Quel avenir pour l'assurance-vie ?

Blister

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Bonjour à tous,

Je partage ici une réflexion au regard la baisse vertigineuse des taux des fonds euros.

Hormis le stock de contrats existants, je trouve que l'horizon est bien sombre pour l'assurance-vie car:

- les rendements des fonds euros vont tendre vers zéro (voire moins) dans les années à venir;
- beaucoup d'épargnants ne veulent pas d'UC;
- les contrats avec des frais sur versements et des frais de gestion élevés vont devenir indéfendables au niveau commercial pour des versements futurs;
- la fiscalité va devenir de moins en moins pertinente (pour la partie plus-value et non pour la partie successorale) car la part d'intérêts sera minime;
- la notion même de fiscalité allégée en cas de détention longue (8 ans) a déjà été mise à mal avec le PFU mais ce sera encore pire vu que le montant d'intérêts sera faible.

Dans ce contexte, je trouve que la lisibilité de ce produit va être mise à mal car, à l'exception de l'aspect successoral et des investisseurs intéressés par les UC, une grande partie de ce qui faisait l'attrait de l'assurance-vie va disparaître dans un avenir proche.
 
Tant que l'inflation reste si faible, cela peut continuer ainsi: les gens vont laisser leur argent sur leur compte courant.
Je suis convaincu que seule une faible proportion ira sur les uc. Pour moi la seule solution est la creation d'un nouveau produit investi dans les entreprises et avec garantie en capital
 
Blister a dit:
Bonjour à tous,

Je partage ici une réflexion au regard la baisse vertigineuse des taux des fonds euros.
Hormis le stock de contrats existants, je trouve que l'horizon est bien sombre pour l'assurance-vie car:
Je pense même que même les contrats existants vont se trouver affectés, surtout ceux qui ont déjà 8 années d'existence puisqu'alors, les rachats peuvent intervenir à tout moment, et sans qu'il soit besoin de se soucier de la rémunération attribuée ....

Blister a dit:
- les rendements des fonds euros vont tendre vers zéro (voire moins) dans les années à venir;
- beaucoup d'épargnants ne veulent pas d'UC
En dehors de dispositions transmissives, je pense que si les rémunérations passent sous le taux de rémunération du livret A, ce sera l'acte de mise sous perfusion des fonds Euros ; et donc pour les souscripteurs ne voulant pas entendre parler des UC, fussent-elles à risque minimal,

Blister a dit:
- les contrats avec des frais sur versements et des frais de gestion élevés vont devenir indéfendables au niveau commercial pour des versements futurs;
- la fiscalité va devenir de moins en moins pertinente (pour la partie plus-value et non pour la partie successorale) car la part d'intérêts sera minime;
Il est certain que même avec les taux actuels (ou les manoeuvres du Général Lee), nous visons un tournant dans l'évolution de ce produit qu'est l'assurance-vie ....

Blister a dit:
- la notion même de fiscalité allégée en cas de détention longue (8 ans) a déjà été mise à mal avec le PFU mais ce sera encore pire vu que le montant d'intérêts sera faible.
Tant qu'il reste encore un stock d'intérêts imposables (dont une partie acquise au cours des années précédentes), mais à un horizon de 3 à 5 ans, ce stock aura très probablement fondu ....

Blister a dit:
Dans ce contexte, je trouve que la lisibilité de ce produit va être mise à mal car, à l'exception de l'aspect successoral et des investisseurs intéressés par les UC, une grande partie de ce qui faisait l'attrait de l'assurance-vie va disparaître dans un avenir proche.
J'ai bien peur que cette orientation soit tout simplement réaliste ....
 
Dernière modification:
Atys a dit:
Tant que l'inflation reste si faible, cela peut continuer ainsi: les gens vont laisser leur argent sur leur compte courant.
Je suis convaincu que seule une faible proportion ira sur les uc. Pour moi la seule solution est la creation d'un nouveau produit investi dans les entreprises et avec garantie en capital
Je suis de votre avis que l'argent sur le compte-courant va augmenter fortement car plus aucun intérêt à le placer/bloquer sur des produits qui ne rapportent (presque) plus rien.
 
Atys a dit:
Tant que l'inflation reste si faible, cela peut continuer ainsi: les gens vont laisser leur argent sur leur compte courant.
Je suis convaincu que seule une faible proportion ira sur les uc.
Opérer un rachat en faveur de leur compte courant serait la réaction logique à l'apparition de taux nets négatifs ...

