Demande conseil: Prêt Immobilier en AE, après un retour en France l'année dernière

stelutza

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Bonjour,

Je suis auto-entrepreneur en France depuis mai 2024 avec un revenu net de plus de 4 500 € par mois. J'exercais la même activité en tant que SARL à l'étranger depuis 2018, mais les banques et courtiers refusent de prendre en compte cette expérience et ne compte que l'ancienneté en France.

Pour résumer, j'ai bien plus de trois ans d'activité professionnelle, mais elle n'a pas été exercée en France. Je travaille sur le web, ce qui me permet de ne pas dépendre de l'endroit où je vis.

J'ai déjà rencontré des difficultés similaires pour me loger. On me demandait deux ans d'ancienneté, et j'ai dû louer un bien, bien plus grand que mes besoins à un particulier. (Les agences immobilières m'auraient laisser dormir sous les ponts à mon retour).

Bon retour en France !

Je souhaite maintenant obtenir un prêt pour un achat immobilier, car mon loyer actuel est presque équivalent à ce que je paierais mensuellement pour un emprunt.

Voici les détails de ma demande

État de la recherche immobilière :
- Stade actuel : En phase préliminaire, évaluation de l'éligibilité à un prêt immobilier.
- Recherche active : Oui, mais conditionnée par la capacité d'emprunt.
- Bien identifié : Non, en attente de la détermination du montant empruntable.
- Budget envisagé : Environ 250 000€ (apport inclus).
- Type de bien recherché : Maison avec dépendance (potentiel de location) pour complément de revenu.
- Compromis de vente : Non signé.
[Alors, je n'ai pas envie de faire galérer un vendeur et de bloquer sa vente pendant 1 mois sans avoir un mot rassurant d'un banquier ou courtier au préalable.. cependant beaucoup de banques ne répondent pas ou n'étudient pas mon dossier sans cela].

Nature du projet :
Type d'acquisition : Résidence principale.
Motivation : Optimisation financière

Capacité financière:
Apport disponible immédiat : 35 000 €.
Apport additionnel prévu : 70 000 € (disponible d'ici Octobre, issu de la vente d'un bien à l'étranger).
Apport total potentiel : 35 000 à 105 000 €.
Stratégie d'apport envisagée : 10 à 20% du prix d'achat ou plus (fléxible).
Projet d'investissement annexe : Considération d'un achat d'appartement locatif sans crédit (avec les 70 000€ qu'il me reste à recevoir si l'apport de 35 000€ est suffisant).

Statut professionnel : Auto-entrepreneur.

J'ai vérifié que tout est en ordre pour un crédit sur 15 ou 20 ans et ça l'est, hormis le problème d'ancienneté en France. Malgré que c'est la continuité de mon activité à l'étranger, les documents que je fournissais (actes de propriété, bilans comptables) ne sont pas pris en compte. J'ai moins de 35 ans, ce qui devrait être un atout.

Pour moi c'est une aberration de recevoir des refus répétés. Je me suis déjà sentis humilié par toutes les intéractions que j'ai eu avec l'administration et les divers organismes depuis mon retour. J'ai le sentiment d'être traité injustement en tant qu'auto-entrepreneur.

Je ne suis pas le seul à avoir vécu à l'étranger avant de revenir, souvent pour des raisons familiales comme dans mon cas (naissance de ma fille). Je préfère donner la priorité à son éducation et à son bien-être, même si le retour n'est pas si facile que je ne l'aurait pensé.

Je suis désolé de partager ma frustration, mais j'aimerais savoir si quelqu'un a des idées sur ce que je pourrais faire pour améliorer ma situation. Je ne souhaite pas continuer à perdre de l'argent en loyer pendant environ deux ans supplémentaires.

PS: Je tiens à préciser que je ne me plains pas de mes revenus, qui me permettent de subvenir aux besoins de ma famille. Ma frustration vient plutôt de la difficulté à obtenir un prêt malgré une situation financière stable, en raison de l'ancienneté exigée en France. Je suis conscient que beaucoup de personnes ont des revenus plus modestes et des défis différents, et je ne cherche pas à minimiser ces difficultés. Je suis simplement à la recherche de solutions pour améliorer ma situation actuelle.

Merci pour vos conseils ou suggestions.
 
Bonjour,

Je comprends votre ressenti et votre vision.

Si je devais faire une comparaison, vous arrivez sur un terrain de rugby et vous dites que vous seriez meilleur à frapper avec une raquette dans une balle.
Sauf que les règles du rugby ne sont pas celles du tennis.

Pour emprunter en France auprès d'une banque française, il faut accepter les règles de ces banques. C'est celui qui a le pognon qui fixe les conditions... c'est normal.

