L'essentiel

  • Le gouvernement compte réduire le soutien financier pour l'installation de panneaux solaires résidentiels, impactant les tarifs d'autoconsommation et de rachat.
  • La prime à l'installation pourrait être divisée par deux et le tarif de rachat divisé par trois, retardant beaucoup le retour sur investissement des projets.
  • Dans quelques mois, la TVA sur les panneaux photovoltaïques pourrait toutefois être réduite.

Le texte n'est pas encore publié, mais la mauvaise nouvelle se rapproche pour les particuliers qui souhaitent installer des panneaux photovoltaïques sur leur toit prochainement. Pour rappel, ces installations peuvent bénéficier, à certaines conditions, d'une prime à l'autoconsommation. Il est aussi possible de revendre une part de l'électricité produite à EDF obligation d'achat (EDF OA).

Ces tarifs d'achat de l'électricité produite et le montant de la prime à l'autoconsommation évoluent tous les trimestres, mais ceux applicables pour les raccordements réalisés depuis le 1er février n'ont pas encore été publiés, car ces dispositifs doivent être revus.

« Le soutien sera recentré sur l'autoconsommation »

Pour les installations d'une puissance inférieure à 9 KWc (privilégiées pour les particuliers) « le soutien sera recentré sur l'autoconsommation », a indiqué le gouvernement dans un communiqué. Tout d'abord, exit la possibilité de bénéficier d'un soutien en vendant la totalité de l'électricité produite, pour ces installations. Ensuite, les aides vont aussi baisser pour l'autoconsommation.

Chute du tarif de revente et de la prime à l'autoconsommation

La prime à l'installation était fixée à 220 euros le KWc, pour les installations d'une puissance inférieure à 3 KWc, et à 180 euros pour les installations allant de 3 KWc à 9 KWc. D'après la délibération publiée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) ce lundi 10 mars, cette aide passera à 80 euros le KWc.

Quant au tarif de rachat du surplus d'électricité, il sera probablement divisé par trois, passant de 12,7 centimes d'euros à 4 centimes d'euros. Des réductions drastiques, qui s'appliqueront rétroactivement à l'ensemble des demandes de raccordement réalisées depuis le 1er février 2025, si les annonces sont officialisées.

Résultat, les projets seront rentables beaucoup moins rapidement. Selon les calculs d'Effy, société qui accompagne les particuliers souhaitant réaliser des travaux de rénovation énergétique, le retour sur investissement pourrait être repoussé de plusieurs années.

Panneaux photovoltaïques : sera-t-il toujours rentable d'en installer avec les nouvelles aides ?

« Pour retrouver un équilibre financier équivalent, les installations devront atteindre un taux d'autoconsommation sensiblement plus élevé qu'avant la baisse des conditions de soutien tarifaire. A titre d'illustration, une installation avec un taux d'autoconsommation de 83% aurait, sous les nouvelles conditions tarifaires et avant une réduction du taux de TVA, une rentabilité équivalente à celle d'une installation avec un taux d'autoconsommation de 50% soumise aux conditions tarifaires en vigueur à fin 2024 », indique par ailleurs la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

Une future baisse de la TVA ?

Seule éclaircie à l'horizon, la baisse de la TVA pour les panneaux photovoltaïques, qui permettrait de compenser la baisse de ces aides. Problème, elle n'est annoncée que pour le mois d'octobre, dans des conditions qui restent encore à déterminer. Elle devrait ainsi passer à 5,5%, contre 10% ou 20% aujourd'hui.

« Pour les installations actuellement soumises à un taux de TVA de 20% (soit, a minima, l'ensemble des installations du sous-segment 3-9 kWc et une partie des installations du segment 0-3 kWc) , cette réduction permettrait des économies supérieures à la baisse de la prime à l'investissement. Pour les projets bénéficiant déjà d'un taux de TVA intermédiaire à 10%, (c'est-à-dire certaines installations du segment 0-3 kWc), l'impact serait plus limité et ne compenserait la baisse de la prime que pour les installations les plus onéreuses », détaille la CRE.