Atys a dit:
Pour moi la seule solution est la création d'un nouveau produit investi dans les entreprises et avec garantie en capital
Si ce produit existait (et qu'il soit possible qu'il existe), ce serait une solution ....

Mais cela voudrait alors dire, qu'il existerait des actions négociables sur le marché, et d'autres qui disposeraient d'un parapluie contre les baisses de cours ????
 
paal a dit:
Si ce produit existait (et qu'il soit possible qu'il existe), ce serait une solution ....
A mon humble avis, il se peut qu'il n'existe pas de solution et qu'aucun produit comparable à ce qu'était l'assurance-vie autrefois n'existe plus.

En gros la même panoplie qu'aujourd’hui avec l'assurance-vie en moins (tellement ce sera inintéressant).

Une fois que les gros contrats auront été purgés de leurs plus-values (passées), il ne restera pas grand chose de l'assurance-vie.
 
Je me moquais de bachelot qui a pres d'un million d'euros sur son compte courant quand on m'a fait remarquer qu'en mars 2020 elle avait évité une perte de 40% et bcq de stress. A méditer

Pour le produit a garantie en capital c'est a l'assureur de se couvrir.
Mais ce produit a presque existé avec le pep qui garantissait le capital au bout de 8 ans. A ma connaissance aucune faillite d'assureur due au pep. Donc c'est possible. Il faut une volonté politique.
 
"Le courtier en prêt immobilier Empruntis confirme cette tendance baissière. Selon lui, actuellement, les emprunteurs peuvent envisager un crédit immobilier au taux moyen de 1,15% sur 20 ans, et les meilleurs profils peuvent négocier un taux exceptionnel de 0,59% sur 20 ans. "

Quand on peut emprunter à 0,59% sur 20 ans, cela a forcément un impact sur le rendement des investissements.
L'argent est quasiment gratuit...
 
Atys a dit:
Je me moquais de Bachelot qui a près d'un million d'euros sur son compte courant quand on m'a fait remarquer qu'en mars 2020 elle avait évité une perte de 40% et bcq de stress. A méditer
C'est tout de même un gros compte courant, mais au moins il ne se dégrade que du niveau de l'inflation ; et tant que l'inflation reste au niveau actuel (et pas à celle du timbre-poste)
Atys a dit:
Pour le produit a garantie en capital c'est a l'assureur de se couvrir.
Mais ce produit a presque existé avec le PEP qui garantissait le capital au bout de 8 ans. A ma connaissance aucune faillite d'assureur due au pep. Donc c'est possible. Il faut une volonté politique.
D'une le PEP existe encore, et de plus il est encore possible de l'alimenter, mais le plafond est à surveiller ....

Blister a dit:
"Le courtier en prêt immobilier Empruntis confirme cette tendance baissière. Selon lui, actuellement, les emprunteurs peuvent envisager un crédit immobilier au taux moyen de 1,15% sur 20 ans, et les meilleurs profils peuvent négocier un taux exceptionnel de 0,59% sur 20 ans. "

Quand on peut emprunter à 0,59% sur 20 ans, cela a forcément un impact sur le rendement des investissements.
L'argent est quasiment gratuit...
Oui, et c'est encore accentué avec les emprunts publics (des Etats), qui peuvent financer leurs projets en envisageant de rembourser moins que le montant emprunté (grâce aux taux négatifs ...)
 
paal a dit:
Oui, et c'est encore accentué avec les emprunts publics (des Etats), qui peuvent financer leurs projets en envisageant de rembourser moins que le montant emprunté (grâce aux taux négatifs ...)
Exact, -0,32% sur 10 ans pour la dette française...
 
Blister a dit:
Dans ce contexte, je trouve que la lisibilité de ce produit va être mise à mal car, à l'exception de l'aspect successoral et des investisseurs intéressés par les UC, une grande partie de ce qui faisait l'attrait de l'assurance-vie va disparaître dans un avenir proche.
si on analyse bien la situation la question reste : mais que faire d'autre avec ses économies si on veut un risque modéré et une liquidité importante ?
 
Buffeto a dit:
si on analyse bien la situation la question reste : mais que faire d'autre avec ses économies si on veut un risque modéré et une liquidité importante ?
Tout à fait, et j'ajouterais (en plus du risque modéré et de la liquidité), un rendement correct.
 