La règle des 2 voire 3 bilans sont une norme, les banques ont été tenues de resserrer leurs critères de solvabilité donc ça se répercute sur les dossiers. On demande aux banques d'être plus solides, donc ça passe par un contrôle du risque renforcé. De là, elles choisissent un chemin. Il vous convient ou pas, ça ne se juge pas, mais leur chemin s'impose à leurs clients. Et ça, ça ne se juge pas non plus je pense.
C'est comme si un de vos clients voulait que vous travailliez d'une manière qui ne vous convient absolument pas... Ben non en fait vous avez votre patte, si ça ne lui plaît pas libre à lui de ne pas être votre client...
 
Je me permets de relever une contradiction dans votre posture d'investisseur :
stelutza a dit:
Projet d'investissement annexe : Considération d'un achat d'appartement locatif
Et en même temps vous dites
stelutza a dit:
Je ne souhaite pas continuer à perdre de l'argent en loyer
Donc je me dis en vous lisant, que vous considérez que votre futur locataire serait une personne qui perd de l'argent...
Vous "rejetez" le statut de locataire mais vous envisagez de devenir bailleur car c'est rentable...
Assez étrange comme posture je trouve, le "faites ce que je dis mais pas ce que je fais"

Avis très personnel, et expérience très personnelle : j'ai toujours apprécié de louer un endroit qui me plaît et où je suis bien ET mobile. Parfois la location m'a permis d'épargner pour pouvoir ensuite investir, j'ai pu tester des secteurs et vérifier si je m'y sentais bien etc.
La location n'est peut-être pas une perte d'argent, vous payez pour avoir un toit sur la tête c'est pas rien non plus...
 
Bonjour Kizzo,

Je vous remercie de partager votre point de vue et votre expérience. Je comprends parfaitement votre réflexion et je tiens à préciser que je n'ai pas voulu donner l'impression de rejeter le statut de locataire. Tout le monde n'a pas les moyens ou dans votre cas l'envie d'acquérir un bien immobilier, et je respecte cela. Personnellement, j'ai connu des périodes où je gagnais le SMIC avant de démarrer mes projets personnels, donc je comprends bien les défis financiers que beaucoup de personnes rencontrent.

Je ne pense pas être hypocrite pour envisager de mettre un bien en location (dans les temps qui courent, il manque de plus en plus d'offres sur le marché).

De plus, dans mon cas, ayant été expatrier depuis 2012, je n'aurais pas le droit à une retraite décente. (Au mieu je ferais les 30 ans minimum de cotisation si je reste ici ce qui équivaut à 800€ de retraite environ). Je ne m'en pleins pas, ça a été mon choix de partir et de prendre des risques. Mais je n'ai que peu de choix pour me préparer à cela.

Comme vous le dites, la location n'est pas nécessairement une perte d'argent ; elle offre une grande flexibilité et peut être une excellente option pour beaucoup de personnes.

Dans mon cas personnel, je considère que la location est une perte d'argent parce que je n'aurais jamais choisi de payer un loyer aussi cher si j'avais eu le choix.

Je ne tiens vraiment à froissé personne, ou à juger qui que se soit, je suis juste venu ici pour demander conseil si quelqu'un a l'amabilité de m'en donner ou des idées.

Merci encore pour votre compréhension et vos conseils.
 
Avec moins de 3 ans d'exercice professionnel indépendant en France vous n'avez quasiment aucune chance d'obtenir un prêt. C'est rude mais c'est comme ça. La plupart des banques exigent 3 bilans. Et encore 3 bilans à peu près stables sans gros accident. Peut-être certaines se contenteront-elles de 2 bilans, mais ce sera l'exception et il va falloir bien chercher pour en trouver.

Après, ce n'est pas lié à votre statut d'entrepreneur individuel au régime micro, mais au fait que vous exercez une activité indépendante à votre compte. Peu importe la forme d'exercice et le régime, c'est la même règle de 3 ans d'antériorité.

Pour résumer : faire du démarchage auprès de nombreuses banques pour tester leurs critères, mais plutôt à partir de 2027 quand vous aurez 2 exercices complets (2025 et 2026) voire 2028.

Je suis désolé de ne pas vous apporter de bonne nouvelle plus positive.
 
Merci de votre réponse.
 
stelutza a dit:
Merci de votre réponse.
Bonjour, j'ajoute,ici que, depuis l'annonce de l'abaissement du seuil de la "redevabilite" de la T.V.A., l'appréciation de la rémunération du micro-entrepreneur est un sujet sensible. A vous lire, puisque vous parlez de 4500 € mensuels, ce changement impactera forcément votre rémunération...
 
Bonjour svprets,

Merci pour votre réponse. Dans mon cas, je ne suis pas soumis à la TVA, ce qui est une bonne chose. J'ai déjà connu une augmentation significative des taxes, passant de 8% à plus de 30% si l'on combine toutes les taxes. Cependant, c'était un choix délibéré de ma part, donc je suis conscient des implications. En contrepartie, je ne cotisais pas pour la retraite dans le pays ou j'étais et devais payer à la CFE.

