Aristide
Top contributeur
Bonjour,
Outre les commentaires plutôt réservés émanant de cet article :
je m’interroge sur la réelle efficacité d’une telle mesure.
En tout cas, si efficacité il y a, il me semble que c’est uniquement si au moins deux conditions sont remplies.
Mettons nous en situation.
Une masse de salariés ont acquis des participations sur les bénéfices que leurs entreprises/employeurs ont dégagés.
Ces capitaux sont, pour la majorité, bloqués pendant cinq ans et donc gérés par des Etablissements financiers qui ne les gardent évidemment pas dans leurs tiroirs caisses.
Autrement dit ces Etablissements acquièrent divers actifs qui peuvent être des :
+ Actions
+ Obligations
+ SICAV
+ FCP
+ Devises
+ Immobilier
+....etc...
à des « vendeurs »
+ Privés ou publics
+ Nationaux ou étrangers
=> Les fonds correspondants sont alors « recyclés » en permanence si bien que si ce ne sont pas les salariés destinataires initiaux qui les utilisent directement pour consommer ou investir ce sont d’autres agents économiques qui le font à leur place.
Ainsi si un Etablissement gestionnaire a acquis des obligations émises par une entreprise privée, le produit de cette souscription sera par exemple utilisé par ladite entreprise pour financer un investissement productif ce qui signifie que les sommes en cause seront utilisées à payer les prestations des fournisseurs lesquels devront à leur tour acquérir des matériaux, payer des salariés...etc.
Le même raisonnement serait évidemment valable si l’émetteur était « public » les fonds appartenant au salarié initial allant donc, de la même façon, alimenter un cycle économique.
Mais, à ce stade, il semble important de remarquer que si les actifs acquis par les gestionnaires appartenaient à des agents économiques nationaux les capitaux de contreparties seraient soit :
+ Recyclés sur le territoire national et profiteraient donc à son économie
+ Utilisés en paiements de prestations étrangères auxquels cas il s’en suivrait des « fuites » qui profiteraient alors aux économies étrangères concernées mais pas à la nôtre.
Inversement, si les actifs achetés provenaient de l’étranger, les capitaux utilisés en paiement quitteraient donc - au moins dans un premier temps - notre territoire pour aller alimenter les cycles économiques des pays vendeurs de ces actifs.
Maintenant faisons l’opération inverse puisque la mesure annoncée doit permette au salarié bénéficiaire initial de récupérer une partie de son épargne salariale.
Pour ce faire l’Etablissement gestionnaire va donc devoir - cette fois ci - faire une opération inverse, c'est-à-dire être obligé de vendre des actifs précédemment acquis afin de retrouver la trésorerie nécessaire à satisfaire la demande des salariés intéressés.
Dès lors qui va se porter acquéreurs des actifs proposés à la vente par lesdits gestionnaires ?
Tout comme initialement ce seront des « acquéreurs»
+ Privés ou publics
+ Nationaux ou étrangers.
=> Donc, au plan macro économique, les liquidités qui seront mises à disposition des salariés bénéficiaires initiaux ne seront plus utilisables par les autres agents économiques ce qui fait qu’en apparence nous arrivons à une succession de mouvements de fonds dont, in fine, la somme est nulle.
Il faut cependant y regarder plus en détail.
En effet si les capitaux utilisés par les acquéreurs (privés ou publics ; nationaux ou étrangers) pour acquérir les actifs vendus par les gestionnaires sont puisés dans l’économie nationale il s’agirait bien d’un mesure « à somme nulle » comme indiqué ci-dessus.
Vous l’aurez alors compris; elle ne ferait « que déshabiller Pierre en amont pour habiller Paul en aval »... ???... !!!
Mais si ces mêmes acquéreurs utilisaient des fonds provenant directement de l’étranger ou rapatriés d’un pays tiers, il s’agirait alors de liquidités supplémentaires qui viendraient bien alimenter l’économie nationale
La première condition pour que la mesure annoncée ait un commencement d’efficacité me semble donc cet « apport de capitaux frais » de l’étranger.
Maintenant supposons qu’effectivement un afflux de capitaux nouveaux arrivent sur le territoire français permettant ainsi aux salariés concernés - et par extension à l’ensemble des agents économiques nationaux - de consommer et investir d’avantage ; autrement dit supplément de liquidités susceptibles de « faire tourner plus vite notre machine économique interne».
Oui mais quelle réelle utilité si les fonds concernés sont utilisés à acheter des biens produits en Chine, Inde, Taiwan, Corée du Sud.....ou autres pays producteurs à bas salaires et avec quasi inexistence de protection sociale ?
Dans une telle hypothèse, ne seraient-ce pas seulement les transporteurs (et encore, sont-ils français ?) et les distributeurs qui profiteraient de ce supposé supplément de consommation/investissement ?
D’où la conclusion que par rapport aux objectifs recherchés :
+ Relance consommation/investissement français
+ Plus forte croissance interne
+ Réduction du chômage national
=> Pour être pleinement efficace cette mesure de déblocage de la participation semble conditionnée par :
1) - Un afflux de capitaux nouveaux venant de l’étranger
2) - Des acquisitions, par les salariés bénéficiaires de cette mesure, de produits fabriqués, transportés et distribués par des intervenants nationaux.
Mais peut-être/sans doute n’ai-je rien compris ?