Bonjour,
Je trouve que vous partez d'un mauvais constat en écrivant que :
"- les rendements des fonds euros vont tendre vers zéro (voire moins) dans les années à venir;"

Ils tendent depuis longtemps vers 0, et ce n'est pas pour autant que les AV se vident de leur contenu.
Un fonds euros classique, c'est quoi?
80% en obligations et 20% en divers autres produits : Actions, immo, fonds structurés, peut-être du private equity.
Les 80% d'obligations se partagent à leur tour entre 40% d'obligations souveraines et 60% de corporate.
C'est la partie obligations souveraines qui affiche un taux négatif pour le 10 ans, mais pas pour des durations plus longues.
Les assureurs placent aussi sur ces durées plus longues, qui sont positives.
L'Espagne a des taux positifs dès son 5 ans, l'Italie aussi. Sur le 30 ans, la France est à +0,37%.
Le corporate affiche des taux plus élevés, souvent entre 1 et 4% selon la note de l'entreprise.

Au final, je doute fortement que les rendements descendent un jour sous celui du livret A (en admettant qu'il reste à 0,5%).

Et seconde erreur, je pense, de votre part, quand bien même les rendements puissent un jour tomber à 0, les gens augmenteront la part épargnée pour compenser la baisse de rendement.
 
poam5356 a dit:
Bonjour,
Je trouve que vous partez d'un mauvais constat en écrivant que :
"- les rendements des fonds euros vont tendre vers zéro (voire moins) dans les années à venir;"

Ils tendent depuis longtemps vers 0, et ce n'est pas pour autant que les AV se vident de leur contenu.
Un fonds euros classique, c'est quoi?
80% en obligations et 20% en divers autres produits : Actions, immo, fonds structurés, peut-être du private equity.
Les 80% d'obligations se partagent à leur tour entre 40% d'obligations souveraines et 60% de corporate.
C'est la partie obligations souveraines qui affiche un taux négatif pour le 10 ans, mais pas pour des durations plus longues.
Les assureurs placent aussi sur ces durées plus longues, qui sont positives.
L'Espagne a des taux positifs dès son 5 ans, l'Italie aussi. Sur le 30 ans, la France est à +0,37%.
Le corporate affiche des taux plus élevés, souvent entre 1 et 4% selon la note de l'entreprise.

Au final, je doute fortement que les rendements descendent un jour sous celui du livret A (en admettant qu'il reste à 0,5%).

Et seconde erreur, je pense, de votre part, quand bien même les rendements puissent un jour tomber à 0, les gens augmenteront la part épargnée pour compenser la baisse de rendement.
Je ne faisais que reprendre le discours de certains assureurs qui ont prévenu que les taux des fonds euros allaient tendre vers zéro.
Je sais effectivement que la composition des fonds euros est diverse mais dans la mesure où le taux se décrète et ne se calcule pas, ils tendront vers zéro si telle est la volonté des assureurs.

Le taux du Livret A peut tout à fait baisser également (si telle est la volonté politique) et les assurance-vie peuvent servir moins que le taux (actuel) du Livret A puisque certains assureurs comme APICIL ont servi 0,85% en 2020 (soit 0,70% net de PS) donc on n'est plus très loin...

Enfin, je suis également persuadé que les gens vont continuer à épargner fortement. Je disais juste que cette épargne sera beaucoup moins orientée vers l'assurance-vie qu'auparavant.
 
A mon avis, le principal risque pour les épargnants n'est pas la lente poursuite de la baisse de la rémunération du fonds euros, mais une hausse de l'inflation assez forte qui, de fait, fera perdre de l'argent à l'épargnant si jamais cette hypothèse devait se vérifier.
 
poam5356 a dit:
A mon avis, le principal risque pour les épargnants n'est pas la lente poursuite de la baisse de la rémunération du fonds euros, mais une hausse de l'inflation assez forte qui, de fait, fera perdre de l'argent à l'épargnant si jamais cette hypothèse devait se vérifier.
Si l'inflation revient, la BCE remontera immédiatement ses taux (l'Allemagne veille au grain...)
 
poam5356 a dit:
Bonjour,
Je trouve que vous partez d'un mauvais constat en écrivant que :
"- les rendements des fonds euros vont tendre vers zéro (voire moins) dans les années à venir;"

Ils tendent depuis longtemps vers 0, et ce n'est pas pour autant que les AV se vident de leur contenu.
Un fonds euros classique, c'est quoi?
80% en obligations et 20% en divers autres produits : Actions, immo, fonds structurés, peut-être du private equity.
Les 80% d'obligations se partagent à leur tour entre 40% d'obligations souveraines et 60% de corporate.
C'est la partie obligations souveraines qui affiche un taux négatif pour le 10 ans, mais pas pour des durations plus longues.
Les assureurs placent aussi sur ces durées plus longues, qui sont positives.
C'est bien de faire ce rappel sur les principes généraux selon lesquels les cies d'assurances placent les primes qui leur sont confiées ....