Les auto-entrepreneurs subissent déjà une augmentation progressive de leurs cotisations, qui se poursuit jusqu'en 2026. Concernant le seuil de TVA, la mesure a été repoussée et n'est pas encore validée, bien qu'elle ne soit pas annulée. J'espère qu'elle sera finalement annulée, car elle risque de mettre en grande difficulté un bon nombre d'auto-entrepreneurs qui ont déjà vu leurs taxes augmenter depuis 2024.

Il est vrai que ce n'est pas un point que j'ai mit en avant lorsque j'ai eu des échanges avec les courtiers et banques, et effectivement ils doivent supposé que je vais potencielement être affecté par cela.

Pensez-vous que signaler cela m'aidera dans ma demande ?
 
Surtout que, quand un micro-entrepreneur bascule au réel, son compte de résultat a une autre tête (souvent un peu moins bonne, plus de cotisations). Or, tout micro-entrepreneur qui se développe, aspire à basculer un jour ou l'autre au réel. Vous n'en êtes d'ailleurs pas très loin.
 
stelutza a dit:
Merci pour votre réponse. Dans mon cas, je ne suis pas soumis à la TVA,
Oui mais c'est en train de changer, cf PL2025, pour le moment juste en suspens, pas annulé.
 
svprets a dit:
Bonjour, j'ajoute,ici que, depuis l'annonce de l'abaissement du seuil de la "redevabilite" de la T.V.A., l'appréciation de la rémunération du micro-entrepreneur est un sujet sensible. A vous lire, puisque vous parlez de 4500 € mensuels, ce changement impactera forcément votre rémunération...

Non il devra juste facturer la TVA en plus normalement.

Ça peut poser souci si ses clients sont des particuliers, mais pas en B2B donc à voir quel type d’activité il a
 
Bonjour,

Merci, de vos réponses.

Pour apporter du contexte :

Je ne suis pas soumis à la TVA puisque mes clients sont situés hors de l'Europe. Cela change-t-il quelque chose dans ma demande ?

Si je passe au régime réel, je ne serai plus considéré comme un auto-entrepreneur ? Cela signifie-t-il que je n'aurai plus de difficultés pour demander un prêt ? Je pourrais potentiellement accepter plus de missions pour augmenter mon chiffre d'affaire, mais je n'ai pas envie de travailler 200+ heures par mois si cela ne fait qu'engendrer plus de taxes.

Je vois que passer le seuil semble ajouté plus de 6000€ supplémentaire au cotisation et qu'on passe sur un bilan plus complexe.
 
lucienbramard a dit:
Non il devra juste facturer la TVA en plus normalement.

Ça peut poser souci si ses clients sont des particuliers, mais pas en B2B donc à voir quel type d’activité il a
Bonjour, l'abaissement de l'assujettissement à la TVA impactera forcément la rémunération de bon nombre de micro-entrepreneurs, lesquels facturaient jusqu'ici en franchise de T.V.A., en calant le C.A. en deçà du seuil...Je pense, ici, surtout à ceux délivrant des services...
 
Dernière modification:
Bonjour,

J'ai un rendez-vous avec un courtier cet après-midi, et pour la première fois dans mes démarches, il semble confiant concernant mon dossier, et à pris plus de détails en compte que les précédents. (Il à déjà eu du succès et donc de l'experience avec des dossiers similaires).

Je reviendrai partager mon expérience, qu'elle soit positive ou négative. (Si jamais ça peut aider d'autre personnes dans une situation similaire à la mienne).
 
lucienbramard a dit:
Non il devra juste facturer la TVA en plus normalement.

Ça peut poser souci si ses clients sont des particuliers, mais pas en B2B donc à voir quel type d’activité il a
Ca augmentera mécaniquement le CA d'autant. Par contre si les clients sont hors EU (cf post précédent) a priori pas de TVA effectivement mais je ne suis pas spécialiste TVA.
 
Dans le cas présent, après réflexion, il est juste d'écrire que l'abaissement du seuil n'aura pas d'impact,ici...puisqu'à 54000 € nets annuels, aux conditions actuelles, comme il s'agit de prestations de services, il a déjà été franchi...Au temps pour moi....
 
stelutza a dit:
Je vois que passer le seuil semble ajouté plus de 6000€ supplémentaire au cotisation et qu'on passe sur un bilan plus complexe.
Exactement. Par contre ces 6k ne sont pas perdus, ils vous ouvrent aussi plus de droits.
 
Membre67285 a dit:
Exactement. Par contre ces 6k ne sont pas perdus, ils vous ouvrent aussi plus de droits.
D'autant judicieux que l'ajustement - alignement ?- des cotisations sociales se poursuit...
 
Membre67285 a dit:
Ca augmentera mécaniquement le CA d'autant. Par contre si les clients sont hors EU (cf post précédent) a priori pas de TVA effectivement mais je ne suis pas spécialiste TVA.

Un CA est toujours exprimé HT donc normalement non ça ne changera rien ;)
 
C'est vrai. Idée stupide de ma part.
 
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