Fiscalité sur les plus values mobilières et démembrement de propriété

citoyen1

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Bonjour,

La situation :
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J'ai acheté en 2014 2000 actions à 100 € (hors PEA), soit 200 000 euros (j'arrondis pour simplifier la compréhension)
Mes titres sont côtés aujourd'hui 400 000 euros. La plus value est donc 200 000 euros

Si je les revends aujourd'hui, l'imposition sur les plus values est la suivante :
CSG : 15;5% soit 31 000 €
Impôt sur le revenu : 90 000 €
(encore une fois et pour simplifier les calculs, j’intègre l’ensemble de la plus-value à la tranche marginale de 45%).

La proposition de mon banquier:
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La solution qui m'a été proposée est la suivante :
Faire une donation à mon fils pour 200 000 euros de titres en nue propriété (équivalent dans mon cas de 100 000 € en pleine propriété du fait de mon âge : 55 ans) , et conserver l'usufruit.
Il n'y a pas de fiscalité sur la donation dans la mesure où le plafond de l'abattement est actuellement de 100 000€.
Mon fils dispose donc de 1000 titres en nue propriété, et moi de 1000 en pleine propriété et 1000 en usufruit. La fiscalité sur la donation serait nulle.

Et c'est là, que cela se complique :
Que se passe-t-il si nous vendons les 1000 titres « démembrés » (conjointement notre nue propriété et usufuit) le lendemain de la cession à mon fils pour dégager la plus value et réemployer (en gardant le démembrement donc) le produit obtenu dans un achat immobilier ?

J'ai lu qu'en cas de réemploi, la plus value est a priori appliquée entièrement au nue propriétaire. Dans mon cas ci-dessus, la fiscalité serait à mon sens ainsi nulle puisque nous vendons les titres le lendemain de la cession de la nue propriété à mon fils et donc qu’il n'y aurait pas de plus value car la valeur d'acquisition des titres est celle de la donation.
Voir par exemple : [lien réservé abonné]
Ma lecture de la fiscalité de cette opération vous parait elle cohérente ? En d’autres termes, pourriez vous me confirmer les éléments suivants :

1. En cas de réemploi, seul le nu propriétaire est imposé sur la plus value liée à la vente des titres ?

2. Le calcul de cette même plus value s’effectue à partir du calcul suivant : nombre d’actions vendues * (valeur de l’action le jour de la vente - valeur de l’action au moment de l’acquisition de la nue-propriété). Dans le cas présent, cela équivaudrait donc à 0 car je vends les titres le lendemain matin de l’acquisition de la nue propriété.
Sinon, comment est calculée la plus-value ?

Par ailleurs :

3. Savez vous de combien de temps je dispose pour « effectuer mon remploi », cad pour réinvestir les fonds dégagés par la vente des titres ? Cela doit-il être immédiat ou disposons nous d’un délai pour réinvestir ?

Comme vous vous en doutez et dans ma compréhension des choses, ce montage me parait très intéressant car il me permettrait de ne pas être fiscalisé sur l’importante plus-value réalisée tout en préparant / optimisant la fiscalité sur ma succession

les enjeux sont assez importants et je vous dis par avance un grand merci pour vos lumières !
 
citoyen1 a dit:
1. En cas de réemploi, seul le nu propriétaire est imposé sur la plus value liée à la vente des titres ?

sur ce point je suis ok .
pour le point 2 je ne suis pas qualifié pour donner un avis .
 
Sauf qu'à mon avis ça tombe sous le coup de l'abus de droit.
 
citoyen1 a dit:
Que se passe-t-il si nous vendons les 1000 titres « démembrés » (conjointement notre nue propriété et usufuit) le lendemain de la cession à mon fils pour dégager la plus value et réemployer
C'est un peu comme passer devant la patrouille en faisant un geste ... déplacé ! La patrouille réagit ou ... ne réagit pas ... Mais avec une opération immobilière dans le montage, les projecteurs vont s'allumer sur la scène !
Tu peux tenter le rescrit, mais ce sera "one shot". En tout cas tu seras fixé
 
Dernière modification:
Et ça tombe bien, vous avez une nouvelle jurisprudence sur le sujet : [lien réservé abonné]
 
Merci pour ces retours !
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Pour le point 1 "En cas de réemploi, seul le nu propriétaire est imposé sur la plus value liée à la vente des titres"
----- Cela me parait désormais clair.

Sur le point 2 (à savoir comment est calculé la plus value), j'ai repris le BOI suivant :
[lien réservé abonné]

Je cite (désolé c’est un peu long) :
*********************************************************
Extrait du § "B. Cession en pleine propriété de titres dont la propriété est démembrée sans répartition du prix de vente"

Dans cette hypothèse, la cession à titre onéreux porte sur la pleine propriété des titres : le nu-propriétaire et l’usufruitier cèdent les titres démembrés et conviennent (ou ont convenu lors d’une convention antérieure) ensemble du sort du prix de vente, qui peut être soit remployé dans l'acquisition d'autres valeurs, droits ou titres eux-mêmes démembrés, soit attribué en totalité à l’usufruitier dans le cadre d’un quasi-usufruit.

Pour la détermination du prix ou de la valeur d’acquisition des titres cédés qui constitue
le deuxième terme de la plus-value de cession, plusieurs situations peuvent se présenter.
.......
.......
2. Situation dans laquelle le nu-propriétaire ou l’usufruitier a disposé de la pleine propriété des titres avant leur démembrement
…. ….
..... ….

b. Prix ou valeur d'acquisition à retenir
150
Le prix ou la valeur d’acquisition à retenir pour la détermination de la plus-value imposable est constitué, en tout état de cause, par le prix ou la valeur d’acquisition initiale de la pleine propriété des titres majoré de l’accroissement de valeur du droit transmis constaté entre la date de l’acquisition initiale de la pleine propriété et la date de transmission à titre gratuit (cas courant) ou à titre onéreux (cas plus exceptionnel).

Deux situations peuvent se présenter selon que le démembrement a eu pour objet de transmettre la nue propriété ou l’usufruit.
1° Lors du démembrement, la nue-propriété a été transmise
160
Cette situation très courante en pratique se présente lorsque, lors de la mutation à titre gratuit qui a donné lieu à démembrement, le donateur s’est réservé l’usufruit des titres cédés et a transmis la nue-propriété.

Dans ce cas, le prix d’acquisition à retenir pour la détermination de la plus-value imposable est constitué par le prix ou la valeur d’acquisition initiale de la pleine propriété des titres majoré de l’accroissement de valeur de la nue-propriété constaté entre la date de l’acquisition initiale de la pleine propriété et la date de transmission de la nue-propriété
.....

**************************************** Fin de citation

En d'autres termes, (et si je comprends bien) on prend comme valeur de référence pour le calcul de la plus value:
Pour la nue-propriété --------> celle à la date de la donation et il n’y a donc pas (ou peu) de plus value
Pour l’usufruit ----------->celle de l’acquisition par le donateur et donc la plus value n’est pas annihilée par la donation. Et je crains même que s’il y avait un abattement pour durée de détention, celui-ci disparaît.

Est-ce que je me trompe ?
 
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