu’elle a de meilleurs: l’imprévu .
Bon après j’aurais peut être mieux fait de suivre les conseils de PepeR.
 
Jaumep a dit:
Le scénario est comme tous les scénario, il scénarise; c’est à dire qu’il trace sur un tableau vierge une trajectoire élégante et parfaitement cohérente qui n’aura probablement rien à voir avec le parcours imposé par la vie réelle.
Ça doit dépendre des profils mais envisager son passage sur la terre de manière aussi déterministe avec feuille de route à l’appui, je n’aurais jamais pu; il me semble que ça retire à la vie ce qu’elle a de meilleurs: l’imprévu .
Bon après j’aurais peut être mieux fait de suivre les conseils de PepeR.
Selon moi, avoir un plan n'impose pas de le suivre à la lettre. On peut quand même marcher le nez au vent, en se laissant surprendre par la vie.
Mais effectivement, je vous rejoins sur le fait que ça dépend du caractère de chacun.
 
moi en général dans ma vie tout ce que j'avais prévu ne s'est pas passé comme je l'avais imaginé ......... :ROFLMAO:

donc j'ai fait comme mes ancêtres sapiens , je me suis adapté et j'ai fait au mieux dans les conditions qui m'entouraient
 
orage29 a dit:
Je trouve le scénario de @PepeR très pragmatique (et réaliste). Sans fioriture, certes, mais beaucoup de couples tombent de haut quand plus rien ne va entre eux. Alors prévoir les conséquences d'un éventuel divorce quand on se marie et qu'on a des enfants me semble plutôt sain... et cela ne veut pas dire que divorce il y aura.
Et ce scénario n'exclue pas de bien vivre, il jalonné juste les éventuels écueils.
La partie qui me plaît moins c'est l'achat en étape 4 d'un bien dans une zone "craignos". Je préfèrerais miser sur l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement.
Je connais des "romantiques" sur ce forum qui vont ruer dans les brancards à la lecture de mon post 😁

Le texte que j'avais pondu est volontairement provoquant et fantasmatique. C'est un idéal-type (Max WEBER), un cas limite qui ne se présente jamais mais qui donne des cadres pour l'action dans le réel.

L'idéal-type de notre temps donne des cadres pour les trajectoires individuelles et pour les politiques publiques. Si on pouvait le définir, il est scandé par les étapes Je vis chez les parents - je pars pour les études financées par les parents (au vu des coûts du logement et de la bulle de l'enseignement supérieur) - je trouve un taf quelque part et je loue (ce qui maintenant très difficile) - je rencontre mon conjoint pour la vie (pas de commentaire) - nous achetons comme primo-accédants (les publicités des promoteurs ciblent ce public dans leur communication) - nous finissons de rembourser et achetons une résidence secondaire ou du locatif pour mettre du beurre dans les épinards - nous prenons notre retraite en liquidant notre patrimoine par des donations aux enfants.

Cet idéal-type à l'ancienne présente des risques sur l'accès au marché locatif, sur la sédentarité de l'emploi, sur la solidité du couple et l'unicité de la résidence familiale. Bref, il me semble aussi irréaliste que la proposition certes alambiquée que je formulais.

Le succès voire la saturation de Ma Prim'Rénov m'amène à entrevoir un phénomène très actuel: le jeune couple ou le célibataire qui achète une passoire thermique en grande ruralité faute de mieux et qui souhaite la rénovation moyennant des aides très aléatoires. L'intégration de la possibilité du divorce me semble aussi mieux intégré par les jeunes générations.
 
Retour
Haut