Auquel cas je remercie quiconque pourrait, sur ce sujet, « éclairer ma lanterne »
Cordialement,
Outre les commentaires plutôt réservés émanant de cet article :
https://www.moneyvox.fr/placement/actualites/37513/epargne-salariale-faut-il-profiter-du-deblocage-exceptionnel
je m’interroge sur la réelle efficacité d’une telle mesure.
En tout cas, si efficacité il y a, il me semble que c’est uniquement si au moins deux conditions sont remplies.
Mettons nous en situation.
Une masse de salariés ont acquis des participations sur les bénéfices que leurs entreprises/employeurs ont dégagés.
Ces capitaux sont, pour la majorité, bloqués pendant cinq ans et donc gérés par des Etablissements financiers qui ne les gardent évidemment pas dans leurs tiroirs caisses.
Autrement dit ces Etablissements acquièrent divers actifs qui peuvent être des :
+ Actions
+ Obligations
+ SICAV
+ FCP
+ Devises
+ Immobilier
+....etc...
à des « vendeurs »
+ Privés ou publics
+ Nationaux ou étrangers
=> Les fonds correspondants sont alors « recyclés » en permanence si bien que si ce ne sont pas les salariés destinataires initiaux qui les utilisent directement pour consommer ou investir ce sont d’autres agents économiques qui le font à leur place.
Ainsi si un Etablissement gestionnaire a acquis des obligations émises par une entreprise privée, le produit de cette souscription sera par exemple utilisé par ladite entreprise pour financer un investissement productif ce qui signifie que les sommes en cause seront utilisées à payer les prestations des fournisseurs lesquels devront à leur tour acquérir des matériaux, payer des salariés...etc.
Le même raisonnement serait évidemment valable si l’émetteur était « public » les fonds appartenant au salarié initial allant donc, de la même façon, alimenter un cycle économique.
Mais, à ce stade, il semble important de remarquer que si les actifs acquis par les gestionnaires appartenaient à des agents économiques nationaux les capitaux de contreparties seraient soit :
+ Recyclés sur le territoire national et profiteraient donc à son économie
+ Utilisés en paiements de prestations étrangères auxquels cas il s’en suivrait des « fuites » qui profiteraient alors aux économies étrangères concernées mais pas à la nôtre.
Inversement, si les actifs achetés provenaient de l’étranger, les capitaux utilisés en paiement quitteraient donc - au moins dans un premier temps - notre territoire pour aller alimenter les cycles économiques des pays vendeurs de ces actifs.
Maintenant faisons l’opération inverse puisque la mesure annoncée doit permette au salarié bénéficiaire initial de récupérer une partie de son épargne salariale.
Pour ce faire l’Etablissement gestionnaire va donc devoir - cette fois ci - faire une opération inverse, c'est-à-dire être obligé de vendre des actifs précédemment acquis afin de retrouver la trésorerie nécessaire à satisfaire la demande des salariés intéressés.
Dès lors qui va se porter acquéreurs des actifs proposés à la vente par lesdits gestionnaires ?
Tout comme initialement ce seront des « acquéreurs»
+ Privés ou publics
+ Nationaux ou étrangers.
=> Donc, au plan macro économique, les liquidités qui seront mises à disposition des salariés bénéficiaires initiaux ne seront plus utilisables par les autres agents économiques ce qui fait qu’en apparence nous arrivons à une succession de mouvements de fonds dont, in fine, la somme est nulle.
Il faut cependant y regarder plus en détail.
En effet si les capitaux utilisés par les acquéreurs (privés ou publics ; nationaux ou étrangers) pour acquérir les actifs vendus par les gestionnaires sont puisés dans l’économie nationale il s’agirait bien d’un mesure « à somme nulle » comme indiqué ci-dessus.
Vous l’aurez alors compris; elle ne ferait « que déshabiller Pierre en amont pour habiller Paul en aval »... ???... !!!
Mais si ces mêmes acquéreurs utilisaient des fonds provenant directement de l’étranger ou rapatriés d’un pays tiers, il s’agirait alors de liquidités supplémentaires qui viendraient bien alimenter l’économie nationale
La première condition pour que la mesure annoncée ait un commencement d’efficacité me semble donc cet « apport de capitaux frais » de l’étranger.
Maintenant supposons qu’effectivement un afflux de capitaux nouveaux arrivent sur le territoire français permettant ainsi aux salariés concernés - et par extension à l’ensemble des agents économiques nationaux - de consommer et investir d’avantage ; autrement dit supplément de liquidités susceptibles de « faire tourner plus vite notre machine économique interne».
Oui mais quelle réelle utilité si les fonds concernés sont utilisés à acheter des biens produits en Chine, Inde, Taiwan, Corée du Sud.....ou autres pays producteurs à bas salaires et avec quasi inexistence de protection sociale ?
Dans une telle hypothèse, ne seraient-ce pas seulement les transporteurs (et encore, sont-ils français ?) et les distributeurs qui profiteraient de ce supposé supplément de consommation/investissement ?
D’où la conclusion que par rapport aux objectifs recherchés :
+ Relance consommation/investissement français
+ Plus forte croissance interne
+ Réduction du chômage national
=> Pour être pleinement efficace cette mesure de déblocage de la participation semble conditionnée par :
1) - Un afflux de capitaux nouveaux venant de l’étranger
2) - Des acquisitions, par les salariés bénéficiaires de cette mesure, de produits fabriqués, transportés et distribués par des intervenants nationaux.
Mais peut-être/sans doute n’ai-je rien compris ?
Auquel cas je remercie quiconque pourrait, sur ce sujet, « éclairer ma lanterne »
Cordialement,
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