Mais l'épargnant que je suis, comme les autres, il regarde aussi le rendement net qu'il tire de son placement, que ce soit des UC ou des fonds Euros ... et si l'on regarde les rendements sur les 5 dernières années, et surtout si l'on regarde avec quelle amplitude ces taux décroissent, il est évident que si cette tendance se poursuit, elle va bel et bien la rencontrer cette ligne zéro ....

Et il se trouve que tous les souscripteurs ne sont pas prêts à aller sur des fonds obligataires à haut rendement, comme certains peuvent le faire ; ensuite, et lorsque l'on constate le comportement adopté par un assureur comme Generali (suivi par quelques autres), cela ne donne pas trop envie de renforcer son placement ....

Et pour le souscripteur lambda, il faut bien tenir compte de ces comportements ....

poam5356 a dit:
L'Espagne a des taux positifs dès son 5 ans, l'Italie aussi. Sur le 30 ans, la France est à +0,37%.
Le corporate affiche des taux plus élevés, souvent entre 1 et 4% selon la note de l'entreprise.
Au final, je doute fortement que les rendements descendent un jour sous celui du livret A (en admettant qu'il reste à 0,5%).
Alors primo, vous avez un peu la mémoire courte, car les exemples de rendements que vous indiquez, ce sont pour des pas dont les assureurs voulaient sortir à l'époque de la crise des sub-primes et des bad-bonds de certains pays latins européens (c'est curieux, mais on semble un peu avoir oublié la crise grecque ....)

poam5356 a dit:
Et seconde erreur, je pense, de votre part, quand bien même les rendements puissent un jour tomber à 0, les gens augmenteront la part épargnée pour compenser la baisse de rendement.
Si l'on admet un taux de rendement net qui soit de 0.25% l'an (donc pas très loin du zéro symbolique), il me semble plus que probable que les souscripteurs d'assurance-vie, vont délaisser les contrats AV, pour aller se porter sur des SCPI ou produits de ce genre, et ne s'intéresseront aux contrats d'assurance-vie que pour leur mission d'origine (en délaissant le volet placement) que pour le volet de transmission hors fiscalité, à savoir à l'aube de leur 70ème décennie (et cela rejoint votre logique de dire je place sur d'autres produits jusque 65 /70, et ensuite, j'opte pour l'aspect transmissif) ....
 
Dernière modification:
Pour revenir au PEP,
Il faut savoir que jusqu'en 2002, les PEP assurances pouvez vendre ce produit, capital versé garanti car les frais de gestion des fonds était le rendement minimal des fonds euros hors aujourd'hui, les nouveaux fonds euros ont un rendement négatif égal aux frais de gestion.
 
Blister a dit:
Je ne faisais que reprendre le discours de certains assureurs qui ont prévenu que les taux des fonds euros allaient tendre vers zéro.
Je sais effectivement que la composition des fonds euros est diverse mais dans la mesure où le taux se décrète et ne se calcule pas, ils tendront vers zéro si telle est la volonté des assureurs.

Le taux du Livret A peut tout à fait baisser également (si telle est la volonté politique) et les assurance-vie peuvent servir moins que le taux (actuel) du Livret A puisque certains assureurs comme APICIL ont servi 0,85% en 2020 (soit 0,70% net de PS) donc on n'est plus très loin...

Enfin, je suis également persuadé que les gens vont continuer à épargner fortement. Je disais juste que cette épargne sera beaucoup moins orientée vers l'assurance-vie qu'auparavant.
En 2019,

PEP Carissime (Credit Agricole) a versé 0.65 % (Livret A à 0.75 %)

En 2020, c'est 0.50 % (comme le livret A)

Ça n'a pas entrainé de retraits massif pourtant.
 
poam5356 a dit:
A mon avis, le principal risque pour les épargnants n'est pas la lente poursuite de la baisse de la rémunération du fonds euros, mais une hausse de l'inflation assez forte qui, de fait, fera perdre de l'argent à l'épargnant si jamais cette hypothèse devait se vérifier.
Oui, mais cela se trouve connu depuis des lustres, et je me souviens d'un passage durant l'un de mes premier jobs (après l'armée), lorsque des gens bien informés se sont mis à acheter et à s'endetter plus que de raison, anticipant l'annonce d'une dévaluation du franc (NF) face au mark et au florin d'Europe du Nord ...

Bien entendu, et à cette époque, l'Italie avait déjà procédé à 2 dévaluations compétitives de plus que la France .....
 
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